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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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état d’arrestation. Le marquis toise son
adversaire avec arrogance :
    « C’est intolérable !
Parler ainsi au directeur des haras du roi, au chef de la police du château.
Vous paierez cher votre insolence. »
    Vidocq, sans plus s’attarder, pousse
le « marquis » dans un fiacre. Arrivé rue Sainte-Anne, celui-ci ne
décolère pas et exige de voir les adjoints du préfet, les menace :
    « Vous serez tous mutés, je
vous montrerai qui je suis. Nous verrons si vous oserez encore me traiter d’une
telle façon. J’en appelle au roi lui-même ! »
    Les fonctionnaires baissent la tête.
Il est possible que Chambreuil soit un imposteur mais c’est surtout un homme
puissant, jouissant de la faveur royale. Voyant le moment où l’on va relâcher
l’ancien forçat et lui présenter des excuses, Vidocq prend la parole. Il étale
ses preuves, impose ses arguments, rappelle le précédent du comte de Pontis de
Sainte Hélène. À la Préfecture on recule et Chambreuil, malgré ses
protestations véhémentes, est conduit à la prison de la Force. Devant les
juges, il produit une telle abondance de certificats d’authenticité qu’ils
demandent quelques expertises. Surprise, elles révèlent les faux. Les experts
sont unanimes, Chambreuil est un faussaire. À la préfecture, on respire enfin,
malgré ce nouveau scandale.
    Parcourant les salons du palais des
Tuileries, Vidocq se croit de nouveau transporté à Bicêtre. Il y croise le
marquis de Fénelon, certes gentilhomme de la chambre du roi, mais surtout
bagnard ; le secrétaire de Louis  XVIII, Morel,
chargé des commandements du monarque, en réalité un forçat en rupture de ban.
Le maréchal de camp Claude-François Stévenot, un autre évadé. Lorsqu’on vante
devant lui les vers du baron de Maugenest sur les Bourbons, Vidocq éclate de
rire. Il a déjà fait tant de vers sur la Révolution, la République et l’Empire,
c’est bien son droit d’en faire sur le roi. Seulement, c’est un repris de
justice qui n’a jamais été baron.
     
    La préfecture, catastrophée par le
nombre d’impostures découvertes par le chef de la Sûreté, essaie de l’orienter
vers des terrains de chasse plus conformes au maintien de la bonne réputation
de la Cour et à ses fonctions d’enquêteur. Qu’il s’occupe donc des vols des
collections du musée du Louvre. Un certain nombre de bijoux ont disparu. Vidocq
démasque le voleur. Encore un courtisan mais d’authentique noblesse celui-là,
Émile de Mallarmé, comte de Roustan.
    Ce cleptomane impénitent et
organisé, s’est commandé un manteau spécial dont les replis soigneusement
agencés contiennent de quoi garnir des vitrines entières de joaillerie. Il est
arrêté les poches pleines. À la préfecture ne règne qu’un silence dépité
lorsqu’est prononcé le nom de Vidocq. Toutes ces arrestations, si elles lui
valent un grand prestige parmi le public, lui apportent un renouvellement de
jalousie de la part de ses confrères. Quant à la pègre, elle baptise l’équipe
de Vidocq, la « Rousse », sobriquet qui traversera les siècles.
     
    Devenu « l’homme à
abattre », Vidocq subit d’étranges attaques. Un soir dans une ruelle, un
homme appelle à l’aide. Vidocq se précipite à son secours, aussitôt la
soi-disant victime prend le large pendant que ses agresseurs attaquent le
policier au couteau. Ses amis lui crient casse-cou mais Vidocq, insensible aux
menaces, ne croit pas que ceux qui ont fait le serment de l’assassiner,
passeront à l’acte :
    « La vie d’un voleur, c’est de
voler. S’il ne peut le faire qu’en me tuant, il n’hésitera pas. Mais une fois
arrêté et la peine subie, à quoi bon. Non je ne les crains pas. »
    Si en ce froid hiver 1824, les escrocs
et les policiers en veulent également à Vidocq, celui-ci, indifférent aux
intrigues, reçoit un appel pressant d’un sergent de ville. Il lui demande de
rejoindre d’urgence le procureur, au Palais-Royal. Comme chaque soir, des
maisons de passe, installées jusque dans les ruelles les plus étroites, les
filles sortent à la nuit tombée pour arpenter leur terrain de chasse. Attirées
comme des papillons de nuit vers la lumière, elles se pressent sous les
arcades. Installées devant les vitrines, elles profitent de l’éclairage pour se
mettre en valeur et occuper les meilleures places. Elles attendent que les
joueurs, leur partie finie, quittent les cercles situés dans les salons des
premiers

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