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Vies des douze Césars

Vies des douze Césars

Titel: Vies des douze Césars Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Suetone
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et s’enfuirent. Aussitôt il survint un certain Cassius qui prétendait avoir reçu en songe l’ordre d’immoler un taureau à Jupiter. (3) Aux ides de mars, le capitole de Capoue fut frappé de la foudre, et à Rome, la chapelle d’Apollon palatin. (4) On ne manqua pas de conjecturer que l’un de ces prodiges annonçait à l’empereur un danger de la part de ses gardes, et que l’autre présageait le meurtre d’un personnage distingué, comme celui qui, autrefois, avait eu lieu à pareil jour. (5) L’astrologue Sylla, que Caius consultait sur son horoscope, lui prédit une mort prochaine. (6) Les sorts d’Antium l’avertirent de se défier de Cassius ; et, là-dessus, il ordonna de faire périr Cassius Longinus, proconsul d’Asie, oubliant que Chéréa s’appelait aussi Cassius. (7) La veille de sa mort, il rêva qu’il était dans le ciel, à côté du trône de Jupiter, et que Jupiter, en le poussant avec le gros orteil du pied droit, l’avait précipité sur la terre. (8) On mit encore au nombre des prodiges plusieurs accidents arrivés le même jour. (9) En offrant un sacrifice, Caius fut couvert du sang d’un flamant. Le pantomime Mnester dansa dans une tragédie qu’avait représentée autrefois l’acteur Néoptolème aux jeux où Philippe, roi de Macédoine, fut assassiné. Dans la pièce intitulée « Laureolus », où l’acteur échappe à la ruine d’un édifice et vomit du sang, plusieurs de ceux qui jouaient les doublures, s’évertuèrent à donner une preuve de leur talent, et la scène fut ensanglantée. (10) On préparait aussi pour la nuit un spectacle où des Égyptiens et des Éthiopiens devaient représenter des sujets empruntés des enfers.
     
LVIII. Il est tué par Chéréa et d’autres conjurés
    (1) Le vingt-quatre janvier, environ vers la septième heure, se sentant l’estomac chargé des aliments de la veille, Caius hésitait à se lever pour dîner. Il sortit pourtant, à la prière de ses amis. (2) Sous une voûte qu’il fallait traverser, se préparaient de nobles jeunes gens d’Asie, qu’on avait fait venir pour les produire sur la scène. Il s’arrêta pour les considérer et les encourager ; et, si le chef de la troupe n’avait pas dit qu’il souffrait du froid, il allait retourner sur ses pas pour recommencer la répétition. (3) Ici, les historiens ne s’accordent point. Les uns disent que, pendant que l’empereur parlait à ces jeunes gens, Chéréa l’avait grièvement blessé à la nuque du tranchant de son glaive, en criant : « À moi !", qu’aussitôt Cornélius Sabinus, le second des tribuns conjurés, lui avait percé le cœur. D’autres prétendent que Sabinus, ayant fait écarter la foule par des centurions qui étaient du complot, lui avait, selon l’usage militaire, demandé le mot d’ordre, et que Caius ayant répondu « Jupiter », Chéréa s’était écrié : « Le voici !» et, comme le prince se retournait, il lui avait brisé la mâchoire. (4) Renversé par terre et se repliant sur lui-même, il criait qu’il vivait encore ; mais les autres conjurés lui portèrent trente coups, selon le mot de ralliement : « Redouble ». (5) Quelques-uns lui enfoncèrent l’épée dans les parties honteuses. (6) Au premier bruit, ses porteurs, armés de leurs bâtons, volèrent à son secours, et furent bientôt suivis de sa garde germaine. Ils tuèrent quelques meurtriers, et même des sénateurs qui étaient innocents.
     
LIX. Ses funérailles. Son exhumation. Mort de Césonia et de sa fille
    (1) Il vécut vingt-neuf ans, et en régna trois, dix mois et huit jours. (2) Son corps fut porté secrètement dans les jardins de Lamia, brûlé à demi sur un bûcher fait à la hâte, puis enterré et recouvert de gazon. Quand ses sœurs revinrent de leur exil, elles l’exhumèrent, le brûlèrent et ensevelirent ses cendres. (3) On sait que ceux qui gardaient ces jardins étaient inquiétés par des fantômes, et que la maison où il fut tué était, chaque nuit, troublée par quelque bruit terrible, jusqu’à ce qu’elle fût consumée par un incendie. (4) L’épouse de Caius, Césonia, périt en même temps que lui, sous le glaive d’un centurion, et sa fille fut écrasée contre un mur.
     
LX. Incrédulité générale à la nouvelle de sa mort. Le sénat songe à rétablir la liberté
    (1) Ce qui peut donner une idée de ces temps-là, (2) c’est que la nouvelle de ce meurtre s’étant répandue, on refusa d’abord

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