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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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attaquée.
    Peut-être est-ce un accord qui annonce la signature d’un
armistice entre l’Italie et les Anglo-Américains ?
    Rommel s’interroge dans une lettre à sa « très chère Lu » :
    « Le Führer ne veut toujours pas que j’entre en Italie,
s’imaginant que cela équivaudrait à une déclaration de guerre, les Italiens, dit-il,
ayant contre moi que j’ai été le seul général à les conduire à la victoire. »
    Rommel précise pourtant que « les éléments
antifascistes se mettant en évidence », « une partie de l’opinion
italienne s’inquiète du désordre. Le pape lui-même désire maintenant s’appuyer
sur nous », conclut-il.
     
    Mais le 9 août, il ajoute :
    « Je partirai en avion pour le GQG du Führer d’ici un
jour ou deux, mais je n’y ferai qu’un bref séjour.
    « La situation est des plus désagréable, avec ces
Italiens sur qui l’on ne peut pas compter. Devant nous, ils protestent de leur
fidélité à la cause commune, mais ils nous créent toutes sortes de difficultés
et négocient dans notre dos à ce qu’il semble. Je ne suis malheureusement pas
autorisé à entrer en Italie pour aller parler net à ces propres à rien… »

 
27.
    Ces « propres à rien » d’italiens, il n’y a pas
que le Feldmarschall Rommel qui les soupçonne de double jeu.
     
    Les généraux anglais et américains qui négocient avec les
envoyés du roi d’Italie et du maréchal Badoglio sont tout aussi méfiants.
    Ils ont pourtant obtenu la signature le 27 août d’un
armistice, mais ils veulent en garder la date d’entrée en vigueur secrète, persuadés
que les Italiens la communiqueraient à l’état-major allemand. Or, le jour de l’armistice,
les Alliés veulent parachuter des troupes sur les aéroports de Rome et
débarquer.
    Quant aux Allemands, ils écoutent, sceptiques, les
déclarations du maréchal Badoglio qui, se présentant comme l’un des trois plus
vieux maréchaux (avec Pétain et Mackensen), s’étonne de la « défense du
gouvernement du Reich à son endroit ».
    « J’ai donné ma parole, j’y ferai honneur, dit-il au
nouvel ambassadeur allemand, Rahn. Je vous prie d’avoir confiance. »
    Mais l’état-major allemand n’est pas dupe.
    Les aérodromes de Rome sont occupés par des SS et, le 30 août,
le maréchal Keitel envoie à toutes les unités de la Wehrmacht un message sans
ambiguïté :
    « La tâche la plus importante est celle de désarmer l’armée
italienne le plus rapidement possible. »
     
    Le 8 septembre 1943, à 17 h 45, la radio américaine
révèle la reddition du gouvernement Badoglio.
    À 19 h 30, d’une voix lourde et sans intonation, Badoglio
« reconnaît l’impossibilité de continuer une lutte inégale ».
    « La trahison des Italiens est désormais un fait, écrit
Rommel à son épouse. Nous ne nous trompions pas sur eux. »
    Les patrouilles allemandes entrent en action, désarment, embarquent
dans des wagons à bestiaux à destination de l’Allemagne les soldats italiens
désormais prisonniers.
    La colère et le mépris animent les Allemands contre les «  Badoglio
Truppen ».
    « Le Duce, écrit Goebbels, entrera dans l’Histoire
comme le dernier des Romains, mais derrière sa puissante figure un peuple de
bohémiens finira de pourrir. »
    Quant à Rommel, il note le 10 septembre :
    « Dans le sud, les troupes italiennes se battent déjà
contre nous aux côtés des Anglais. Dans le nord, nous les désarmons pour le
moment et les envoyons prisonnières en Allemagne. Quelle fin honteuse pour une
armée ! »
     
    En fait c’est une armée – et un peuple – en proie
au désarroi. Mais les actes de courage sont nombreux.
    À Rome, des civils crient : « Donnez-nous des
fusils, les Allemands arrivent. »
    Les Allemands réagissent avec brutalité. Le commandement de
la Wehrmacht tolère, durant 24 heures, ce droit de saccage pour la ville
qui symbolise la trahison.
    Quand des unités italiennes résistent, la réaction allemande
est implacable, criminelle.
    À Céphalonie, la division Acqui ouvre le feu sur les
Allemands. Quand la défense cesse, faute de munitions, les nazis fusillent en
un seul jour 4 500 officiers et soldats, et laissent leurs corps sans
sépulture.
    « Les rebelles italiens n’en méritent pas », dit
un officier allemand.
     
    Pendant que ces combats se déroulent et que les Allemands
occupent l’Italie, l’agence allemande d’information DNB publie

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