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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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se tenir assis et doit se pelotonner sur lui-même, les
coudes remontés jusqu’aux épaules. S’il ne parvient pas à se protéger le visage
de ses mains, il en sort couvert de bleus, tant les cahots sont violents. Ainsi
secoué comme dans le panier à salade de la ménagère, on est bien certain, que
le « taulard », étourdi, ne pourra s’échapper. Le cocher agite son
fouet et un peloton de gendarmerie encadre la carriole qui part en
brinquebalant sur les pavés du faubourg Saint-Antoine. Quelques tours de roues
plus tard, à un endroit où sa prison mouvante s’engage sur le pont Notre-Dame,
une forme sombre saute à terre. Un bruit de galopade dans la nuit puis le silence.
Les gendarmes, effarés roulent des yeux hagards et font piétiner leurs chevaux
sur place. Quelques-uns courent en tous sens, d’autres crient ou jurent. En
vain, le gibier s’est encore échappé.
     
    Vidocq jette ses menottes à terre et
hume l’air de Paris avec volupté. Dès cet instant, il redevient le maître de
son destin. Cette évasion décidée avec Henry doit rester clandestine ; les
gendarmes n’étant pas au courant de crainte que les bavardages de l’un d’eux ne
compromettent sa « couverture ». Il sait que bientôt, tous les
policiers de la capitale vont être à sa recherche. Sa fuite, il l’a réalisée
tout seul, il devra faire de même pour son enquête. C’est le jeu et c’est
convenu d’avance : « Vidocq, sitôt dehors, vous devrez donner toute
votre mesure. Ne me décevez pas ! »
    À partir de maintenant, les malfrats
ne peuvent plus rien contre lui. Il est là pour les prendre en chasse. S’il
réussit, il fera plus que gagner sa liberté, il débarrassera la capitale des
forbans qui la hantent.
    Enfilant une petite ruelle, une
puissante silhouette se fond dans la nuit. Vidocq commence sa première enquête.

VI
Vidocq mène l’enquête
    Vidocq décide d’employer la méthode
qui lui a servi à La Force pour trouver les malfaiteurs, les laisser venir à lui.
Installé dans un garni de la Courtille où la police ne met pas les pieds, il ne
bouge pas de sa chambre dans la journée mais sort chaque nuit pour ne rentrer
qu’au petit matin. Un soir, certain d’avoir intrigué son logeur pour l’avoir
rendu bavard, il descend dans la salle observer les clients. Et sent son cœur
s’accélérer. Au fond, parmi les consommateurs qui se pressent autour des tables
crasseuses de l’estaminet, Germain le complice des deux bagnards qui le
faisaient chanter. Celui qui lui a rendu sa voiture pleine de sang. L’homme
semble le guetter. Je suis prêt à parier que c’est pour moi qu’il est là. Le
moment est venu de régler nos comptes. Enfonçant le bord de sa casquette sur
l’œil, relevant le col de sa veste pour paraître plus minable encore, Vidocq se
dirige droit vers lui.
    « La roue tourne », dit-il
en s’asseyant.
    L’autre s’empresse, flatté d’avoir
été reconnu au premier coup d’œil. Il lui présente son compagnon :
    « Boudin, il était avec Blondy
et Duluc quand on a escarpé le roulier dans ta charrette. Tu peux avoir confiance.
On songe à un bon coup. T’es avec nous ?
    — J’ai besoin d’me
r’faire », grommelle Vidocq, bien décidé à se venger de ce qu’il a enduré.
Il se remémore ce que lui a dit Henry :
    « La police a été créée pour
empêcher les malfaiteurs de nuire. Tant mieux si c’est avant, dommage si c’est
après. L’idéal serait de les prendre sur le fait. »
    Assassin un jour, assassin toujours.
Il projette probablement un autre crime. La prise intéressera Henry. Pendant le
repas, sur un signe de Germain, Boudin lui explique leur beau projet :
« Il s’agit d’expédier des vieillards qui ne font rien de leur argent. Ce
sont mes anciens propriétaires, j’ai pu garder un double des clefs. La maison
est rue Prouvaire. Le coup sera facile mais il faut quelqu’un pour faire le guet.
    — Tope là, l’affaire est
faite. »
    De retour dans la rue Vidocq
réfléchit aux moyens de réussir le flagrant délit. Pour cela, il lui faut un
complice, une compagne plutôt, celle de sa vie, Annette. Elle est au courant de
tout et s’engage à le suivre de loin car Vidocq se méfie des deux
« escarpes ». Il ne voudrait surtout pas, une fois averti de
l’endroit et du jour, être dans l’impossibilité de prévenir Henry à temps. Rien
ne serait pire que de se trouver impliqué dans un délit. Comme le Petit Poucet,
il lui

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