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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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Germanicus. (3) Abandonné par son père dans son enfance, il la passa tout entière, ainsi que sa jeunesse, dans des maladies diverses et opiniâtres qui le rendirent si faible de corps et d’esprit, que, parvenu à l’âge de remplir des fonctions, on le regarda comme incapable de tout emploi public ou privé. (4) Longtemps encore, après qu’il fut sorti de tutelle, il fut confié à la garde d’autrui, et placé sous les ordres d’un précepteur étranger qui avait été autrefois inspecteur des haras. Dans un mémoire, il se plaignit qu’on avait mis à dessein cet homme auprès de lui pour lui faire souffrir, sous mille prétextes, toutes sortes de mauvais traitements. (5) L’état de sa santé fut cause encore qu’il présida contre l’usage, la tête couverte d’une cape, à un spectacle de gladiateurs, qu’il donna conjointement avec son frère en l’honneur de son père, et que, lorsqu’il prit la toge virile, il fut porté en litière au Capitole, vers le milieu de la nuit, sans aucune solennité.
     
III. Ses études. Mépris qu’il inspire à toute sa famille
    (1) Il ne laissa pas pourtant, dès le premier âge, de s’appliquer avec zèle aux études libérales, et souvent même il en donna, dans chaque genre, des preuves en public ; (2) mais il ne put ni acquérir aucune considération, ni donner de lui de meilleures espérances. (3) Sa mère Antonia l’appelait une ombre d’homme, un avorton, une ébauche de la nature ; et, lorsqu’elle voulait parler d’un imbécile, elle disait : « Il est plus bête que mon fils Claude ». (4) Son aïeule Augusta eut toujours pour lui le plus grand mépris et ne lui parlait que très rarement ; elle ne lui donnait ses avis que par des billets durs et laconiques ou par un intermédiaire. (5) Sa sœur Livilla ayant entendu dire qu’il régnerait un jour, elle plaignit publiquement et à haute voix le peuple romain d’être réservé à une destinée si injuste et si indigne. (6) Quant à l’opinion de son grand-oncle Auguste sur son compte, pour mieux faire voir ce qu’il en pensait, en bien ou en mal, je transcris ici quelques passages de ses lettres.
     
IV. Lettres d’Auguste sur Claude
    (1) « Ma chère Livie, conformément à tes désirs, je me suis entretenu avec Tibère sur ce qu’il conviendrait de faire de ton petit-fils Tiberius aux fêtes de Mars. (2) Nous avons été d’avis tous deux qu’il fallait déterminer une fois pour toutes le plan à suivre à son égard. (3) Car, s’il est dans un état normal, pourquoi hésiterions-nous à le faire passer par les mêmes degrés d’honneur où a passé son frère ? Si, au contraire, nous le trouvons incapable, si son esprit est aussi malade que son corps, ne nous exposons pas, ainsi que lui, aux railleries de ceux qui ont coutume de se moquer de tout. (4) Nous serons toujours dans la perplexité, si, sans avoir rien décidé d’avance, à chaque occasion, nous mettons en doute sa capacité d’exercer les magistratures. (5) Quoi qu’il en soit, dans la conjoncture présente, je ne m’oppose point à ce qu’il s’occupe du festin des pontifes dans les fêtes de Mars, pourvu qu’il accepte auprès de lui le fils de Silvanus, son parent, qui l’empêchera de rien faire de ridicule ou de déplacé. (6) Je n’approuve point qu’il assiste aux jeux du cirque, assis dans notre loge : ainsi placé sur le devant, il serait exposé à tous les regards. (7) Je ne suis point d’avis non plus qu’il aille sur le mont Albain, ni qu’il soit à Rome le jour des fêtes latines. En effet, pourquoi ne pas le charger du gouvernement de la ville, s’il est capable de suivre son frère sur le mont Albain ? (8) Voilà, ma chère Livie, le parti définitif auquel je me suis arrêté, pour ne pas flotter sans cesse entre la crainte et l’espérance. (9) Vous pourrez lire à Antonia cette partie de ma lettre, si vous le trouvez bon. » (10) Dans une autre lettre, Auguste disait : « Pendant ton absence, j’inviterai tous les jours le jeune Tiberius à souper, afin qu’il ne mange pas toujours seul avec son Sulpicius et son Athénodore. Je voudrais que le pauvre malheureux choisît moins follement et avec plus de soin quelque ami dont il pût imiter les mouvements, la tenue et la démarche. II n’entend rien du tout aux choses importantes. Cependant, lorsque son esprit n’est point égaré, on entrevoit la noblesse de son caractère. » (11) Voici ce qu’il dit dans une

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