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Voyage de J. Cartier au Canada

Voyage de J. Cartier au Canada

Titel: Voyage de J. Cartier au Canada Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jacques Cartier
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loueres, byeures, escureux, ratz, Lesquelz sont gros à merveilles, et aultres sauvaigiens. Ilz s'acoustrent des peaulx des bestes, par ce qu'ilz n'ont nulz accoustremens. Il y a aussi grand nombre d'oyseaulx, scavoir grues, signes, oltardes, oyes sauvages, blanches, et grises, cannes, cannardz, merles, mauvis, teurtres, ramiers, chardonneaulx, turnis, serins, linotes, roussignolz, passes solitaires et autres oyseaulx comme en France.
    Aussi comme par cy devant es chapitres precedentz est faicte mention, ledict fleuve est le plus habondant de poissons et de toutes sortes qu'il soit memoire avoir jamais veu ny ouy : car depuis le commencement jusques à la fin y trouverrez selon les saisons la pluspart des sortes et espesses de poissons de la mer et eaue doulce, vous trouverez jusques audict Canada force ballaynes, marsouyns, chevaulx de mer, adhothuys qui est une sorte de poisson duquel jamais n'avyons veu ny ouy parler. Ilz sont gros comme marsouyns, blancs comme neigne, et ont le corps et la teste comme lepvriers, lesquelz se tiennent entre la mer et l'eaue doulce qui commence entre la riviere du Saguenay et Canada.
Chapitre d'aucuns enseignemens que ceulx du pays nous ont donnez depuis estre revenuz de Hochelaga.
Depuis estre revenuz de Hochelaga avec le gallyon, et les barques, avons conversé allé et venu avec les peuples plus prochains de noz navires en doulceur et amityé, fors que parfors avyons quelques differendz avec aucuns mauvais garsons, dont les aultres estoient fort marris et couroucez, et avons entendu par le seigneur Donnacona et aultres, que la riviere devant dicte est nommée la riviere du Saguenay, et va jusques audict Saguenay, qui est plus loing du commencement de plus d'une lieue de chemin ver l'Onaist, Noronaist, et que passe huict ou neuf journées, elle n'est plus parfonde que par basteaulx : mais que le droict et bon chemin dudict Saguenay est par le fleuve jusques à Hochelaga, a une riviere qui descend dudict Saguenay, et entre audict fleuve, et que de la sont une lieue a y aller, et nous on faict entendre que les gens sont vestuz et habillez comme nous, et de draps, et qu'il y a force villes et peuples, et bonnes gens et qu'ilz ont grand quantité d'or et cuyvre rouge, et que le tout de la terre depuis ladicte premiere riviere jusques à Hochelaga et Saguenay, est une ysle, laquelle est circuite et environnée dudict fleuve, et de rivieres.
    Et que passé ledict Saguenay va ladicte riviere entrent en deux ou trois grandz lacz d'eaue, puis que on trouve une mer doulce, de laquelle n'est mention avoir veu le bout, a ce qu'ilz ont oy par ceux du Saguenay : car il nous ont dict ny avoir esté, oultre nous ont donné a entendre que au lieu ou nous avions laissé nostre gallyon quand feusmes a Hochelaga, y a une riviere qui va vers le Suronaist, ou semblablement sont une lune a aller jusques a une terre où il y a jamais glaces, ny neiges, mais que en ceste dicte terre y a guerres continuelles les ungs avec les aultres. Et que en icelle terre y a oranges, almandes, noix, pommes et aultres sortes de fruictz et en grand habondance. Et nous ont dict les hommes et femmes d'icelle terre estre vestuz et accoustrez de peaulx comme eulx. Apres leur avoir demandé s'il y avoit de l'or et cuyvre, nous ont dict que non. L'estime à leur dire ledict lieu estre vers la floride, à ce qu'ilz monstrent par leurs signes et marches.
D'une grosse maladie qui a esté au peuple de Stadacone, de laquelle pour les avoir frequentez en avons esté imbouez, tellement qu'il es mort de noz gens jusques au nombre de vingt cinq.
Au moys de Decembre feusmes advertis que la mortalité s'estoit mise au peuple de Stadacone, tellement que ja en estoient mors par leur confession plus de cinquante. Au moyen de quoy leur deffendismes nostre fort, et ne venir entour nous : mais nonobstant les avoir chassez commenca la maladie entour nous d'une merveilleuse sorte, et la plus incongneue : car les ungs perdoient la substance, et de leur devenoient les jambes grosses et enflez et les nerfz retirez et noirciz comme charbon, et à aucuns toutes fermées de gouttes de sang comme pourpre : puis montoit ladicte maladie aux hanches, cuisses et espaulles, aux bras et au col. Et a tout venoit la bouche si infecte et pourrye par les gensyves, que tout la chair en tumboit jusques à la racine des dentz, lesquelles tumboient pres que toute. Et tellement se esprit la dicte maladie à noz trois navires, que à la my Febvrier de cent dix

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