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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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le commandement de l’armée. Cet ordre insensé nous a fait l’effet d’un
désaveu. Le Führer ne peut tout de même pas appliquer à la conduite de la
guerre en Afrique les enseignements qu’il a retirés de ses expériences en
Russie. La décision en Afrique aurait dû m’être laissée. »
     
    En fait, l’ordre de Hitler, selon Rommel, a une cause tout à
fait différente, et la suite allait le démontrer chaque jour davantage.
    Au quartier général, on a l’habitude de faire passer les
considérations de propagande avant les nécessités militaires, aussi paradoxal
que cela puisse paraître. « On ne peut se résoudre à annoncer au peuple
allemand et au monde que nous avons perdu la bataille d’El-Alamein et l’on s’imagine
pouvoir modifier le cours du destin par un ordre comme “la victoire ou la mort” ! »
     
    C’est le 3 novembre 1942.
    « La fortune des armes abandonne nos drapeaux, écrit
Rommel. Et à dater de ce jour, la liberté de décision de l’armée sera limitée à
l’extrême par les autorités suprêmes. »
    C’est-à-dire le Führer.
     
    Rommel se rend à son poste de commandement. Le front est
rompu. L’ Ariette, le XX e  corps italien, après une « lutte
désespérée », les petits chars du Duce écrasés par les lourds chars
britanniques, est anéanti.
     

     
    Des officiers de l’Afrikakorps cherchent la mort sur le
champ de bataille.
    Le général von Thoma, après l’anéantissement de son unité, a
cherché en vain à se faire tuer, mais il est fait prisonnier.
     
    Rommel décide d’enfreindre l’ordre du Führer pour tenter de
sauver ce qui peut l’être.
    Le 4 novembre 1942, à 15 h 30, il donne l’ordre
de retraite immédiate.
     
    « Les morts sont heureux, pour eux tout est fini »,
écrit-il à sa « très chère Lu ».

 
34 .
    C’est le 5 novembre 1942, à 8 heures du matin.
    Il y a moins de vingt heures, Rommel ordonnait la retraite
immédiate.
    Un avion décolle de l’aérodrome de Vichy, à destination d’Alger.
À son bord, l’amiral Darlan, le successeur désigné du chef de l’État, le
maréchal Pétain.
    Il est aussi, en fait, parce qu’il a la confiance du
Maréchal, celui qu’écoutent les généraux de l’Armée de l’armistice, en charge
des troupes cantonnées dans la zone libre ; celui que suivent les amiraux
qui commandent la flotte regroupée à Toulon.
     
    Tous ces officiers, par esprit de discipline et par
conviction, par attachement au vainqueur de Verdun, respectent les ordres
donnés par le Maréchal et souvent transmis par son successeur désigné, Darlan.
    Ceux qui sont en poste en Afrique du Nord, à Casablanca, Alger,
Tunis, ou en Afrique-Occidentale, à Dakar, dans les territoires qui n’ont pas
rallié la France Libre, sont encore plus déterminés à rester fidèles à Pétain.
    Ils veulent défendre la souveraineté française incarnée par
Pétain, chef de l’État, contre les Anglais, les Américains, les rebelles de la
France Libre, et les Allemands ou les Italiens. Or les rumeurs d’une « invasion »
anglo-américaine de l’Afrique du Nord se sont répandues dès la fin de l’année 1941.
     
    Le général Weygand, qui commandait en Afrique du Nord avant
d’être « limogé » en novembre 1941 par Pétain à la demande des
Allemands, avait déclaré :
    « Si les Américains viennent avec une division, je les
fous à l’eau, s’ils viennent avec vingt divisions, je les embrasse. »
    Mais il avait aussi ajouté :
    « Je suis trop vieux pour être un rebelle. »
    Il obéirait donc aux ordres donnés par le maréchal Pétain. Et
il en est ainsi pour la plupart des officiers.
     
    Or, le 5 novembre 1942, on signale qu’une flotte de 290 navires
anglais et américains chargés de troupes approche de Gibraltar.
    Une partie de ces navires se dirige vers Casablanca et les
côtes marocaines.
    Le reste franchit le détroit en direction des côtes
algériennes.
     
    L’amiral Darlan ne peut l’ignorer, comme il connaît la
défaite et la retraite de Rommel.
    Mais à son arrivée à Alger, il prétend que ce ne sont pas
ces événements qui l’ont conduit à quitter Vichy.
    Il se rend, assure-t-il, au chevet de son fils unique, Alain,
atteint de poliomyélite depuis le 13 octobre et que l’on donne mourant.
    La venue de son père a un effet miraculeux !
    Contrairement à tous les diagnostics médicaux, Alain Darlan
est sauvé.
    Quant à l’amiral Darlan, il devient la

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