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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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je m’étais fait payer des coups de main que j’ai remis aux joueurs, ou, si j’avais retenu ce que j’ai donné, j’en aurais gagné plus de cinquante mille. Je ne m’en repens pas, parce que ma bonté portera ma gloire jusqu’au ciel. » (6) Il écrit à sa fille : « Je t’ai envoyé deux cent cinquante deniers. C’est ce que j’ai donné à chacun de mes convives pour qu’ils puissent, pendant le souper, jouer entre eux aux dés, ou à pair ou non."
     
LXXII. Ses habitations à Rome. Ses maisons de campagne
    (1) On sait qu’Auguste, très modéré dans le reste de ses habitudes, fut à l’abri de tout reproche. (2) Il logea d’abord près de la place publique, au-dessus de l’escalier des joailliers, dans une maison qui avait appartenu à l’orateur Calvus ; puis au mont Palatin, mais dans la maison non moins simple d’Hortensius. Elle n’était remarquable ni par son étendue ni par son élégance : les galeries en étaient basses et en pierres du mont Albain. On ne voyait dans les appartements ni marbre ni pavés recherchés. (3) Pendant plus de quarante ans, hiver comme été, Auguste garda la même chambre à coucher, et passa toujours l’hiver à Rome, quoiqu’il eût éprouvé que, durant cette saison, le séjour de la ville convenait peu à sa santé. (4) Quand il voulait faire quelque chose en secret ou sans être dérangé, il se renfermait dans un cabinet élevé, qu’il appelait son « Syracuse » ou son « musée », ou bien il se retirait dans une villa de quelqu’un de ses affranchis. S’il était malade, il couchait dans la maison de Mécène. (5) Les retraites qu’il préférait étaient celles qui avoisinaient la mer, comme les îles de Campanie ou les villes autour de Rome, comme Lanuvium, Préneste, Tibur. C’est dans cette dernière qu’il rendit souvent la justice sous les portiques du temple d’Hercule. Il n’aimait pas les villas trop vastes et d’une trop grande magnificence. (6) Il fit raser celle que sa petite-fille Julie avait fait construire à grands frais. Les siennes, quoique modestes, étaient moins ornées de statues et de tableaux que de galeries et de bosquets, en un mot, de choses remarquables par leur rareté ou leur antiquité, telles que ces ossements énormes des bêtes sauvages que l’on voit à Caprée, et que l’on appelle les os des géants et les armes des héros.
     
LXXIII. Son économie dans l’ameublement. La simplicité de ses vêtements
    (1) On peut juger encore aujourd’hui de la simplicité de son ameublement et de sa parure. Les lits et les tables qui nous restent ne seraient pas, pour la plupart, au niveau du luxe des particuliers. il couchait, dit-on, sur un lit fort bas, et modestement recouvert. (2) Ses vêtements étaient presque tous faits chez lui par sa sœur ou par sa femme, par sa fille ou par ses petites-filles. Sa toge et son laticlave n’étaient ni larges ni étroits. Il avait des chaussures un peu hautes pour paraître plus grand. (3) En cas d’événement imprévu, il ne manquait jamais de tenir prêt dans sa chambre à coucher son costume public.
     
LXXIV. Ses repas
    (1) Il donnait souvent des repas ; mais ils étaient toujours réguliers, et l’on avait grand soin de distinguer les rangs et les hommes. (2) Valerius Messala assure qu’aucun affranchi ne fut jamais admis à sa table, excepté Menas, qui avait obtenu son indépendance pour avoir livré la flotte de Sextus Pompée. (3) Auguste lui-même rapporte qu’un jour il invita un de ses anciens gardes chez lequel il se trouvait à la campagne. (4) Quelquefois il se mettait à table plus tard que les autres, et se retirait plus tôt. Les convives commençaient à souper avant qu’il fût assis, et restaient à leur place après son départ. (5) Il ne servait que trois plats, ou six dans les grandes occasions. Mais plus le repas était modeste, plus il y mettait d’aménité. Il engageait à prendre part à la conversation générale ceux qui gardaient le silence ou qui s’entretenaient à voix basse. Quelquefois il faisait venir des musiciens et des histrions, ou les danseurs du cirque, et plus souvent il y appelait des philosophes bouffons.
     
LXXV. Ses festins, et ses présents à ses amis les jours de fête
    (1) Il célébrait avec une grande magnificence les fêtes et les jours solennels ; quelquefois il ne faisait qu’en plaisanter. (2) Aux Saturnales, et, selon sa fantaisie, dans toute autre occasion, il distribuait des

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