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Vers l'orient

Vers l'orient

Titel: Vers l'orient Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gary Jennings
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cela elle m’embrassa de nouveau, et comme si la pratique le lui
faisait apprécier encore davantage, elle prolongea cette fois le baiser de
façon spectaculaire. Il y eut ensuite une seconde pause, et, alors que je
m’apprêtais à recevoir un autre baiser, sa voix retentit :
    — Tu peux rouvrir les yeux.
    Ce que je fis, et je lui souris aussitôt. Elle se
tenait debout juste devant moi, et le rouge de ses joues avait gagné tout son
visage. Ses yeux brillaient, ses lèvres en boutons de rose exultaient de joie.
Elle me demanda :
    — Pourrais-tu faire la différence entre ces
baisers ?
    — La différence ? Bien sûr que non, voyons,
déclarai-je galamment. Et j’ajoutai, dans un style qui, dans mon esprit, se
voulait digne d’un poète persan : Comment un homme pourrait-il dire, de
deux parfums aussi doux et de deux goûts aussi enivrants, lequel est le plus
divin ? Il en réclame simplement davantage. Et moi je le veux, je
l’exige !
    — Mais tu en auras encore... Pourtant, est-ce
bien de moi que tu le veux ? Je suis celle qui t’a embrassé la première. À
moins que tu ne préfères celui d’Aziz, qui t’a embrassé ensuite ?
    En entendant ces mots, je fis un bond sur mon siège.
Sitarè glissa alors une main derrière elle et le dévoila à mes yeux, ce qui eut
pour effet de me faire chanceler de façon encore plus instable encore.
    — Mais ce n’est qu’un enfant !
    — C’est mon petit frère, Aziz.
    Pas étonnant que je ne l’aie pas remarqué parmi les
serviteurs de la maison. Il ne devait pas avoir plus de huit ou neuf ans et
était plutôt petit pour son âge. Mais, une fois qu’on l’avait vu, il était
difficile de l’oublier. Comme tous les jeunes garçons de la cité, il était beau
comme un Cupidon, supérieur encore, sans doute, à la moyenne des garçons de
Kachan, tout comme sa sœur surpassait les filles de la ville que j’avais pu
voir. L’incube et la succube, pensai-je l’espace d’un instant.
    Comme je me trouvais toujours assis sur le banc peu
élevé, nos yeux étaient au même niveau. Les siens, bleus, clairs et solennels,
semblaient, dans ce petit visage, encore plus grands et lumineux que ceux de sa
sœur. Son corps était la perfection incarnée, jusqu’à ses petits doigts aussi
fins que fuselés. Ses cheveux avaient la même nuance rouge noisette que ceux de
Sitarè, et sa peau était du même ton ivoire. Sa beauté était encore relevée par
le trait de khôl autour des yeux, et l’incarnat des lèvres avivé au jus de
baies. Je jugeai ces ajouts superflus, mais avant que j’aie pu en faire la
remarque, Sitarè prit la parole :
    — Dès que je peux me maquiller, pendant les
heures libres que me laisse mon service de domestique (elle parlait très vite,
comme pour m’empêcher de placer ne fut-ce qu’un mot), j’adore faire la même
chose sur le visage d’Aziz.
    Devançant à nouveau mon commentaire, elle
enchaîna :
    — Maintenant, Mirza Marco, laisse-moi te montrer
quelque chose. De ses doigts empressés et gauches, elle déboutonna et ôta la
blouse que portait son frère.
    — Comme c’est un garçon, il n’a évidemment pas de
poitrine. Mais admire ses tétons à la fois proéminents et délicatement
dessinés...
    Je restai abasourdi à les regarder, car ils étaient
teintés au henné rouge. Sitarè poursuivit :
    — Ne les trouves-tu pas très semblables aux
miens ?
    Mes yeux s’écarquillèrent encore un peu plus, car elle
venait à son tour de laisser tomber son vêtement du haut et me présentait ses
seins aux mamelons eux aussi teints au henné, afin que je puisse faire la
comparaison.
    — Tu vois, il a les bouts qui pointent, comme les
miens !
    Elle continua de bavarder ainsi d’un ton léger, bien
que je fusse totalement incapable, à cet instant, de l’interrompre.
    — Toutefois, étant un garçon, Aziz possède bien
sûr quelque chose que je n’ai pas.
    Elle dénoua la corde de son pai-jamah et laissa
le pantalon choir sur le sol, puis se mit à genoux à ses côtés.
    — N’est-ce pas là un parfait zab en
miniature ? Et vois, quand je le secoue : un parfait petit
homme ! Maintenant, regarde ça.
    Elle retourna l’enfant et écarta des mains les petites
fesses roses et potelées.
    — Notre mère a toujours été pointilleuse sur
l’usage du golulè, et j’ai continué après sa mort, de sorte que tu peux
constater ici le superbe résultat...
    D’un autre mouvement dont la prestesse n’avait

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