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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Führer, dans un appel lancé le 15 avril 1945 à tous
les combattants du front de l’Est, quel que soit leur grade, déclare :
    « Le mortel ennemi judéo-bolchevique avec ses masses
commence son offensive brutale. Il tente de détruire l’Allemagne et
d’exterminer notre peuple… Vieillards et enfants seront assassinés, femmes et
filles avilies en putains de caserne. D’autres devront marcher jusqu’en
Sibérie. »
    Le sort de l’Allemagne est entre les mains de ses soldats.
S’ils combattent avec une volonté de fer et esprit de sacrifice, « les
bolcheviks seront saignés à blanc devant la capitale du Reich allemand ».

 
48.
    Hitler ment et fuit le réel.
     
    Il sait, quoi qu’il dise, que le sort de l’Allemagne, et
donc celui des Allemands, de toutes ces Allemandes violées, torturées,
abattues, n’est plus entre les mains de ses soldats.
    Les combattants épuisés de la Wehrmacht, les vieux et les
adolescents – parfois âgés de 14 ans – du Volkssturm, ne peuvent
plus que se sacrifier vainement face à la ruée des divisions de Joukov, de
Koniev, exaltées par le désir de se venger, de piller, de détruire, de violer,
de tuer.
     
    Les Russes ont la tête pleine de souvenirs douloureux et ils
sont exaltés par les malédictions d’Ilya Ehrenbourg.
    « C’est la terreur qui pousse les Allemands et leurs
femelles vers l’ouest, dit-il… Il y a huit cents ans les Polonais et les
Lituaniens disaient : “Nous les torturerons au paradis comme ils nous ont
torturés sur terre.” À présent nos patrouilles sont aux abords des châteaux des
chevaliers Teutoniques à Allenstein, à Osterode, à Marienburg… Nous n’oublierons
rien. Allemagne, tu peux tourner en rond, tu peux brûler, tu peux hurler dans
ton agonie, l’heure de la vengeance a sonné ! »
     
    Staline comprend, justifie l’attitude des soldats de l’armée
Rouge qui ont même violenté des femmes russes, requises par les Allemands pour
le travail forcé.
    Il confie à Djilas, un Yougoslave, proche de Tito :
    « Je suppose que vous avez lu Dostoïevski. Vous savez
que l’âme humaine est terriblement complexe. Imaginez un homme qui s’est battu
de Stalingrad à Belgrade, qui a vu sa terre dévastée sur des milliers de
kilomètres, et les cadavres de ses camarades et de ses proches. Comment peut-il
réagir normalement ? Après tout, qu’y a-t-il de mal à ce qu’il prenne un
peu de bon temps avec des femmes après toutes les horreurs qu’il a
subies ? »
     
    Un officier russe évoquant ces soldats qui violent de très
vieilles femmes (80 ans !) décrira même « la surprise des
grands-mères qui souvent ne s’en plaignaient pas » !
     
    Churchill, lui, écrit à son épouse :
    « Je t’avoue que mon cœur se serre quand j’entends dire
que des foules de femmes et d’enfants allemands se pressent sur les routes en
colonnes longues de 60 kilomètres pour fuir vers l’ouest… Je suis bien
persuadé qu’ils le méritent, mais cela n’atténue en rien la cruauté du spectacle. »
     
    Le Premier ministre britannique vient d’atterrir en
compagnie de Roosevelt, ce 3 février 1945, à la base aérienne de Saki, en
Crimée, non loin de Yalta, où doit se tenir du 4 au 11 février une
conférence des Trois Grands.
    C’est Staline qui en a choisi le lieu : Yalta, cette
ville où les tsars avaient leurs habitudes, où les palais n’ont pas tous été
détruits par les Allemands, qui n’est qu’à quelques heures de train de Moscou.
    Churchill et Roosevelt ont accepté, pour complaire à
Staline, dont les troupes sont sur l’Oder, de faire un harassant voyage jusqu’à
Yalta.
     
    Churchill est frappé par l’état de santé de Roosevelt.
    Le président des États-Unis, qui a été réélu pour un
quatrième mandat le 7 novembre 1944, est exténué. Le visage est émacié, le
regard vague. Il peut à peine se lever de son fauteuil de paralytique. Il a des
absences, regard perdu, bouche entrouverte.
     

     
    Les médecins lui ont déconseillé de faire ce long voyage
aérien. Paraplégique depuis 1921, il est hypertendu, épuisé. Il a maigri de
façon inquiétante. À 62 ans, c’est déjà un vieillard.
    Mais Roosevelt passe outre l’avis des médecins.
    Pour lui, cette conférence des Trois Grands a une importance
capitale.
    Il veut maintenir son alliance avec Staline qui lui paraît
être la condition de la paix, quand – dans quelques mois au plus
tard – l’Allemagne

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