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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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l’ait fait, avec l’aide du capitaine du vaisseau.
    — On m’a dit que Cassa avait déjà déposé son témoignage devant la cour pour qu’il serve lors du procès d’Arnau, dit Vidal.
    — Quel dommage que nous n’ayons pu lui parler ! s’écria Peyro. J’aimerais bien connaître la teneur de ce témoignage.
    — Je l’ai vu, intervint Ramon Julià en relevant la tête. La nuit dernière. Mais peut-être, ajouta-t-il le front plissé, était-ce la nuit d’avant.
    — Où ? demanda Peyro.
    — Je disputais une partie de cartes, expliqua Don Ramon. Si j’avais su que vous désiriez lui parler, je me serais adressé à lui.
    — Que faisait-il ?
    — Il se promenait. Si j’y pense quand je le reverrai, je lui parlerai.
    — Merci, Don Ramon, dit Pere Vidal. Voilà qui nous sera utile. À présent, cette plainte.
    — Il nous faut davantage d’informations avant d’adresser une requête au tribunal, protesta Peyro.
    — Je dois écrire à Sa Seigneurie le vicomte pour savoir ce qu’il attend de moi, ajouta Martin.
    — Oui. Écrivez à Sa Seigneurie. Je pars au matin pour Collioure. Il y a encore des questions sans réponses.
     
    Le soleil rougeoyait à l’horizon quand Astruch dit qu’ils étaient arrivés.
    — Voici la route qui mène à la ferme. Ce n’est plus très loin.
    — Avec maître Astruch, ce n’est jamais très loin, chuchota Yusuf à Raquel. Mais on en a toujours pour longtemps.
    Yusuf ne se trompait pas. À l’ouest, le bleu du ciel se parait des teintes argentées de la tombée de la nuit quand Astruch s’écria enfin :
    — Nous y sommes ! N’est-ce pas une belle ferme ?
    — Je me demande comment vous faites pour la voir dans le noir, lui lança Bonafilla.
    — Ôtez votre voile et vous la verrez, rétorqua Raquel. La maison a l’air agréable quoique petite. Pensez-vous qu’ils puissent tous nous recevoir ?
    — D’une façon ou d’une autre, répondit Astruch. La paille fait un lit confortable quand on a chevauché toute la journée.
    Ils empruntèrent un étroit sentier et virent un homme s’avancer vers eux depuis l’arrière de la maison.
    — Qui êtes-vous ? dit-il en regardant autour de lui.
    La peur se mêlait à l’hostilité dans sa voix, et Raquel rapprocha sa mule de celle de son père.
    — Je suis Astruch Afaman, se présenta le marchand, et vous devez être le jeune Mosse. Vous voilà devenu un homme depuis mon dernier passage.
    — Je m’appelle Johan.
    — Mais n’êtes-vous pas le fils d’Abram Cresques ? Je vous demande pardon si je me suis fourvoyé, mais vous ressemblez…
    — Chut ! fit-il en levant la main pour exiger le silence. Amenez les charrettes et les bêtes derrière. Hâtez-vous et sans bruit. Derrière la grange. Je viendrai vous y retrouver.
    Ils se hâtèrent donc, mais il est difficile de faire silence avec neuf mules, trois chevaux et deux charrettes. La dernière venait de disparaître derrière la maison que la porte s’ouvrait déjà.
    — Qu’y a-t-il, Johan ? lança une voix de femme depuis une fenêtre située au premier étage.
    — Ce n’est rien, Francesca, cria le fermier. Un messager. Il cherchait le vieux Roger.
    — Eh bien, je lui souhaite du plaisir, dit un homme d’allure joviale en franchissant la porte. À moins d’aller chercher au purgatoire !
    Apparemment ravi par son humour, l’homme éclata de rire, se retourna, dit au revoir à un occupant de la maison et s’éloigna sur le chemin, sans cesser de rire.
    — Au purgatoire. Ou peut-être même en enfer. Ça ne m’étonnerait pas d’apprendre qu’il est train d’arnaquer les démons !
     
    Les voyageurs se tenaient derrière la grange, inquiets dans la nuit qui tombait. Le vent se leva et l’odeur du fumier chercha à l’emporter sur celle de l’herbe fraîche. Après ce qui leur parut être un temps étonnamment long, Johan apparut au coin de la bâtisse.
    — Je suis désolé, dit-il d’une voix tendue, mais un voisin était chez nous quand vous êtes arrivés – un homme qui s’intéresse trop à nos affaires et ne sait pas tenir sa langue. Il aurait jasé ce soir à la taverne ! Mon père était Abram Cresques, messire, et je me souviens de votre dernière visite. J’étais un enfant, à l’époque.
    — On m’a prévenu que vous ne pourriez peut-être pas nous accueillir, Johan, dit Astruch en insistant sur le prénom. On ne m’a pas dit pourquoi.
    — Je ne vous refuserai pas ma porte,

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