1943-Le souffle de la victoire
Rommel, s’acharne
contre l’armée, essayant de lui damer le pion. »
Il a créé des divisions de campagne de la Luftwaffe. Il
choisit de les faire intervenir en Afrique du Nord, imaginant que la victoire
serait aisée.
Ce sera l’échec, la capitulation de toutes les forces
allemandes et italiennes présentes en Tunisie.
« N’est-il pas chargé de sens, écrit Rommel, que l’on
retrouve la trace de Goering dans l’affaire de Stalingrad ?
« On m’a raconté que, lorsque le Führer a décidé d’envoyer
au commandant de la VI e armée – Paulus – l’ordre de se
frayer un chemin vers l’ouest, Goering lui a dit : “Mais, mon Führer, vous
n’allez tout de même pas faiblir. Nous ravitaillerons Stalingrad par avion.” »
TROISIÈME PARTIE
Mars
__
juin 1943
« … Si
les Juifs ne veulent pas travailler, ils sont abattus ; s’ils ne peuvent
pas travailler, ils doivent aussi mourir. Il faut les traiter comme les
microbes de la tuberculose susceptibles d’infecter un corps sain. Ce n’est pas
cruel si l’on considère qu’il faut tuer même des êtres innocents comme des
cerfs ou des lièvres pour éviter des dégâts. Pourquoi épargner ces bêtes qui
ont voulu nous apporter le bolchevisme ?… Les peuples qui ne se sont pas
défendus contre les Juifs ont péri… La force motrice [du capitalisme et du
bolchevisme] est en tout état de cause la haine éternelle de cette race maudite
qui, depuis des milliers d’années, châtie les nations comme un vrai fléau de
Dieu jusqu’à ce que sonne l’heure pour ces nations de reprendre leurs esprits
et de se redresser contre leurs bourreaux… »
Propos de HITLER,
Vassili Grossman, article
pour
Krasnaïa Zvezda ,
intitulé
« Aujourd’hui à
Stalingrad »
Mars-avril 1943
14.
En ce printemps de l’année 1943, alors que les villes du
Reich sont écrasées sous les bombes, que les morts, les disparus de Stalingrad
hantent les mémoires allemandes, Hitler passe de l’abattement à l’exaltation ou
à la colère.
Il a choisi de nouveaux favoris, Martin Bormann d’abord, devenu
le « secrétaire du Führer ».
Le Reichmarschall Goering aux tenues extravagantes est en
disgrâce.
Goering n’a tenu aucune de ses promesses, et Hitler ne l’oublie
pas. Il s’emporte, furibond, contre celui qui est encore son héritier désigné. Le
Führer lui tourne le dos et, quand il s’adresse à lui, il ne parle pas, il
aboie, déroulant un réquisitoire que Goering, servile, subit.
« La Luftwaffe n’a pas ravitaillé Stalingrad, hurle le
Führer. Elle n’a pas exterminé les Anglais à Dunkerque, en mai 1940. Elle
devait briser l’Angleterre, terroriser et écraser les villes anglaises, contraindre
Churchill à la démission, à la capitulation. »
Le Reichmarschall avait promis de fournir à Rommel « armes,
munitions, carburant ! Et il n’y a plus un soldat allemand en Afrique du
Nord. L’armée de Rommel a dû déposer les armes ! ».
Hitler s’avance vers Goering, comme s’il allait le frapper, mais
il se détourne, s’adresse à Bormann.
Puis, épuisé, Hitler s’assied, ferme les yeux.
Goering, d’une voix doucereuse qui enfle peu à peu, s’engouffre
dans le silence du Führer.
Goering affirme, répète :
« Churchill et Roosevelt sont des drogués et des
malades mentaux qui s’agitent au bout des ficelles tenues par des Juifs… Cette
guerre est une grande guerre des races qui décidera si les Allemands et les
Aryens survivront ou si les Juifs domineront le monde. »
Hitler se lève, parle avec exaltation. Il semble avoir
oublié la Luftwaffe, repris par ses obsessions.
« La force motrice [du capitalisme et du bolchevisme] est
en tout état de cause la haine éternelle de cette race maudite qui, depuis des
milliers d’années, châtie les nations comme un vrai fléau de Dieu jusqu’à ce
que sonne l’heure pour ces nations de reprendre leurs esprits et de se
redresser contre leurs bourreaux. »
Le Führer soliloque.
« L’antisémitisme, poursuit-il, tel que nous l’avons
retenu et propagé antérieurement dans le Parti, doit redevenir le cœur de notre
combat. »
L’approbation de Goering, de Goebbels, de Bormann le grise. Il
exhorte Goebbels à développer une « propagande antisémite agressive ».
Il marche de long en large, penché en avant.
« Des bactéries antisémites, dit-il, sont naturellement
présentes dans toute l’opinion publique
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