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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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aussi perçant que celui de son père le roi.
    Johana lui relata toute l’histoire : le bateau, les investisseurs, l’accusation de contrebande – qu’elle savait ne pas être vraie – et l’arrestation. À tout moment, la princesse l’interrompait, lui posait des questions ou exigeait plus de détails.
    — Dame Margarida m’a raconté comment vous l’avez sauvé, dit Constança, les yeux étincelants maintenant que les problèmes liés à la législation et au commerce étaient écartés. On se serait cru dans un livre. Mais elle m’a également dit qu’il avait été grièvement blessé, ce dont vous me voyez désolée. On raconte que vous l’avez épousé par amour, ajouta-t-elle de sa voix claire, presque enfantine. Ce doit être merveilleux…
    Johana éprouva soudain beaucoup de pitié à son égard.
    À cet instant, une porte s’ouvrit et se ferma quelque part au-dessus d’elle, puis un aboiement aigu et frénétique retentit dans toute la cour.
    — Qui a laissé sortir Morena ? demanda Constança avec un froncement de sourcils qui rappelait son père, le roi.
    Au milieu d’un torrent d’excuses et d’explications, un petit épagneul brun à la face tachée de blanc dévala l’escalier, traversa la cour à toute allure et sauta sur les genoux de la princesse.
    — Pauvre petite Morena, dit-elle à Johana en prenant le chien dans ses bras. Elle croyait que nous l’avions oubliée.
    — C’est une petite bête charmante et des plus fidèles, dit Johana.
    — Oh oui, répondit la princesse avec un sourire qui révélait une joie profonde. Même si elle souille mes plus belles robes avec ses pattes. Mais j’ai encore une question, dame Johana. Sur votre honneur, Arnau Marça a-t-il fait ce dont on l’accuse ? Car je ne pense pas que mon père pardonnerait à quelqu’un qui a comploté contre lui. Même si, je l’avoue, lui-même l’a fait, quand il jugeait que les circonstances l’y obligeaient.
    — Oh non, Votre Altesse ! Sur mon honneur, mon époux n’a pas comploté contre Sa Majesté, et on ne peut trouver plus loyal sujet dans tout le royaume. Lors d’une réunion, l’un des investisseurs a suggéré que les bénéfices seraient plus importants si des produits de contrebande étaient dissimulés sous la cargaison officielle. Arnau s’y est farouchement opposé. Ce serait illégal, déloyal et dangereux, a-t-il dit. Il a ajouté que la contrebande était superflue puisque les bénéfices dus à une cargaison autorisée suffisaient déjà.
    — Vous l’avez entendu ?
    — Oui, Votre Altesse. Je l’ai entendu. Et je le jure sur mon âme, c’est bien cela qu’il a dit. Et à nouveau je jure sur mon salut que mon époux est un homme honnête et loyal.
    — C’est un serment solennel, dame Johana.
    — Je serais prête à jurer une fois encore, la main sur la croix et devant l’autel, Votre Altesse.
    — Dans ce cas, je vais écrire à Sa Majesté car, que Don Arnau guérisse ou pas, dame Margarida me dit que vous voulez voir son nom lavé de l’accusation de trahison. Ce qui est compréhensible.
    — Oui, Votre Altesse, de tout mon cœur. Et je vous suis infiniment reconnaissante pour votre intervention.
     
    À peu près au même instant, une petite servante arrivait aux portes du palais.
    — J’ai un message urgent pour dame Johana, dit-elle au garde en faction.
    — Comment t’appelles-tu ? dit l’homme.
    — Mon nom est Jacinta, messire, répondit-elle d’une voix assurée.
    — Donne-moi le message, je vais le lui porter.
    — C’est impossible. Je dois le lui répéter à l’oreille, et à personne d’autre.
    — Tu me le dis ou tu déguerpis, insista le garde en lui serrant le bras d’un air menaçant.
    — Je ne vous le dirai pas, répéta-t-elle en forçant sa petite voix jusqu’à ce qu’elle emplisse la cour. C’est dame Johana et personne d’autre !
    Ses cris alertèrent un officier.
    — Holà, garde, pourquoi tout ce tapage ?
    — La gosse veut porter un message à dame Johana.
    — Eh bien, je vais la conduire moi-même, dit le capitaine, les yeux brillants de curiosité. Viens avec moi.
    Il prit Jacinta par l’autre bras, l’arracha au garde et l’entraîna vers le grand escalier qui menait aux appartements royaux et aux salles de réception.
    — Bon, qu’est-ce que c’est ? Tu devrais peut-être me le dire d’abord pour que je la prépare. Elle est très faible, tu sais. Tu ne voudrais pas lui faire du

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