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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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hommes requis pour le Service du Travail
Obligatoire ou prisonniers de guerre qui essaient dans cet exode, cette débâcle
de sauver leur vie. Ils pillent. Ils sont les nouveaux maîtres.
     
    Les Russes arrivent.
    Et tout commence.
    Un officier russe raconte :
    « En Pologne, le délit le plus courant, c’était dai
chazy – donne-moi ta montre. Mais le pillage et le viol à grande
échelle n’ont commencé qu’après l’entrée en Allemagne. Nos soldats étaient à ce
point frustrés qu’ils ont souvent violé des vieilles de 60, 70, ou 80 ans…
Le comportement des Kazakhs et autres troupes asiatiques a été particulièrement
déplorable. »
     
    L’écrivain et correspondant de guerre Vassili Grossman voit
l’infanterie russe qui circule dans des carrioles, des calèches, des cabriolets,
ornés de tapis, d’édredons, de glaces, de tout le butin accumulé.
    Grossman entend les plaintes d’une femme violée sous les
yeux de son mari par plus de dix hommes.
    « Des cris de femme par une fenêtre ouverte »,
note-t-il.
    Il recueille le « récit de la façon dont on violait
dans une grange une mère qui allaitait. Ses proches entrent dans la grange,
demandent qu’on la laisse sortir un moment parce que l’enfant a faim et qu’il
pleure. »
     
    Grossman voit « la terreur dans les yeux des femmes et
des jeunes filles ».
    Une petite fille porte des ecchymoses noires, veloutées, sur
le cou et le visage. Un œil est enflé, sur les bras des bleus énormes.
    « Il se passe des choses horribles avec les
Allemandes. »
     
    Un jeune officier russe raconte à son tour ce qu’il a vu
quand son unité a rattrapé une colonne de réfugiés allemands.
    « Des femmes, des mères et leurs enfants étaient
couchés des deux côtés de la route et devant chacune il y avait une bruyante
armada d’hommes pantalons baissés. Les femmes qui saignaient ou perdaient
conscience étaient poussées de côté et nos hommes abattaient celles qui
essayaient de sauver leurs enfants…
    « Des officiers souriants se tenaient à proximité,
veillant à ce que chaque soldat sans exception participe… »
     
    On brûle les villages, les fermes isolées, on viole les
femmes, on les tue d’un coup de couteau, on les torture.
    Les soldats ont en mémoire les articles d’Ehrenbourg, qui
incitent au meurtre, au viol. Ils ont vu Maidanek et Auschwitz.
    Ils savent ce que les Allemands ont fait en Ukraine, en
Biélorussie, jusqu’aux rives de la Volga. Ils ont vu les fosses remplies de
centaines de massacrés.
    Ils se vengent.
    Un soldat écrit :
    « Il est absolument clair que si nous ne leur faisons
pas vraiment peur maintenant, il n’y aura aucun moyen d’éviter une nouvelle
guerre à l’avenir. »
     
    Peut-être sont-elles – au moins –
1 500 000 Allemandes à avoir été violées, et la plupart d’entre
elles plusieurs fois.
     
    Tout cela n’est rien encore.
     
    Il y a 8 millions de personnes qui fuient vers l’Ouest.
    Il en arrive 50 000 par jour à Berlin. Cinq cent mille
sont réfugiées à Dantzig. Six mille d’entre elles embarquent à bord d’un
paquebot, le Wilhelm Gustloff, qu’un sous-marin russe torpille :
5 300 morts.
     
    Il y a les 2 000 bombardiers qui rasent Nuremberg.
    Les 1 000 bombardiers américains qui, en plein
jour le 3 mars 1945, détruisent le centre de Berlin.
    Il y a, le 13 et le 14 février 1945, les raids
britanniques et américains – nuit et jour – qui engloutissent Dresde
sous « une seule mer de flammes ».
    Combien de morts ? 40 000 ?
    Un typhon de feu – 8 000 bombes explosives,
600 000 bombes incendiaires – tourbillonne, aspirant les
personnes qui se trouvent à cent mètres de distance…
    Les trains remplis de réfugiés qui arrivent de l’est brûlent
dans la gare centrale.
     

     
    Pourquoi Dresde – ville sans défense, sans
industrie ? s’interrogent les Allemands. Les Alliés veulent donc détruire
l’Allemagne !
    C’est ce que dit Heinz Guderian, le chef d’état-major
général de l’Armée. En Allemagne, répète-t-il, l’armée Rouge ne veut que
piller, violer, tuer.
    Goebbels évoque le « rideau de fer » que Staline
fera tomber dès que l’Allemagne capitulera. Le Tyran, le tsar rouge occupera
aussitôt l’Europe du Sud-Est et les nations ainsi emprisonnées seront
massacrées. On veut exterminer l’Allemagne, car sa résistance et sa victoire
empêcheront cet assassinat de l’Europe.
     
    Le

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