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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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pour
la voler. J’savais qu’elle avait des bijoux. Tout le quartier était au courant.
Si ç’avait pas été moi, ç’aurait été un autre. Elle était pas trop regardante. J’ai
couché avec elle pour être plus tranquille. Puis j’lui ai dit que j’voulais
roupiller. Elle m’a embrassé, s’est retournée et endormie. Alors je me suis
levé, j’ai pris mon outil et je lui ai enfoncé dans la gorge. Ça l’a réveillée.
Elle bougeait et criait. Alors j’ai frappé plus fort, jusqu’à ce qu’elle bouge
plus. Après y avait du sang partout. J’me suis lavé, puis j’ai cherché dans la
chambre ce qui me convenait, les bijoux, l’argenterie. Quand j’suis reparti, y
faisait pas encore jour. J’ai enjambé les soldats qui dormaient par terre et
j’suis allé tout vendre, sauf quelques pièces pour plus tard. C’est bête. Si
j’m’étais tout débarrassé d’un coup, personne aurait pu me prendre. Enfin,
c’qui est fait est fait. J’ai passé mon dimanche à danser et à boire. J’me suis
bien marré. »
    Tandis qu’on le reconduit en prison,
Vidocq lui redemande d’une voix douce :
    « Tu es sûr d’avoir vingt
ans ?
    — Même que j’les aurai à la
Saint-Jean prochaine.
    — Non tu ne les auras jamais,
répond-il.
    — Et pourquoi ? s’esclaffe
le meurtrier.
    — Parce que tu seras raccourci
avant ! lui annonce Vidocq.
    — Mais vous m’avez dit…
    — J’ai menti » lance-t-il,
avant de s’éloigner d’un pas tranquille.
     
    Retournant à la Sûreté, Vidocq est
harponné par un petit homme sec et coléreux :
    « Vous êtes Vidocq. Je vous ai
reconnu tout de suite.
    — Vous n’avez pas grand mérite,
mon nom est sur la porte de mon bureau.
    — On dit que vous êtes le
meilleur. C’est donc vous que je veux pour résoudre le plus abominable des
crimes », grince le visiteur qui, toujours cramponné à son bras, s’est
introduit à sa suite dans son cabinet. Comme il n’a pas les yeux rouges et a
l’air plus enragé qu’éploré, Vidocq diagnostique le délit :
    « On vous a volé.
    — Une abomination. Il faut
arrêter le coupable, le guillotiner, le fusiller. » Vidocq essaye de
calmer l’énergumène qui lui apprend qu’il est bijoutier au Palais-Royal. Devant
l’arrivée des troupes étrangères, en particulier prussiennes et russes, il a
décidé, d’accord avec son meilleur ami le curé de Livry de cacher toute sa
fortune, tous ses bijoux dans un trou du jardin du presbytère. Le sacristain du
curé, le père Moiselet s’est chargé du travail. D’ailleurs dans le pays, tous
ont fait de même. Aujourd’hui, son ami vient de l’avertir que la cachette était
pillée. Son argent, ses diamants comme le ciboire de l’église ont disparu.
    « Et semble-t-il vous ne croyez
pas que les Russes soient l’auteur de ce vol.
    — De ce crime !
100 000 écus de brillants », grince des dents le bijoutier. Pour
faire bonne mesure, il a déposé plainte contre le curé, contre le bedeau et a
fait le siège du préfet qui l’a assuré que seul Vidocq pouvait résoudre cette
« énigme ».
     
    Pendant une semaine, Vidocq et ses
hommes observent le curé et son bedeau. Le premier est vite mis hors de cause,
quant au second, aucune preuve n’existe contre lui. Il fait tous les matins une
petite promenade dans les bois, cultive son jardin, sonne les cloches et sert
la messe. En désespoir de cause, on l’arrête. Tandis qu’un faux soldat anglais
est installé chez lui et bavarde avec sa femme qui paraît ne rien savoir,
Vidocq, déguisé en domestique allemand, se fait arrêter par les gendarmes. Il
n’a pas de papiers, jargonne le français, en prison. Le bedeau sympathise avec
lui. Lorsque Vidocq lui a bien vanté la vie en Allemagne, les bons vins et la
douceur de vivre, le père Moiselet soupire qu’il aimerait bien s’y installer.
La nuit même Vidocq s’évade avec son compère. Ils ne retournent pas à Livry
mais passent par la forêt. Le père Moiselet reprend le chemin de sa promenade
habituelle, arrivé à un bouleau aux branches sciées, il se met à gratter
vigoureusement à ses pieds et déterre bientôt un coffret, puis deux. Alors
qu’il se relève, essoufflé et heureux, son compagnon allemand, ayant perdu son
accent teuton, l’arrête et preuves à bout de bras, le reconduit en prison. Le
bijoutier reconnaissant remercie éperdument… le préfet.
     
    Vidocq, sans états d’âme, capture
les voyous comme un

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