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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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l’enthousiasme, l’impatience, le désir de
s’emparer du glaive brisé en mai 1940 et de restaurer l’honneur des armes
conduisent à l’affrontement.
     
    On pressent, on constate que les Allemands sont décidés à
frapper et que le temps de la mesure, des précautions est achevé. Ils ne sont
plus, ne veulent plus être des occupants « korrects ».
    Ils arrêtent les évêques de Clermont-Ferrand, d’Agen, de
Montauban.
    Ce dernier, Mgr Théas, proteste depuis 1942 contre les
mesures antisémites des nazis. Il a été avec Mgr Saliège, archevêque de
Toulouse, l’auteur de nombreuses lettres pastorales dénonçant les violences
nazies. Mgr Saliège, grand infirme, ne pouvant être transporté, c’est son plus
proche collaborateur, Mgr de Solage, qui est arrêté en même temps que l’évêque
d’Albi.
     
    Ces jours de mai 1944 sont jours de vérité.

 
16.
    L’heure de vérité.
    Ils sont 176 000 soldats en ces premiers jours du
mois de juin 1944 à l’attendre.
     
    Trois divisions aéroportées – deux américaines, les 82 e et 101 e  Airborne, une britannique, la 6 e  Airborne –
sauteront dans la nuit qui précédera le Débarquement.
    Mais quelle nuit ?
    Celle du dimanche 4 au lundi 5 juin ?
    Les hommes déjà embarqués sur les barges – certains
vomissent leurs entrailles car la houle est forte – l’ont cru.
    Puis sont arrivées les prévisions météorologiques et
Eisenhower a décidé de retarder d’un jour l’heure H, nuit du lundi 5 au
mardi 6 juin.
    Les météorologistes ont, avec prudence, annoncé qu’il y
aurait une accalmie au sein d’une dépression profonde, avec avis de tempête.
    Eisenhower a misé sur ces heures-là.
    Et les soldats des six divisions alliées – trois
américaines, deux anglaises et une canadienne – savent que le compte à
rebours a commencé : que l’heure de vérité sonnera pour beaucoup d’entre
eux comme un glas, dans la nuit du 5 au 6 juin 1944 pour les troupes
aéroportées, et dans la journée du mardi 6 juin pour les fantassins.
     
    Les généraux américains des troupes aéroportées vont sauter
avec leurs hommes.
    « Avant qu’une nouvelle aube se lève, dit l’un d’eux,
je veux plonger ce couteau – il retire un long couteau de sa botte –
dans le cœur du nazi le plus vicelard, le plus salopard et le plus dégueulasse
de toute l’Europe. »
    Un autre conseille de se battre la nuit au couteau, car ce
n’est qu’au corps à corps que l’on reconnaît, dans l’obscurité, l’ennemi.
    « Il nous prévient aussi que si nous faisons des
prisonniers, ceux-ci nous entraveraient dans notre action. Nous devrions donc
nous en débarrasser de la façon que nous jugerions la meilleure. »
    « N’oubliez pas que vous y allez pour tuer ou que c’est
vous qui serez tués », rappelle un autre général.
    Un officier ajoute :
    « Regardez le type qui est sur votre droite et regardez
celui qui est sur votre gauche. Sur vous trois, il n’en restera qu’un après la
première semaine en Normandie. »
     
    Il n’est prévu l’intervention de la 2 e  Division
française Blindée (2 e  DB) de Leclerc qu’après le 1 er  août.
    Les escadrilles des Forces Aériennes Françaises Libres et
12 navires français (sur 7 000 de l’armada alliée) participeront au
Débarquement, ce Jour J, ce D-Day.
    Trente-deux parachutistes français appartenant au 4 e  SAS –
Special Air Service – seront largués en Bretagne, premiers parachutistes à
toucher la terre de France. Et ils soulèveront la Bretagne !
    Le 6 juin, 177 hommes du 1 er  bataillon
de fusiliers marins, commandos du commandant Philippe Kieffer, doivent
s’emparer le matin du mardi 6 juin du bunker de Ouistreham.
     
    La participation des Français Libres au D-Day est
donc symbolique.
    Roosevelt et Churchill ne veulent pas ajouter à la gloire et
à la représentativité du général de Gaulle, qu’ils estiment trop sourcilleux,
trop soucieux de l’indépendance française.
    Ainsi, pour les relations entre de Gaulle et les Alliés, ces
six premiers jours du mois de juin sont aussi des jours de vérité.
    Car peu importe pour les Alliés que, le 3 juin, le
Comité Français de Libération Nationale se proclame Gouvernement Provisoire de
la République française.
    Roosevelt et Churchill craignent que de Gaulle refuse
d’admettre que la France Libérée soit soumise à l’Administration Militaire
Alliée des Territoires Occupés

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