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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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dictateur de demain, avec un état-major de communistes, de
socialistes et de Juifs. Il sera constamment obligé de donner des gages à
gauche, en attendant qu’il soit dévoré par ses partisans.
     

     
    « Le général Giraud n’a pas voulu se solidariser avec
un pareil personnel. Il est convaincu que la France ne veut ni d’un dictateur
ni du Front populaire. Il est très sincèrement républicain, mais avec une
république à base de gens propres et sans juiverie. Si un gouvernement non
asservi à l’Allemagne se forme en France sur cette base, il est tout prêt à lui
apporter son expérience et son activité. »
    Mais il est trop tard pour le général Giraud.
    L’arrestation de Pucheu, et sa condamnation, les propos
tenus par l’ancien ministre de l’Intérieur de Vichy devant le peloton
d’exécution accusant Giraud de ne pas avoir tenu ses engagements ont discrédité
le général.
    Les communistes qui le soutenaient discrètement pour
affaiblir de Gaulle ne protestent pas quand, le 4 avril 1944, de Gaulle le
démet de ses fonctions de commandant en chef. Giraud refuse l’inspection
Générale des Armées que lui propose de Gaulle, et se retire.
     
    L’éloge que de Gaulle fait de Giraud, lors d’une conférence
de presse tenue à Alger le 21 avril 1944, ne trompe personne.
    Ces couronnes de mots magnifiques – carrière militaire,
évasion légendaire de la forteresse allemande de Koenigstein – sont
déposées sur le cercueil d’une ambition politique.
    Et chacun voit bien que de Gaulle a écarté un dernier
obstacle dans sa marche vers le pouvoir d’après la Libération.
    Les journalistes lors de cette conférence de presse
l’interrogent à ce sujet :
    « On a prétexté, au sujet des réserves et des
réticences alliées sur le Comité Français de Libération Nationale (CFLN) et son
président, la crainte de voir s’établir votre dictature en France après la
Libération ?
    — C’est là une vieille histoire ! répond de
Gaulle. Quelques-uns ont dit que le général de Gaulle veut être dictateur.
D’autres que le général de Gaulle veut rétablir la III e  République
avec les hommes du passé. D’autres encore affirment que le général de Gaulle va
livrer la France au communisme. Quelques-uns disent que le général de Gaulle
est l’homme des Américains ou des Anglais ou de Staline. Peut-être un jour
toutes ces contradictions s’accorderont-elles. En attendant, je ne me
fatiguerai pas à leur répondre. Les Français n’accepteraient aucune dictature
française, a fortiori, je vous le garantis, aucune dictature étrangère.
Mais les Français veulent que leur gouvernement les gouverne. C’est ce qu’il
s’efforce de faire. »

 
9.
    De Gaulle ne s’illusionne pas. Il n’est pas homme à se payer
de mots.
     
    De Gaulle sait, en ce printemps 1944, que ce n’est pas le
Gouvernement Provisoire qu’il préside à Alger qui gouverne la France.
    Le pouvoir de fait, ce sont les divisions de la Wehrmacht et
des SS, et la Milice de Joseph Darnand qui le détiennent.
     
    Dans l’ombre certes, les Forces Françaises de l’Intérieur
(FFI) – groupes francs, francs-tireurs et partisans, maquisards –
tissent leur toile et se préparent à soutenir les forces alliées qui
débarqueront en déclenchant l’insurrection nationale.
    C’est ce mouvement qui embrasserait tout le pays que veut
empêcher l’occupant en déportant, en tuant, en brisant les maquis. En serrant
la France à la gorge afin qu’elle ne puisse même pas pousser un cri de révolte.
     
    Jamais la répression n’a été aussi féroce.
    Le 25 mars, les habitants de la zone côtière
méditerranéenne sont chassés par les Allemands et des convois d’évacués partent
vers le Massif central.
    « Je comprends et je partage leurs soucis, leurs
inquiétudes », déclare Pétain qui n’est plus qu’un fantoche de 88 ans
qui a capitulé.
     
    Le conseiller diplomatique du Führer présente chaque jour au
Maréchal de nouvelles exigences, lui répète que le Feldmarschall von Rundstedt
et le ministre Ribbentrop lui demandent d’enregistrer une allocution aux
Français afin qu’elle soit radiodiffusée le jour du Débarquement allié.
    Pétain refuse d’abord puis, comme à l’habitude, se soumet et
accepte de lire ces phrases « allemandes ».
    « Français, quiconque parmi vous, fonctionnaire ou
simple citoyen, participe aux groupes de résistance compromet l’avenir

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