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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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d’y croire. On soupçonna que c’était un bruit inventé et semé par Caius pour sonder l’opinion publique à son égard. Les conjurés ne destinaient l’empire à personne, et le sénat était tellement d’accord pour rétablir la liberté, que les consuls ne le convoquèrent point dans la curie, parce qu’elle s’appelait Julia, mais au Capitole. Quelques-uns furent d’avis d’abolir la mémoire des Césars et de détruire leurs temples. (3) On a remarqué que les Césars, qui avaient le prénom de Caius, sont tous tombés sous le fer, à partir de celui qui fut tué au temps de Cinna.

 
     
V.
Vie de Claude

     
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    Traduction française de M.Cabaret-Dupaty, Paris, 1893, avec quelques adaptations de J. Poucet, Louvain, 2001
     
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I. Naissance de Drusus, père de Claude. Ses victoires. Sa mort. Ses projets pour le rétablissement de la liberté. Auguste est accusé de l’avoir fait empoisonner
    (1) Trois mois à peine s’étaient écoulés depuis le mariage de Livie avec Auguste, lorsqu’elle mit au monde Drusus, père du César Claude. Ce Drusus, d’abord surnommé Decimus, et ensuite Néron, passa pour être le fruit d’un adultère de son beau-père avec elle. C’est ce qui donna sans doute une vogue si rapide à ce vers : « Il naît aux gens heureux des enfants en trois mois ». (2) Pendant sa questure et sa préture, Drusus commanda dans la guerre de Rhétie et dans celle de Germanie. Il fut le premier des généraux romains qui navigua sur l’océan Septentrional. Par un travail immense et d’un genre nouveau, il fit creuser au-delà du Rhin les fossés qui portent encore son nom. (3) Après avoir souvent battu l’ennemi et l’avoir poussé jusqu’au fond de ses solitudes, il ne cessa de le poursuivre que lorsqu’une femme étrangère d’une grandeur plus qu’humaine, sous l’image d’un fantôme, lui eut défendu en latin de s’avancer au-delà. (4) L’ovation et les ornements du triomphe furent les récompenses de ses exploits. Il fut fait consul au sortir de sa préture. Il reprit son expédition et y mourut de maladie dans son camp d’été, appelé depuis le « camp maudit ». (5) Son corps fut porté jusqu’à Rome par les premiers citoyens des municipes et des colonies. Là il fut reçu par les décuries des scribes publics et enseveli au Champ de Mars. (6) L’armée lui éleva un monument funéraire, autour duquel les soldats devaient, chaque année, s’exercer à la course, et les villes de la Gaule y faire des sacrifices publics. (7) Le sénat, entres autres honneurs, lui vota un arc de triomphe en marbre avec des trophées sur la voie Appienne, et lui décerna le nom de Germanicus, à lui et à ses descendants. (8) Drusus aimait, dit-on, également la gloire et l’État. Jaloux de joindre les dépouilles opimes à ses victoires, dans la mêlée il poursuivit les chefs des Germains, en s’exposant souvent aux plus grands dangers. Il ne dissimula jamais le dessein qu’il avait de rétablir un jour, s’il le pouvait, l’ancienne république. (9) Voilà pourquoi, je pense, quelques-uns ont osé dire que, devenu suspect à Auguste, il fut rappelé par lui de son gouvernement, et que cet empereur, voyant qu’il hésitait à exécuter son ordre, il s’en défit par le poison. (10) Je rapporte ce bruit uniquement pour ne pas l’omettre, et sans y attacher aucune idée de vérité ou de vraisemblance. Auguste aima tellement Drusus, qu’il le donnait toujours pour cohéritier à ses fils, comme il l’annonça un jour dans le sénat, et qu’après sa mort, dans l’éloge qu’il en fit devant le peuple, il pria les dieux de rendre les Césars semblables à Drusus, et de leur accorder une aussi belle fin. (11) Il ne se contenta pas de composer son épitaphe en vers, et de la faire graver sur son tombeau ; il écrivit aussi en prose l’histoire de sa vie. (12) Drusus avait eu de la plus jeune Antonia beaucoup d’enfants ; mais trois seulement lui survécurent, Germanicus, Livilla et Claude.
     
II. Naissance de Claude. Ses maladies. Sa faiblesse
    (1) Claude naquit à Lyon, sous le consulat de Julius Antonius et de Fabius Africanus, le premier août, le jour même où, pour la première fois, on y avait consacré un autel à Auguste. Il fut appelé Tiberius Claudius Drusus ; (2) mais son frère aîné ayant ensuite passé par adoption dans la famille Julia, il prit le surnom de

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