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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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dans une attaque frontale contre la 5 e  armée
blindée soviétique.
    Cette « chevauchée de la mort » des panzers et la
bataille qui s’engage se déroulent sous un épais nuage de poussière et par une
chaleur étouffante.
    L’affrontement dure huit heures.
    Un survivant allemand se souvient de la surprise qu’il a
éprouvée.
    « D’après ce qu’on nous avait dit, nous pensions
trouver en face de nous des canons antichars fixes, quelques chars
semi-enterrés et peut-être des brigades indépendantes de vieilles machines
comme le tank KV. En fait, nous nous trouvâmes avoir affaire à une masse, apparemment
intarissable, de blindés ennemis. Jamais comme ce jour je n’eus l’impression d’être
écrasé par le nombre et la force des Russes. Les nuages de poussière
empêchaient la Luftwaffe de nous aider ; de nombreux T34 ne tardèrent pas
à filtrer à travers notre écran et à se répandre partout, comme des rats, sur l’ancien
champ de bataille… »
     
    Les jeux sont faits.
    « Les Tigre brûlent », titre L’Étoile rouge. Les
soldats allemands sont saisis de stupeur devant l’équipement et la combativité
des Russes.
    Un caporal déclare :
    « On n’a jamais vu pareil carnage dans les troupes
allemandes… Un hôpital de campagne avait l’air d’un abattoir. »
     
    Mais les pertes russes sont gigantesques. L’état-major
soviétique n’est pas économe des hommes.
    Des conducteurs de chars, fatigués d’avoir roulé trois jours
et peut-être échauffés par la vodka, précipitent leurs T34 dans des tranchées
antichars, et sont incendiés par les tirs allemands.
    Les Russes auraient perdu 320 000 soldats et les
Allemands « seulement » 54 000.
    Qui connaîtra avec précision l’état réel des pertes en hommes
et en tanks, dans ce qu’on considère comme la plus grande bataille de chars de
l’Histoire ?
    Une seule certitude : les Allemands ont été vaincus. Certes,
à l’annonce du débarquement anglo-américain en Sicile, le 10 juillet, Hitler
retire des divisions engagées dans la bataille de Koursk pour les diriger vers
l’Italie.
    Mais ce sont d’abord les Russes qui ont gagné, devinant les
intentions de Hitler, s’y adaptant, arrêtant les panzers et les fantassins des
divisions SS.
     
    Le 5 août 1943, dans un ordre du jour spécial, Staline
peut annoncer la libération d’Orel et de Bielgorod.
    Autour de ces villes, des centaines de tanks calcinés et de
carcasses d’avions jonchent le champ de bataille et sur plus de dix kilomètres
à la ronde l’air est empesté par l’odeur de milliers de cadavres russes et
allemands à moitié enterrés.
     
    Ce 5 août, Staline conclut son ordre du jour par cette
déclaration inattendue :
    « Cette nuit, à 0 heure, la capitale de notre pays,
Moscou, saluera de douze salves d’artillerie tirées par cent vingt canons, les
vaillantes troupes qui ont libéré Orel et Bielgorod. J’exprime ma gratitude à
toutes les unités qui ont pris part à l’offensive…
    « Gloire éternelle aux héros qui sont tombés dans la
lutte pour la liberté de notre patrie.
    « Mort aux envahisseurs allemands.
    « Le commandant en
chef suprême
    « Maréchal de l’Union
soviétique Staline. »

 
24.
    Hitler, en cet été 1943, alors que Staline célèbre les
victoires russes, sait-il que la guerre, sa guerre, est perdue ?
     
    Les yeux baissés, le buste penché en avant, les coudes
appuyés sur les cuisses, les mains croisées sous le menton, il écoute Rommel, qu’il
a convoqué à son Grand Quartier Général, songeant à lui confier le commandement
des troupes allemandes en Grèce et, peut-être, en Italie.
    Car aux désastres subis sur le front de l’Est s’ajoute la
capitulation de l’Afrikakorps en Tunisie – 130 000 Allemands
prisonniers et autant d’Italiens.
    « J’aurais dû vous écouter », murmure le Führer.
     
    Mais un autre front est ouvert : désormais c’est en
Sicile que se dessinent de nouveaux désastres.
    Aux premières heures du 10 juillet 1943, les Anglais de
la 8 e  armée commandée par Montgomery et les Américains de la 7 e  armée
du général Patton ont débarqué sur la côte sud-est de l’île.
    «  Vinceremo  – nous vaincrons – répète
Mussolini. Il faut que l’ennemi soit pétrifié sur la ligne de sable où l’eau s’arrête
et où commence la mer. »
    Mussolini se pavane, rappelle que 300 000 soldats
italiens, disposant de 1 500 canons,

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