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Vidocq - le Napoléon de la Police

Vidocq - le Napoléon de la Police

Titel: Vidocq - le Napoléon de la Police Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Marie-Hélène Parinaud
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se sont emparés de l’inestimable
collection historique de monnaies anciennes, conservées dans ce qu’on appelait
le « cabinet des médailles ». Ce sont de vastes salles interdites au
public où seuls des visiteurs de marque sont admis. Pieusement conservés depuis
des siècles, les pièces d’or, sceaux, bulles et autres joyaux, retraçaient
l’histoire de France.
    Un trésor de métal mais surtout de
numismatique. Toutes sont irremplaçables et valent bien plus que leur poids
d’or. Lorsqu’on le ramène à lui, le conservateur en chef s’agrippe au bras du
policier et parvient à balbutier :
    « On a volé la totalité de la
collection des médailles. Mon Dieu, que va dire le roi et que va-t-il
faire ! »
     
    Chacun se pose la question, à
commencer par les ministres que le monarque vient de convoquer séance tenante.
À l’énumération de la catastrophe : les trésors des Mérovingiens, la
collection complète des empereurs romains et celles de tous les souverains qui
ont régné sur la France ont disparu, un avis commun se dégage. Tous sont
d’accord pour faire appel au seul homme capable de retrouver ce trésor et de
mettre les coupables sous les verrous, François Vidocq. Il y a un problème de
taille, il ne fait plus partie de la police. Devant l’air piteux des agents de
la préfecture qui protestent qu’il n’est pas fonctionnaire et n’est plus sur
les rangs de l’administration, le roi exige qu’on le réengage sur-le-champ.
    Louis-Philippe et ses principaux
ministres dont Casimir Perrier n’ont confiance qu’en lui. Ils connaissent sa
réputation. Vidocq, pour eux, reste l’homme à qui rien n’échappe. Ils le savent
capable quand il le faut, d’enquêter travesti en archevêque aussi bien qu’en
roulier, en colonel des hussards comme en duchesse camouflée derrière son
face-à-main. Il est l’homme des pires situations, or il s’agit d’un cas
désespéré. On fait appel à lui en dernier ressort, comme l’Empereur Napoléon
faisait donner la vieille garde.
    Reste à le convaincre, ce qui n’est
pas une mince affaire. Mais un ordre, aussi formel du roi comme de ses
ministres, ne peut se repousser d’un revers de main. Une demi-heure après que
le conseil des ministres fut levé, le préfet en personne est au domicile de
Vidocq, chargé de le convaincre et de lui restituer son grade de chef de la
Sûreté. Il lui accorde ce qu’il demande. Reconstituer son ancienne équipe
d’enquêteurs que la préfecture s’est acharnée à réduire à des taches de
classement.
    Il lui donne aussi deux consignes
formelles : retrouver le trésor et arrêter les voleurs, ce qui est
l’évidence même. Éviter toute forme de scandale, ce qui fait grimacer le
nouveau chef de la Sûreté.
    Arrivé à la Bibliothèque royale,
Vidocq demande à rencontrer le conservateur en chef qui montre au policier le
« lieu du crime ». Vidocq inspecte les portes, les fenêtres et les
fameuses vitrines, débarrassées de leur contenu. Il remarque qu’aucune serrure
n’a été forcée. L’ex-bagnard qui a dans sa tête, un véritable fichier où toutes
les spécialités des voleurs sont répertoriées, a aussitôt une conviction. Un
vol de cette audace où aucune marque d’effraction ne peut être relevée, indique
qu’un grand « professionnel » a opéré avec des complices à
l’intérieur. Pour François Vidocq, il ne peut s’agir que d’Étienne Fossard, dit
le « prince des voleurs ».
     
    Âgé de trente-quatre ans, brun et
joli garçon, au menton à fossette, c’est aussi un criminel à l’occasion. Vidocq
l’a déjà envoyé au bagne, le 24 juin 1808, mais il s’est évadé peu de temps
après, et fut repris, toujours par Vidocq, le 15 mars 1811, puis le 1 er janvier 1814, dans des circonstances amusantes. En tant que chef de la Sûreté,
il avait promis d’offrir sa capture au préfet de police. Pour seul
renseignement, on ne savait qu’une chose, qu’il se cachait à Paris, près des
Halles dans un immeuble où demeurait une couturière boiteuse. Bien pauvres
indications. Finalement, Vidocq le découvrit sous un nom d’emprunt, M. Hazart.
Il habitait au-dessus d’un marchand de vin, à l’angle de la rue Duphot et de la
rue Saint-Honoré. Déguisé en dame patronnesse, Vidocq le 31 décembre 1813 à
onze heures du soir, se heurta comme par mégarde à Fossard qui montait
l’escalier en fredonnant, ne se méfiant pas de cette grosse dame à

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