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Vengeance pour un mort

Vengeance pour un mort

Titel: Vengeance pour un mort Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Caroline Roe
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mal.
    — Ce que j’ai à dire, c’est à elle seule, répéta la fillette obstinée. Autrement, on ne me paiera pas.
    — Qui t’a confié ce message ?
    — Un prêtre. Un de ces dominicains. Il viendra au palais pour voir si j’ai fait comme il faut.
    La nouvelle s’était déjà répandue dans tout le palais, et dame Margarida apparut en haut des marches qui menaient à la cour principale.
    — J’apprends qu’il y a un message pour dame Johana, lança-t-elle au capitaine. Est-ce la fillette qui l’a apporté ?
    — C’est moi, maîtresse, dit la petite servante.
    — Viens avec moi, je vais te conduire à elle. Lâchez-la, capitaine.
    — Vous ne voulez pas que je reste ? demanda l’officier. Elle a des manières louches, je la crois prête à tout.
    — Non. Laissez-la.
    Le regard rivé sur Margarida, le capitaine serrait toujours le bras de Jacinta.
    — Immédiatement, capitaine, ou je vais chercher la princesse.
    Le capitaine s’inclina et redescendit le grand escalier de pierre.
    — Dame Johana est assise dans la cour intérieure, mon enfant, dit Margarida en tendant la main.
    Johana se leva au signal de Margarida, fit la révérence devant la princesse Constança et se dirigea vers le pied de l’escalier. Margarida regarda l’enfant dévaler les marches et, dressée sur la pointe des pieds, parler à Johana, qui avait baissé la tête pour mieux l’entendre. Elle vit Johana lui donner une pièce et lui caresser la tête avant d’appeler une servante pour qu’elle reconduise la petite hors du palais. Dès que Jacinta eut quitté la cour, Margarida descendit l’escalier à vive allure.
    Johana se retourna et lui tomba dans les bras.
    — C’est fini, Margarida, dit-elle d’une voix blanche. Il s’en est allé.
    Elle se redressa et se dirigea vers la princesse. Là, elle tomba à genoux et murmura des paroles que même les oreilles les plus fines ne purent entendre.
    — Bien entendu, vous devez partir, lui dit la princesse.
    Elle reposa son petit chien et prit une attitude royale, en dépit de ses quatorze ans.
    — Ensuite, nous serons très heureuse de vous voir revenir vivre ici avec nous, en toute sécurité. Ne vous attardez pas au château, dame Johana, revenez très vite. Je vais vous faire donner un garde.
    Johana se releva, fit de son mieux une profonde révérence et regagna sa chambre.
     
    La route de Perpignan tournait vers le nord-est pour suivre le littoral et apportait un certain soulagement aux voyageurs partis de Gérone. Ils avaient le soleil dans le dos et un vent frais venait de la mer. Mais, même ainsi, la route abordait une multitude de petites collines et franchissait un nombre décourageant de ruisseaux asséchés et de rivières trop saumâtres ou trop salées pour que bêtes et hommes y boivent.
    — À votre avis, quand ferons-nous halte ? demanda Bonafilla après un long silence marqué par la fatigue.
    Raquel secoua la tête.
    — Bientôt, je l’espère, répondit-elle.
    Elle avait trop faim, trop soif, et elle était trop épuisée pour en dire davantage. Puis sa mule pointa les oreilles et secoua la tête à en faire tinter sa bride.
    — Regardez ces arbres sur notre gauche, dit Yusuf. Derrière cette colline.
    — Nous approchons d’une autre rivière, annonça Isaac à Astruch. Je crois l’entendre. Et ma mule la sent certainement.
    — Nous avons atteint l’endroit que je cherchais, répondit Astruch.
    Ils grimpèrent au sommet de la colline. Devant eux, la route tournait brusquement à gauche et descendait en pente raide vers l’eau. Le ruisseau croisait la route puis allait se perdre dans le sable et la boue d’un salin, au bord de la mer. Ils étaient arrivés.
    Le terrain rocheux qui s’étendait sur leur gauche était planté de gros arbres réunis autour du ruisseau au cours rapide. L’eau coulait sur un lit de pierres et une profusion de touffes d’herbe poussaient entre celles-ci. Le vent jouait avec le voile de Raquel, qu’il menaçait d’arracher et d’emporter au loin.
    — Cet endroit m’a l’air d’une fraîcheur agréable, dit-elle.
    — Oui. Il n’y a rien de tel sur cette portion de route, acquiesça Astruch qui regardait autour de lui avec une satisfaction évidente. Grâce à l’intendant de maître Beniamin et à nos propres ressources, nous aurons un dîner copieux, bien que froid. Nous pouvons nous arrêter ici assez longtemps pour manger et boire tout notre content, mais ensuite il faudra

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