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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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monnayeurs.
    « Ses amis de la haute finance
le harcèlent. Une masse de billets circule dans la capitale. Ils sont tellement
bien imités qu’il est impossible de les différencier des originaux. Toutes les
banques tremblent. »
    — On soupçonne quelqu’un en
particulier ou dois-je partir à l’aveuglette ?
    — Une dénonciation anonyme nous
a livré un nommé Dupaty. Pasquier l’a fait arrêter. Il nie et nous n’avons rien
trouvé contre lui, soupire Henry.
    — Relâchez-le, je me charge du
reste, décide Vidocq.
    — Un autre flagrant délit… »,
balbutie Henry. Vidocq ne dit rien, se coiffe de son chapeau et sort.
    On relâche Dupaty avec des excuses.
Tout à sa joie, il néglige les précautions les plus élémentaires, Vidocq lui,
n’en néglige aucune. Il le suit en modifiant sa silhouette. Tantôt il est un
portefaix coiffé d’une haute casquette. Plus loin, ayant retourné sa veste, il
change d’allure et aplatit sa coiffure. Le voilà devenu un cocher. Au prochain
croisement de rue, il ôte son chapeau, laisse dépasser sa chemise sur son
pantalon et se transforme presque instantanément en ouvrier-maçon. Dupaty ne
remarque rien, ne sent pas derrière lui cette discrète présence obstinée qui le
suit dans tous ses déplacements. Vidocq le « loge », sait où il
habite, quelles sont ses fréquentations. Le soir venu, il fait son rapport à
Henry, consterné.
    « Ce n’est pas un faux
monnayeur. Il n’en fabrique pas mais l’écoule. Il sert d’intermédiaire dans une
vaste organisation. »
    L’inspecteur blêmit. C’est une
affaire politique. Donc danger et prudence. Il fait délivrer un mandat de
perquisition. On fouille l’appartement de Dupaty où sont entreposés des monceaux
de petites monnaies. Que faire maintenant ?
    « Parmi les gens qu’il
fréquente, un chimiste. Un métier bien particulier et qui détonne. Je n’ai pu
trouver son adresse, c’est lui qui doit fabriquer ses pièces. Il faut l’arrêter
et le mettre au secret. Il est le maillon essentiel de la filière. Je me charge
de lui. »
     
    Henry retient à temps le conseil,
surtout pas de violence. Il est trop intelligent pour cela. Le chimiste, après
avoir été interrogé par plusieurs inspecteurs, à qui il refuse de livrer son
adresse, est envoyé au cachot. Il reste à se morfondre une journée, sans parler
à personne. La porte s’ouvre et un géant hirsute, les vêtements déchirés, les
poignets meurtris, est projeté dans sa cellule. Sitôt relevé, il se précipite
sur la porte qu’il tambourine en hurlant des insultes. Les gardiens répondent
et jurent plus fort. Le chimiste apeuré, se réfugie dans un coin, le plus loin
possible du phénomène. Voilà maintenant qu’il sanglote, parle de se tuer,
appelle sa femme. Le lendemain matin, il semble plus calme, presque résigné à
son sort. C’est en vain que le chimiste l’interroge. À chaque question,
l’énergumène dit qu’il préfère la mort. Dans l’après-midi, un gardien lui
apporte un panier de provisions :
    « De la part de ta femme, elle
reviendra chercher sa corbeille tout à l’heure. »
    L’homme l’offre au chimiste et lui
demande s’il a un crayon.
    « Pourquoi faire ? »,
balbutie ce dernier, tout en dévorant à belles dents les cuisses de poulet et
le morceau de pain.
    « Ma lettre d’adieu. »
    Ébahi le chimiste le voit prendre le
papier d’emballage du jambon et commencer à écrire quelques lignes.
Discrètement il jette un œil par-dessus l’épaule de l’homme qui absorbé dans sa
rédaction ne le voit pas. Il demande pardon à sa femme et lui conseille de
partir s’installer à Londres avec leurs enfants…
    Lorsqu’il a fini d’écrire, le
chimiste lui demande s’il ne pourrait demander à sa femme de se charger d’une
commission pour une de ses amies. Complètement amorphe, son compagnon de
cellule, lui tend papier et crayon.
    Le chimiste écrit à sa maîtresse
dont il donne l’adresse. À mots couverts, il explique que son invention doit
être détruite et lui demande d’y veiller. Lorsqu’il a terminé, il tend la
missive à son compagnon qui la range au fond du panier. Une heure plus tard, le
gardien récupère le tout :
    « Toi, l’gueulard, suis moi.
T’es transféré à La Force. Bon débarras ! »
    Quelques instants plus tard, Vidocq
car c’est bien de lui qu’il s’agit, va en compagnie d’Annette et de quelques
policiers jusqu’au domicile de la maîtresse

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