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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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comme moi, il y a longtemps qu’on lui
aurait fait sauter le pas.
    — Cet air, je l’ai entendu
souvent. Résultat le pèlerin est toujours là », grimace Vidocq en haussant
les épaules.
    « T’as raison. Pour te prouver
que je ne suis pas comme ces dégonflés, si tu veux m’accompagner, dès ce soir
nous irons lui faire son affaire. Je l’enfoncerai et à sa porte encore.
    — Qu’est-ce que je gagne à en
être ? » demande Vidocq, l’air grave.
    « Dans deux jours, je fais un
coup terrible dans une ambassade. Si tu fais tes preuves avec moi ce soir, je
t’y mets de moitié. Tu marches ou tu flanches ? » Vidocq fait
semblant de peser le pour et le contre et voit dans ses yeux que le bandit est
sérieux. « Comment connaît-il mon adresse ? » songe-t-il.
    « Tope là ! J’espère que
le gain à ton ambassade sera à la mesure du danger. »
    Le lendemain, il peut annoncer à
Henry que le contact est établi puisqu’il a été recruté par l’homme qu’il est
chargé d’arrêter et juste retour des choses, celui-ci l’a engagé, pour tuer
Vidocq. Henry qui se frottait déjà les mains fait grise mine, d’autant que son
collaborateur refuse de lui en dire plus.
    Le soir, entre chien et loup, Vidocq
se rend au rendez-vous d’Antin, dans sa propre rue et devant son domicile, 14,
rue Neuve-Saint-François.
    « Nous sommes seuls tous les
deux ? lui demande Vidocq.
    — Aucun de mes amis n’a voulu
venir risquer le coup lorsqu’ils ont su à qui on allait avoir à faire. Ce sont
tous des capons », soupire Antin.
    Les deux hommes se cachent, l’un
derrière une charrette, l’autre sous une porte cochère. Antin ayant pris soin
de munir son compagnon de poignard et de matraque. Au bout de plusieurs heures,
ne voyant et pour cause pas venir Vidocq, ce dernier rejoint Antin :
    « Es-tu sûr d’avoir la bonne
adresse au moins ?
    — Bien sûr, c’est même une
mouche qui me l’a donnée », lui apprend Antin, très contrarié. Vidocq ne
l’est pas moins d’apprendre que c’est au sein même de la police que l’on a
livré son adresse pour lui faire un mauvais parti.
    « Rassure-toi, il nous échappe
maintenant, mais on se retrouvera. Je lui ferai payer cher la garde qu’il nous
a fait monter pour rien, l’assure Antin.
    — J’espère que ce n’est pas la
même mouche qui t’a donné les renseignements sur ton ambassade. Je ne voudrais
pas recommencer pour rien, grogne Vidocq.
    — Rassure-toi, demain tu
t’empliras les poches », affirme Antin sans vouloir lui en dire plus.
Faute d’informations plus précises, Vidocq place ses hommes à des endroits
stratégiques, avec ordre pour deux d’entre eux de le suivre à distance et de se
relayer, pour ne pas attirer l’attention des autres membres de la bande. S’il
faut intervenir, il allumera sa pipe, grâce à cette nouvelle et merveilleuse
invention suédoise, l’allumette.
    Rendez-vous est pris au
Pont-Tournant (actuelle place de la Concorde). Lorsque tout le monde est réuni,
Antin décroche tout simplement le fanal d’un réverbère et le portant devant
comme un lampion, monte à droite des Champs-Élysées. Ils arrivent à l’arrière
du mur par-dessus lequel passent les branches de grands arbres. On dirait
l’ambassade d’Angleterre, pense Vidocq. Un grappin est lancé et les hommes,
suivant Antin, montent un à un. Vidocq allume sa pipe.
     
    Les agents, tapis dans les buissons
montent à leur suite. On entend leurs sifflements stridents qui percent la
nuit. Toute la troupe est enfin rassemblée et arrêtée. Vidocq la passe
tranquillement en revue pour vérifier qu’il ne manque personne. Arrivé devant
Antin, ce dernier veut se jeter sur lui mais entravé et menotte, il ne peut que
s’agiter en hurlant des insultes. Vidocq le calme d’une seule phrase :
    « Voilà donc l’homme au flair
formidable qui reconnaît Vidocq de si loin qu’il l’engage pour lui faire son
affaire. Bravo ! »
    Henry ayant un nouveau flagrant
délit reçoit les félicitations de Pasquier qui, lui-même, accepte celle du
ministre. Le roi, quant à lui, ayant eu les remerciements de l’ambassadeur,
signe des lettres de pardon pour Vidocq. Ce n’est pas encore une amnistie
complète mais un pas important vers sa réhabilitation. Il va la conquérir en
jouant d’audace et en forçant, une fois de plus, le destin…

VIII
Noblesse et décadence
    « Si on avait chargé Vidocq de
cette affaire, elle serait résolue

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