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Vikings

Vikings

Titel: Vikings Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Weber
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richesse. N’est-ce point Charles qui a signé le traité de Saint-Clair-sur-Epte ? Un traité inique que vous n’avez point eu le courage de briser.
    — Pourquoi briser la paix alors que la guerre menace tant d’autres parties du royaume ? demanda Raoul. Charles est vivant et abandonné de tous. Dame Odgive est bien loin et rares sont ceux qui se préoccupent de cet insignifiant Louis d’Outremer. Il ne nous manque qu’un fils pour établir notre lignée, voilà tout.
    Emma enrageait de ne pas réussir à faire entendre sa voix. Sa colère était telle que ses yeux s’étaient embrumés de larmes. Mais il s’agissait bien de larmes de rage, car elle n’était point femme à pleurer par faiblesse.
    — Raoul, supplia-t-elle, de grâce, écoutez-moi. Les barons vous ont élu parce qu’ils reconnaissent votre ardeur au combat, mais ils craignent de voir une nouvelle race s’emparer du trône de France. Vous ne pourrez point compter sur eux lorsque l’intrigante Odgive et son allié Rollon décideront de vous combattre.
    — Très chère Emma, répondit le Roi, vous n’êtes décidément point une femme comme les autres. Vous êtes forte et volontaire. À ce titre, je vous respecte et je vous sais gré de tout ce que je vous dois. Mais ne vous mêlez plus des affaires du royaume. Aujourd’hui, nos ennemis nous craignent et il en sera ainsi tant que je pourrai tenir fermement une épée et charger à cheval sur le champ de bataille avec mes compagnons. Quoi qu’il en soit, je prendrai, comme de coutume, vos conseils en compte. Je peux d’ailleurs compter sur quelques hommes qui possèdent leurs entrées auprès de la cour du duc de Normandie.
    Emma sut qu’elle devait se contenter de cette vague promesse. Pourtant, quand elle quitta la chambre de son époux, elle se dit que sa démarche n’avait point été vaine. Elle savait que Raoul allait réagir. Et de toute façon, elle saurait le lui rappeler en temps opportun...

Livre Dix-Septième
    L E PÈRE C LÉMENT fut tiré de sa lecture par le bruit des sabots des chevaux qui foulaient le sol. L’ecclésiastique s’étonna d’une pareille agitation à une heure où les habitants du hameau avaient l’habitude de rentrer dans leurs chaumières pour y prendre le repas du soir. Les récoltes avaient été bonnes cette année et l’on ne manquait de rien dans la vallée. Le curé supposa qu’il s’agissait d’étrangers voyageurs qui demandaient l’hospitalité pour la nuit. Il remonta rapidement la courte nef de son église et poussa la lourde porte de bois qui séparait la maison de Dieu du monde des humains.
    Une fois dehors, il jeta un oeil alentour, mais il ne vit rien, si ce n’était deux chevaux qui broutaient un peu plus loin quelques herbes hautes. Le père Clément fronça les sourcils et regarda encore une fois autour de lui. Il n’était pas possible que ces chevaux soient arrivés seuls devant son église. Où étaient passés leurs cavaliers ? Peut-être étaient-ils descendus à la rivière pour se désaltérer après une longue route. Davantage intrigué que réellement inquiet, le prêtre tourna le dos pour rentrer dans sa petite église de bois et de torchis. À ce moment précis, il sentit le contact d’une lame froide dans le creux de son dos. Le curé frémit tandis qu’un gros rire retentit derrière lui.
    — Alors, mon père, fit une voix d’homme, tu t’imaginais peut-être que ces chevaux étaient guidés par des anges envoyés du ciel ?
    — Mais, balbutia le père Clément dont le corps était saisi d’un fort tremblement, qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ?
    Brusquement, l’ecclésiastique fut projeté à l’intérieur de l’église. Il trébucha sur le pied d’un banc de bois et alla rouler à terre. Lorsqu’il interrompit sa course dérisoire sur le sol, il vit pour la première fois ses agresseurs. Face à lui, se tenaient deux guerriers. Un grand homme aux longs cheveux et à la barbe rousse qui tenait une épée en main et à ses côtés, un autre, plus petit, mais très robuste, qui portait aussi de longs cheveux blonds à la mode viking. Le géant roux s’approcha de lui, l’air menaçant.
    — Alors, curé, dit-il d’une voix forte, tu as peur ? Tu trembles ? Tu crains que ton dieu pourtant tellement adoré ne vienne pas à ton secours ? Ce serait bien ingrat de sa part, non ?
    — Mais... répondit le père Clément en tremblant, vous êtes entrés dans la famille de Dieu. Vous

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