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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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tendre la main à un compagnon d’armes, je suis amèrement déçu car
cette main n’a pas été saisie… »
     
    Les banquets se succèdent. « Le repas était infect »,
constate Churchill après le premier.
    Staline refuse de parler et Churchill quitte la table.
    Le dernier au contraire est celui de la réconciliation
apparente. Churchill en sort avec une forte migraine, car de nombreux toasts
ont été échangés. Et comment refuser d’avaler les verres de vodka ?
    Mais dans l’avion, en dépit de toutes les difficultés, Churchill
confie :
    « J’ai l’intention de nouer des liens solides avec cet
homme-là. »
     
    Cependant, dans les jours qui suivent le départ de Churchill,
Staline reçoit le représentant personnel du président Roosevelt, Wendell
Willkie.
    Celui-ci affirme que Roosevelt est partisan de l’ouverture, en
1942, d’un second front, mais qu’il se heurte à l’opposition des généraux
britanniques et de Churchill.
    Aussitôt, la presse russe se déchaîne, déclenche une campagne
antibritannique.
    La Pravda rappelle l’arrivée de Rudolf Hess en
Angleterre, où « il lui a suffi de revêtir un uniforme pour que s’évanouisse
sa responsabilité dans d’innombrables forfaits, et pour faire ainsi de la
Grande-Bretagne un repaire de gangsters »…
    Loin de traiter Hess en criminel de guerre, ajoute l’éditorialiste
de la Pravda, les Anglais voient en lui « le représentant d’un
autre État, un envoyé de Hitler ».
     
    Jamais la tension entre la Grande-Bretagne et la Russie n’a
été aussi forte.
    Mais ce qui va décider des relations entre Churchill et
Staline, c’est le sort des combats qui se livrent à Stalingrad.
    Dans leur serment fait au “Cher Joseph Vissarionovitch”, les
« héroïques combattants russes » écrivent :
    « Nous sommes fermement persuadés qu’en combattant sous
votre commandement direct, nous assènerons un nouveau et terrible coup à l’ennemi
et que nous le chasserons de Stalingrad. »
     
    Les Russes si sévères avec les Anglais ont cependant annoncé
à Churchill qu’ils préparent une offensive, à Stalingrad.
    Ces Russes, si chaleureux avec l’envoyé de Roosevelt, Wendell
Willkie, ne lui ont fait aucune confidence à propos de cette offensive à
Stalingrad, peut-être pour inciter les États-Unis à continuer de faire pression
sur les Anglais pour qu’on ouvre ce second front afin de « sauver »
ces Russes héroïques.
    Et ils ont gavé l’Américain de caviar et même de raisin,
« le premier que l’on voyait cette année-là ».

 
33 .
    Le maréchal Rommel, dans son quartier général situé dans un
ravin non loin des premières lignes allemandes face à El-Alamein, écoute la
radio britannique émettant du Caire.
     
    En cet automne 1942, elle ne cesse de répéter que la
rencontre de Churchill et de Staline, à Moscou, l’arrivée dans la capitale
russe d’un représentant personnel du président Roosevelt annoncent un tournant
de la guerre.
    La Grande Alliance des héroïques défenseurs de Stalingrad et
des combattants valeureux du désert, Australiens, Néo-Zélandais, Anglais, va
briser, sur la Volga et devant El-Alamein, les armées de Hitler.
     
    Rommel se lève difficilement, fait quelques pas en
chancelant.
    Il est sujet, depuis quelques semaines, à des
évanouissements : ses douleurs d’estomac sont devenues si aiguës qu’il lui
semble que son corps est lacéré par des coups de poignard.
    Il s’assied, écrit à sa « très chère Lu » qu’il ne
veut pas inquiéter :
    « Je n’ai pas pu écrire hier. Je vais assez bien
maintenant pour me lever de temps à autre. Mais j’aurais besoin de six semaines
de traitement en Allemagne. Il faudra tôt ou tard rendre normale ma tension
artérielle… Je ne quitterai certainement pas mon poste avant d’être en mesure
de passer sans inquiétude la succession à mon remplaçant. On ne sait pas encore
qui viendra. »
     
    Rommel voudrait que ce soit Guderian.
    Lui seul pourrait diriger l’offensive que Rommel prépare
pour empêcher la 8 e  armée britannique de se lancer en avant
avec cette débauche de moyens – hommes, tanks, véhicules blindés, aviation –
que son général Montgomery – « Monty » – accumule, ne
voulant commencer l’attaque que lorsqu’il sera sûr de vaincre tant sa
supériorité matérielle et humaine sera écrasante.
    Et c’est pour cela que Rommel veut le devancer, attaquer, le
prendre de

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