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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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des affiches à apposer s’il
y a débarquement.
    Mesures draconiennes :
    « Il est interdit de quitter son domicile sans l’ordre
des autorités militaires… Tout civil qui en quelque façon que ce soit prêtera assistance
à l’ennemi sera traité en franc-tireur. »
    C’est-à-dire exécuté.
     
    Pétain, mis au courant de ces préparatifs allemands, oscille
devant les exigences allemandes. Les nazis veulent aussi que Marcel Déat entre
au gouvernement.
    Pétain refuse.
    « Déat a tout sali, dit le Maréchal, armée, marine,
religion. Il traite Vichy de pourrissoir. »
    Mais le conseiller diplomatique du Führer, Renthe-Fink, reçu
par le Maréchal est hautain et intraitable :
    « J’ai des choses déplaisantes à vous dire aujourd’hui,
monsieur le Maréchal. Le gouvernement allemand attache une grande importance à
l’entrée de M. Déat dans le ministère.
    — Mais c’est un homme universellement détesté en
France. S’il entre au gouvernement, je me retire », répond Pétain.
     
    « On ne retient pas le Maréchal », confie
Renthe-Fink.
    Averti, le Maréchal change d’opinion.
    « Si je me retire, les Allemands ne me laisseront pas
longtemps libre, ils m’emmèneront en Allemagne.
    « Et ce serait faciliter les exactions nazies »,
analyse Pétain.
    Donc, il s’incline, mais il ne signera pas la nomination de
Marcel Déat, qui devient secrétaire d’État au Travail et à la Solidarité
nationale.
     
    Le gouvernement Laval, accepté de fait par Pétain, est celui
des ultras de la collaboration, du Waffen-SS Darnand, chargé du maintien de
l’ordre, au national-socialiste Marcel Déat, et au milicien Philippe Henriot.
    Jacques Doriot n’en fait pas partie, mais il a été décoré
sur le front de l’Est, de la croix de fer de la 1 re  classe !
    En 1944, le choix est radical : pour ou contre les nazis.
Et c’est sa vie qu’on met en jeu.
     
    À Vichy, on apprend que Pierre Pucheu, ancien ministre de
l’Intérieur de Pétain, ayant choisi dès 1943 de gagner l’Afrique du Nord afin
de s’enrôler dans l’armée française et de combattre les Allemands, a été condamné
à mort et exécuté le 20 mars 1944.
    Le général Giraud avait donné son accord à Pucheu sous
condition d’anonymat et de discrétion de la part de l’ancien ministre arrivé au
Maroc le 6 mai 1943.
    Pucheu n’a pas respecté cette condition. Et la Résistance
s’enflamme. Pucheu a joué un rôle décisif dans la répression vichyste. Il
aurait, assurent les communistes, participé au choix des otages fusillés par
les Allemands en sélectionnant les communistes. Le Conseil National de la
Résistance exige sa condamnation à mort et son exécution.
    La Cour – qui n’a pu produire des preuves
accablantes – demande de surseoir à l’exécution. Le général Giraud prêche
pour la clémence en rappelant que Pucheu n’est venu en Afrique du Nord qu’avec
son accord.
    De Gaulle qui détient le droit de grâce convient qu’il
s’agit d’« un procès politique ».
    « L’État a besoin d’exemples rapides », dit-il.
    Il écrit à Giraud après avoir refusé la grâce.
    « La décision a été prise d’après la raison d’État dont
le gouvernement responsable de l’État est le seul juge qualifié. »
    De Gaulle a assuré aux avocats :
    « J’ai des enfants. Je ferai personnellement,
j’insiste, personnellement, tout ce que je pourrai humainement faire pour
assurer l’éducation morale et physique de ses enfants, je ferai tout pour
qu’ils n’aient pas à souffrir trop de la décision que je peux être appelé à
prendre. »
    Pucheu meurt avec courage, commandant lui-même le peloton
d’exécution, accusant Giraud de l’avoir trompé.
    « Je ne veux qu’aucun gradé français, autre que le
général Giraud, commande ce crime. »
    L’exécution de Pucheu signifie qu’il n’y aura pas de
compromis, de transition concertée entre Vichy et la République, réussissant à
écarter de Gaulle au bénéfice de Giraud.
     
    Giraud, et la plupart des officiers de l’« armée
d’Afrique », qui ont été fidèles au maréchal Pétain, sont, de fait,
hostiles à de Gaulle et espèrent donc cette transition de Pétain à Giraud. Ils
espèrent l’appui de Churchill et de Roosevelt.
    Une lettre de Giraud, interceptée par les services secrets
« gaullistes », confirme ses intentions.
    « Actuellement, la situation est claire. Le général de
Gaulle est le

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