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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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artillerie et, surtout, en aviation a permis d’ouvrir
une brèche dans notre front. »
     
    Ce conspirateur, fort heureux des louanges que le Führer lui
prodigue, se désole les jours suivants de ne pas disposer d’autant de moyens
que l’ennemi.
    « Hier, écrit-il le 11 mai 1944, grande activité
dans le ciel. Nous autres, nous sommes livrés à nos seuls moyens. Aujourd’hui,
c’est plus calme, jusqu’à maintenant tout au moins. Les succès remportés par
l’ennemi en Italie sont déplorables. La situation sur le champ de bataille ne
nous était pas défavorable, mais leur supériorité en avions et en munitions est
écrasante, comme c’était le cas en Afrique. J’espère que les choses se
passeront mieux à l’Ouest. Jusqu’ici, l’adversaire ne s’est encore livré à
aucune préparation aérienne véritable et les dégâts provoqués par ses
appareils, il y a quelques jours, ont été vite réparés… »
     
    Rommel semble seulement reprocher à Hitler de ne pas lui
donner les moyens d’être vainqueur !
    Et c’est bien la défaite annoncée qui transforme en
conspirateurs ces généraux, si enthousiastes en 1940, quand Rommel et Guderian
à la tête de leurs blindés s’enfonçaient dans le corps meurtri de la France
vaincue.
     
    Le 29 mai, Rommel note :
    « Reçu hier la visite de von Rundstedt. »
    Le Feldmarschall, sans s’engager personnellement, soutient
le complot des généraux.
    Rommel ne laisse aucune trace écrite de leur conversation
mais ajoute ce jour-là, dans son Journal  :
    « Dans l’après-midi, j’ai eu un entretien avec un
officier anglais prisonnier, un homme aimable et sensé. »

 
14.
    Rommel n’a rien appris de cet officier anglais.
     
    D’ailleurs, le Feldmarschall n’a pas cherché à l’interroger
avec insistance.
    L’officier n’a évoqué que ses missions de bombardement, mais
sans rien révéler qui puisse préciser le lieu de ce débarquement allié, sa date
si proche, mais que les services de renseignements allemands sont incapables de
situer.
    Le colonel Georg Hansen, qui est passé de l’Abwehr au
service de renseignements de Himmler – et qui est en relation avec
Stauffenberg –, a seulement fait état de sa certitude que
l’« invasion » pourrait avoir lieu n’importe quel jour en juin.
    Mais où ?
     
    Rommel, depuis le mois d’avril, signale la recrudescence des
bombardements aériens sur la Normandie.
    Il attire l’attention du Quartier Général, propose de
concentrer des troupes dans cette région, entre l’Orne et la Vire, dans le
Cotentin, dans les environs d’Avranches. Il demande à la marine de procéder
sans délai au minage de la baie de Seine.
    « Nous jouons le sort du peuple allemand »,
dit-il.
    Il souhaite que l’on place sous son commandement unique
toutes les forces défensives afin de pouvoir les lancer immédiatement contre
l’ennemi à peine aura-t-il débarqué.
    La bataille décisive se déroulera sur la côte.
    Le Führer s’y refuse.
     
    Et cependant, Hitler partage avec Rommel la conviction que
le débarquement peut avoir lieu entre Caen et Cherbourg. Le Führer a étudié le
dispositif des troupes anglaises et américaines en Angleterre, la nécessité
pour le Commandement Suprême des Forces Expéditionnaires Alliées (SHAEF) de
s’emparer rapidement d’un port qui pourrait être Cherbourg.
    Les reconnaissances aériennes de la Luftwaffe, qui révèlent
que les troupes alliées s’entraînent dans le Devon sur de larges plages de
sable découvertes, confortent Hitler dans son intuition.
     
    Le Feldmarschall von Rundstedt pense au contraire que le
débarquement aura lieu entre Calais et Dieppe, là où la Manche est la plus
étroite.
    Et Rundstedt, commandant en chef sur le front occidental,
est une voix qui compte.
    D’autant plus que les Anglais ont monté plusieurs leurres
afin de semer le trouble chez les Allemands. C’est le plan Fortitude.
     
    Des « armées fantômes » – avions factices,
chars gonflables, fausses barges de débarquement, faux états-majors échangeant
des centaines de messages – ont été créées, placées de telle manière
qu’elles paraissent prêtes à débarquer entre Boulogne et l’estuaire de la
Somme, mais pas avant la seconde quinzaine de juillet.
    D’autres « armées » paraissent destinées à
débarquer autour de Bordeaux.
    À la fin mai, un sosie de Montgomery se rend en visite à
Gibraltar et à Alger, accréditant

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