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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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la puissance divine. Quand il regardait fixement, c’était le flatter que de baisser les yeux comme devant le soleil. Son œil gauche s’affaiblit dans sa vieillesse. (4) Ses dents étaient écartées, petites et inégales, ses cheveux légèrement bouclés et un peu blonds, ses sourcils joints, ses oreilles de moyenne grandeur, son nez aquilin et pointu, son teint entre le brun et le blanc. (5) Il avait la taille courte (quoique l’affranchi Julius Marathus, dans ses mémoires, lui donne cinq pieds et trois quarts) ; mais ses membres étaient si bien faits, si bien proportionnés, qu’on ne pouvait s’apercevoir de son exiguïté qu’auprès d’une personne plus grande.
     
LXXX. Ses infirmités
    (1) Son corps était, dit-on, parsemé de taches. Sa poitrine et son ventre portaient des signes de naissance, disposés comme les sept étoiles de l’Ourse. Des démangeaisons et l’usage fréquent d’une brosse rude l’avaient couvert d’une infinité de durillons semblables à des dartres. (2) Il avait la hanche, la cuisse et la jambe gauches un peu faibles. Souvent même il boitait de ce côté ; mais il remédiait à cette infirmité au moyen de bandages et de ligatures. (3) De temps en temps il ressentait une grande faiblesse à l’index de la main droite. Quand ce doigt était engourdi et raidi de froid, il pouvait à peine écrire en l’entourant d’un anneau de corne. (4) Il se plaignait aussi de la gravelle, et n’était soulagé que lorsqu’il avait rendu des calculs en urinant.
     
LXXXI. Ses maladies
    (1) Dans le cours de sa vie, il eut quelques maladies graves et dangereuses ; une surtout après la soumission des Cantabres. Un débordement de bile le réduisit au désespoir. D’après l’ordonnance d’Antonius Musa, il suivit la méthode hasardeuse des contraires : au lieu des topiques chauds qui n’avaient rien produit, il eut recours aux topiques froids. (2) Il avait aussi des maladies annuelles. Sa santé languissait presque toujours vers l’époque de sa naissance. Il était attaqué d’une congestion pulmonaire au commencement du printemps, et le vent du midi lui causait des pesanteurs de tête. Aussi son corps affaibli ne supportait-il aisément ni le froid ni le chaud.
     
LXXXII. Ses précautions pour sa santé
    (1) En hiver, il portait quatre tuniques recouvertes d’une toge épaisse, et des vêtements de laine garnissaient chaudement sa poitrine, ses cuisses et ses jambes. En été, il couchait dans une chambre ouverte, et souvent dans un péristyle que rafraîchissait un jet d’eau et qu’éventait un esclave. (2) Incapable de souffrir le soleil, même celui d’hiver, il ne se promenait, en plein air et jusque chez lui, qu’avec un chapeau à larges bords. (3) Il voyageait en litière, et presque toujours la nuit, lentement et à petites journées, mettant deux jours pour aller à Préneste ou à Tibur. Quand il pouvait arriver à un endroit par mer, il aimait mieux s’embarquer. (4) Ce n’était qu’à force de soins qu’il soutenait sa faible santé, surtout en se baignant rarement. Il se faisait souvent frictionner et transpirait auprès du feu ; ensuite il se lavait avec de l’eau tiède ou chauffée au soleil. (5) Toutes les fois que son état nerveux exigeait des bains de mer ou les eaux thermales d’Albula, il s’asseyait simplement sur un tabouret de bois, que d’un mot espagnol il appelait « dureta », et il plongeait alternativement ses pieds et ses mains dans l’eau.
     
LXXXIII. Ses exercices et ses distractions
    (1) Immédiatement après les guerres civiles, il renonça aux exercices du cheval et des armes. Il les remplaça d’abord par le jeu de paume et le ballon. Mais bientôt il se borna à des promenades en litière ou à pied, qu’il terminait en courant ou en sautant, enveloppé d’une toile ou d’une couverture. (2) Pour se délasser l’esprit, tantôt il pêchait à l’hameçon, tantôt il jouait aux osselets et aux noix avec de petits enfants agréables par leur figure et par leur babil, qu’il faisait chercher de tous côtés, surtout des Maures et des Syriens. Il avait horreur des nains et des enfants contrefaits, ainsi que de tous les avortons de cette espèce : il les regardait comme des caprices de la nature et des objets de mauvais présage.
     
LXXXIV. Ses études et ses talents
    (1) Dès son plus bas âge, il s’appliqua avec une ardeur constante à l’étude de l’éloquence et des beaux-arts. On dit que,

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