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4 000 ans de mystifications historiques

4 000 ans de mystifications historiques

Titel: 4 000 ans de mystifications historiques Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Gérald Messadié
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de Gamaliel – s’il avait participé à ces cultes.
    De surcroît, la référence à Gamaliel est étrange : ce docteur enseignait à Jérusalem et non à Tarse. Mais enfin, on peut supposer que Saül, Paul comme il s’appela plus tard, aurait pu être envoyé à Jérusalem à un âge indéterminé, par un père dont il ne soufflera jamais mot, alors qu’il s’enorgueillit de cette citoyenneté romaine qu’il lui doit à coup sûr.
    *
    Dans son catalogue des auteurs chrétiens jusqu’au V e siècle, De viris illustribus , saint Jérôme modifie sensiblement ces données : « L’apôtre Paul, autrefois appelé Saül, doit être compté hors du nombre des douze apôtres. Il était de la tribu de Benjamin et de la cité de Giscala, en Judée. Quand celle-ci fut conquise par les Romains, il émigra avec ses parents à Tarse, en Cilicie, puis fut envoyé à Jérusalem pour y étudier la Loi, et il fut instruit par Gamaliel, homme très savant dont Luc fait mémoire. »
    Jérôme contredit donc formellement Paul et Luc ; il est le premier à mentionner Giscala. Il doit avoir ses informations, mais elles semblent incomplètes. D’abord, l’appartenance à la tribu de Benjamin n’avait plus de sens au I er siècle, étant donné que la fraction de cette tribu, qui était demeurée en Palestine après la déportation des Dix Tribus par Salmanazar d’Assyrie, avait pratiqué les mariages avec la tribu de Juda, dans laquelle elle s’était fondue. Elle n’existait plus que dans les vieux rouleaux. Ensuite, si les parents de Saül avaient été des habitants de Giscala lors de la conquête de cette ville par les Romains, ils auraient été considérés comme captifs et n’auraient pu émigrer à leur convenance. Cela est confirmé au IX e siècle par Photius, patriarche de Constantinople : « Paul, de par ses ancêtres selon la chair, avait pour patrie Giscala. […] Lors de la conquête romaine, ses parents, ainsi que la plupart des autres habitants, furent emmenés en captivité à Tarse. » ( Ad Amphilocium , CXVI) Or, des juifs déportés n’auraient d’aucune manière obtenu la citoyenneté romaine, privilège dans le monde romain.
    Tarse accordait certains privilèges aux juifs, comme le précise Theodor Mommsen dans son Histoire romaine  ; ils y étaient dispensés de la capitation romaine, puisqu’ils payaient déjà un impôt pour l’entretien du Temple et, sauf s’ils étaient déportés, comme c’était le cas des parents de Saül, ils étaient dispensés du service militaire. Mais la ville n’accordait absolument pas la citoyenneté romaine.
    Les parents de Saül n’auraient donc pas été citoyens romains et il ne l’aurait pas été non plus « de naissance ».
    Ce fut d’ailleurs en raison de la double appartenance qu’il s’attribuait que les Ébionites, juifs disciples de Jésus et établis en Syrie, qui se constituèrent en secte au II e siècle, pense-t-on, rejetèrent les écrits de Paul, qu’ils accusèrent d’imposture. Pour eux, il était grec et, s’étant installé à Jérusalem, il avait tenté, en vain, « d’épouser la fille du Grand prêtre ; dépité, il s’en prit aux juifs et à la Loi ». (Épiphane de Salamine, Panarion , I, II , 16, 8)
    Il en découle que Paul accommode à sa convenance la vérité sur son état civil. Que cache-t-il ?
    *
    Est-il vraiment juif ? Cela est moins que sûr, à en juger par ses propres propos :
    Oui, libre à l’égard de tous, je me suis moi-même asservi à tous, afin d’en gagner le plus grand nombre. Et je suis devenu pour les juifs comme un juif afin de gagner les juifs. Pour ceux qui sont soumis à la Torah – sans être moi-même sous la Torah –, afin de gagner ceux qui sont sous la Torah. Je suis devenu pour les sans-Torah comme sans-Torah, n’étant pas sous la Torah d’Elohim, mais sous la Torah du Messie, afin de gagner les sans-Torah… (I Cor. IX , 19-21)
    Cet amphigouri cache mal un aveu : Paul a prétendu être juif et ne l’était pas d’origine, car il n’existe pas de juifs sans Torah. Dans une ville comme Jérusalem, dont la population à l’époque est estimée à quelque vingt-cinq mille âmes, tout le monde se connaissait, et l’on ne pouvait raconter n’importe quoi sur son statut et ses origines, comme le fit Paul, à des populations étrangères – Romains, Corinthiens, Galates, Éphésiens, Philippiens, Colossiens, Thessaloniciens.
    Déduction logique : Paul n’a acquis

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