11 Septembre... 1973
néolibéralisme. Avec virulence, ce dernier a attaqué les bases
sociales sur lesquelles s'érigeait le continent. Partout, les politiques du
Consensus de Washington [13] ont imposé de plus hauts niveaux de pauvreté, de vulnérabilité et d'exclusion,
creusant l'écart entre les riches et les pauvres. Le Chili n'a pas fait
exception. Il a même constitué un modèle, un motif de fierté pour l'orthodoxie
"économiciste" des droites américaine et européenne.
Mais le "miracle chilien" a, montré son
véritable visage au cours des dernières années. La pauvreté, sous toutes ses
formes, n'a cessé de croître, comme dans le reste du continent, et les droits à
la santé, à l'éducation et à la sécurité sociale ont été gravement compromis.
Un autre 11 septembre, le 11 septembre 2001, a agité
le monde entier. Les tours jumelles du World Trade Center, attaquées par des
avions de ligne conduits par des intégristes musulmans, se sont transformées en
déchets et en cendres. Ce fut le plus grand attentat terroriste de l'Histoire
et le plus grand coup symbolique porté au capitalisme américain. Au total, 2797
personnes, auxquelles se sont ajoutées les 184 victimes de l'explosion qui
s'est produite au Pentagone et les 40 passagers de l'avion tombé en
Pennsylvanie, ont péri. Ces événements ont affecté de nombreux secteurs de
l'économie américaine, qui continuent d'en souffrir. Deux chercheurs, Ana
Esther Cecena et Emir Sader, estiment cependant que : "L'hégémonie se
maintient. Malgré un climat général de récession, les États-Unis conservent de
hauts niveaux de profit, une grande capacité de contrôle des instances
internationales, notamment de l'Organisation mondiale de commerce et de
l'Organisation du traité de l'Atlantique nord. Ce pays devient par cette
position l'équivalent général du système mondial contemporain et le référent
incontournable de toute initiative de réorganisation sociales [14] ".
Quelques heures après l'effondrement des tours, un
survivant des attaques s'écriait devant une caméra de télévision :
"Pourquoi ?". Une question qui, en réalité, en contenait une autre :
"Pourquoi nous haïssent-ils ?". La majorité des Américains ne sait
pas ce qui se passe dans le monde et elle ne connaît rien des atrocités
commises par ses soldats dans d'autres pays au nom de la "liberté".
Peu après les attentats, l'International herald tribune a effectué un
sondage auprès des leaders d'opinions du monde entier. L'enquête a révélé que
58% des non-Américains interrogés pensaient que la politique étrangère de
Washington était l'une des principales causes du ressentiment et de la colère
envers les États-Unis, contre seulement 18% des Américains.
Ce qui s'est produit à New York n'a été qu'une
péripétie dans la longue suite de guerres et d'agressions commises par les
États-Unis aux quatre coins de la planète. Chalmers Johnson, un militaire à la
retraite qui enseigne à l'Université de Californie a expliqué que les attentats
trouvaient, selon lui, leur origine dans l'expansion perpétuelle de
l'"empire américain". Peu après les attaques, le pacifiste américain
Zoltan Grossman a publié une recherche, très diffusée sur Internet, intitulée :
Un siècle d'interventions militaires des États-Unis [15] .
Il s'agit d'une liste, établie à partir de sources publiques, comme les
archives du Congrès à Washington. Elle montre que de 1890 à 2001, le
gouvernement américain a effectué quelque 134 interventions militaires dans le
monde. La plupart des pays d'Amérique latine ont enduré au moins une invasion
américaine, qui a abouti à renverser ses dirigeants ou à installer des
gouvernements "marionnettes".
Dans Pourquoi le monde déteste-t-il l'Amérique
? [16] , Ziauddin Sardar et Merryl Wyn Davies constatent que : "Ces
interventions ont été exécutées au nom de la "démocratie", des
"droits de l'homme" et de la "liberté", mais qu'elles ont
toutes abouti, en réalité, à procurer de nouveaux marchés aux États-Unis."
"Ceux qui en ont payé le prix, ajoutent-ils, ont été les citoyens
innocents de ces pays. On les a assassinés, emprisonnés, torturés ou maintenus
dans des structures économiques archaïques héritées du colonialisme espagnol,
qui perpétuaient une pauvreté terrible".
L'Organisation des nations unies semble
impuissante face à cette omniprésence militaire américaine. Mais l'est-elle
vraiment ? Son ancien secrétaire
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