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Vikings

Vikings

Titel: Vikings Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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recouvertes d’écritures vikings. Il se surprit à admirer ces phrases honnies à partir du moment où elles étaient rédigées à la manière d’un long serpent de pierre qui courait de page en page en racontant l’histoire d’un dieu à moitié nu cloué sur une croix qui avait eu la faiblesse de croire qu’il serait de taille à combattre les maîtres de Midgard et d’Asgard.
    — Prends ton temps, Sverre, lui dit-il en refermant doucement le livre. Ton travail est important. Nous allons enfin pouvoir combattre leurs idoles et honorer nos dieux comme ils le méritent. Je suis fier de toi.
    Sverre émit encore un petit rire aigu pendant qu’il refermait la porte derrière le géant roux. Il regarda avec fierté l’évangéliaire posé sur le pupitre et se dit que si ses yeux lui permettaient, il poursuivrait encore aujourd’hui son travail d’écriture.

Livre Quinzième
    Q UE N ’ AVAIT - IL MAUDIT LA MER pendant la traversée ! Seigneur Harold avait toujours détesté les rouleaux déchaînés, les remous violents, l’eau salée qui baigne le visage et surtout cette terrible sensation de voir remonter son ventre près de la bouche lorsque le navire commençait à tanguer. Il faisait partie de ces hommes qui pensaient que certains étaient faits pour la terre ferme et d’autres pour l’eau. Et entre les deux camps, il avait résolument choisi le sien.
    Grâce à Dieu, l’accostage en terre normande avait été plus calme. Une fois à terre, il n’avait pas eu non plus à faire face à des bandits de grand chemin tandis qu’il galopait en direction du château du duc Hròlfr que certains nommaient ici Rollon.
    Ses consignes étaient strictes. À aucun moment il ne devait être vu, il lui fallait agir dans la plus grande discrétion. Heureusement, il pouvait compter sur l’aide des deux envoyés du duc qui le menaient à travers la campagne afin d’éviter les routes trop fréquentées.
    Lorsque la petite troupe arriva en vue de la demeure de Hròlfr, Harold ne cacha pas son étonnement. Le castel du duc de Normandie n’en avait que le nom. Il s’agissait certes d’une forteresse de nature à résister aux assauts des ennemis, mais il n’y avait rien qui la différenciait d’une grosse ferme fortifiée. Seul signe de l’importance du seigneur qui habitait les lieux, les étendards qui flottaient au vent et quelques entrelacs sur les piliers de bois qui trahissaient l’origine viking du peuple qui résidait ici.
    Pendant tout le voyage, les écuyers n’avaient pas ouvert la bouche, même pas pour parler du chemin qu’ils empruntaient. Harold fut donc étonné de voir l’un d’entre eux s’adresser à lui quand ils s’approchèrent de l’entrée de la modeste forteresse.
    — Si quelqu’un te parle, tu diras que tu es un marchand, dit-il avec autorité. Notre seigneur ne tient pas à ce que ta présence soit connue dans l’enceinte du castel.
    — Ne craignez rien, répondit le Saxon, j’ai l’habitude de me taire lorsque c’est nécessaire.
    Les trois hommes pénétrèrent dans le fort où régnait, comme de coutume, une forte agitation. Des marchands apportaient les réserves de nourriture, des étoffes et des armes. Les soldats entretenaient la lame de leur épée ou s’entraînaient au maniement de l’arc. Çà et là, des femmes passaient en portant des paniers de victuailles ou de lourdes nasses de linge en osier. Tout cela évoquait plus la place d’un petit village que le fort du glorieux duc Hròlfr le Marcheur, fils du Nord qui tint tête au roi de France, mais Harold prit garde de ne plus rien laisser transparaître de sa surprise. Il se laissa guider jusque dans la bâtisse principale sans que nul ne cherchât à savoir qui il était ou ce qu’il faisait là. Un des écuyers le conduisit dans une grande pièce où étaient exhibés des trophées de chasse et de bataille. Il se dit qu’il devait s’agir d’une vaste antichambre puisqu’on lui demanda d’attendre là qu’on vienne le chercher. Quelques minutes plus tard, la porte s’ouvrit et un garde l’invita à entrer.
    Quoique déjà âgé, Hròlfr conservait une apparence robuste. Il faisait partie de ces hommes que le temps paraît renforcer plutôt que détruire. Si ce n’était son visage et ses longs cheveux blonds, rien ne laissait deviner que le duc de Normandie eut été un Viking. Il était habillé à la mode franque et portait une très belle tunique de tissu bleu, rehaussée de fils

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