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Vikings

Vikings

Titel: Vikings Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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d’or. Son oeil aiguisé scruta son visiteur un moment, puis il l’invita à prendre place sur un banc.
    — J’espère que le voyage ne fut pas trop pénible, commença-t-il. J’ai souvenir que la mer ne fait point de cadeau en cette saison.
    — Certes, Monseigneur, répondit Harold avec empressement, je dois avouer que je ne suis point marin dans l’âme. Mais le voyage justifiait tous les désagréments.
    Hròlfr le Marcheur prit une cruche de bière et remplit un gobelet qu’il offrit à son visiteur avant de se servir lui-même.
    — Vous savez que les Vikings ont la réputation d’être de bons vivants, plaisanta-t-il. Vous ne me parlerez donc point tant que votre gosier sera sec !
    Harold fut un peu étonné par cette entrée en matière, mais il s’acquitta sans déplaisir de la politesse qu’il devait rendre à son hôte.
    — Voilà qui est mieux, conclut joyeusement le duc. À présent, dites-moi ce qui vous amène sur mes terres !
    — Ma maîtresse, la reine Odgive, m’a prié de vous transmettre un message.
    — Odgive ? s’étonna Hròlfr. Je pensais qu’elle détestait les Normands ainsi que tous ceux de la race nordique. Le retour chez son père le roi Édouard d’Angleterre lui aurait-il changé les idées au point de vouloir pactiser avec son ancien ennemi ?
    Harold avait beau être de bonne composition, il ne trouva aucune trace de diplomatie dans les propos du duc de Normandie. La Reine l’avait prévenu, mais il ne put s’empêcher d’en être étonné et surtout, de le montrer.
    — Ma maîtresse, poursuivit-il un peu gêné, était aux côtés du roi Charles lorsqu’il conclut avec Votre Seigneurie le glorieux traité de Saint-Clair-sur-Epte.
    — Lorsqu’il fut contraint de signer le traité pour garantir la paix, précisa Hròlfr. Dame Odgive n’a jamais caché son hostilité à celui-ci. Mais n’ayez crainte, nous, Vikings, nous savons oublier le passé pour bâtir le futur lorsque les circonstances l’exigent.
    — Alors j’en viendrai au fait : ma maîtresse souhaite reconquérir le trône de France pour son fils. L’usurpateur Raoul le vil doit être chassé... Et elle souhaite compter sur votre appui dans cette glorieuse entreprise.
    — Mais le roi Charles, son époux, n’est point encore mort à ce que je sache, objecta le duc de Normandie. Odgive ne va-t-elle pas un peu vite en besogne ?
    Seigneur Harold n’était pas habitué à autant de franchise. Il était aguerri aux subtilités du langage de cour et apparemment, celui dont on usait en terre normande n’avait rien à voir avec celui de la cour d’Angleterre.
    — Le roi Charles est retenu prisonnier à Péronne et par ailleurs, sa santé est défaillante, ajouta-t-il. Il est temps de songer à l’avenir, comme vous le disiez vous-même. Et l’avenir n’est autre que Louis IV, le légitime roi de France.
    — Je ne suis point en guerre avec Raoul, répondit Hròlfr avec prudence. Que me demande Odgive ? Laisser passer ses troupes ou offrir les miennes ?
    — La guerre n’est pas toujours la solution de tous les problèmes, glissa Harold à voix basse, vous êtes bien placé pour le savoir...
    Cette fois, c’était l’émissaire d’Angleterre qui avait l’avantage. Malgré son adresse, Hròlfr ne pouvait nier qu’il venait d’atteindre sa cible. Dès ce moment, il comprit qu’il devrait choisir son camp dans le combat qui se préparait.

Livre Seizième
    E MMA N ’ AVAIT POINT L ’ INTENTION de se laisser dicter sa conduite par un petit baron. Fille du roi Robert I er et de son épouse Béatrice, née de la puissante famille de Vermandois, elle était consciente de l’importance de sa race et ne tolérait pas qu’on lui donnât des ordres.
    — Majesté, supplia le baron Aymeric, le Roi a demandé à ne point être dérangé. Laissez-moi le prévenir !
    — Le jour où je devrai passer par un petit baron pour parler à mon époux n’est point arrivé, lâcha sèchement Emma. N’oubliez pas que je suis reine de France. Raoul doit son élection à la charge royale, à mon dévouement et surtout à l’appui de ma famille.
    L’infortuné Aymeric était défait. Rien n’entamait la résolution de la souveraine qui s’avançait dans le couloir jusqu’à la chambre du Roi. En désespoir de cause, le baron posa la main sur le bras de l’épouse royale pour l’implorer de ne pas entrer dans la chambre. Emma s’arrêta net et le foudroya du regard.
    — Messire

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