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A bicyclette... Et si vous épousiez un ministre ?

A bicyclette... Et si vous épousiez un ministre ?

Titel: A bicyclette... Et si vous épousiez un ministre ? Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Isabelle Juppé
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tout. » Jules Claretie.
    « Il n'est qu'un luxe véritable, c'est celui des relations humaines. » Saint-Exupéry.
    1 Traduction littérale :
    Ne crains jamais les grands mots.
    Les mots grands et longs signifient de petites choses.
    Toutes les grandes choses ont de petits noms, comme la vie, la mort, la paix, la guerre, ou l'aube, le jour, la nuit,
    l'espoir, l'amour, le foyer.
    Apprends à donner tout leur sens aux petits mots.
    C'est difficile à faire, mais ils traduisent bien ce que tu veux dire.
    Quand tu ne sais pas ce que tu veux dire, utilise de grands mots. Ils trompent souvent les petites âmes. ( Arthur Kludner à son fils.)
    2 Levons notre verre au printemps, à Paris et à un monde meilleur pour demain.
    3 Xavier Mallet, Paroles pour décideurs, Ed. Technique et documentation Lavoisier, 1992.

Chapitre X
    La semaine américaine
    « New York, quarante-huitième session, vingt-neuvième étage. »
    Ainsi se résument aujourd'hui dans ma mémoire ces quelques jours de la fin du mois de septembre passés aux Etats-Unis, en plein été indien.
    Pendant une semaine, le Quai d'Orsay avait pour ainsi dire déménagé à l'hôtel UN Plazza (UN pour United Nations). Toute la délégation française (c'est-à-dire le ministre, les membres de son cabinet et des différentes directions du ministère concernées par le dossier, une partie du secrétariat, de l'intendance, de la sécurité et de la presse)... occupait le vingt-neuvième étage de l'hôtel. Comme les années précédentes, semble-t-il... Où vont se nicher les traditions! Les Allemands étaient juste au-dessous, les Anglais pas très loin non plus, et, si ma mémoire est bonne, Israéliens et
Palestiniens logeaient également dans le même hôtel. C'est un immeuble moderne, comme il en existe des centaines dans New York, sans grand charme, mais confortable et pratique. Notre chambre était à 1,20 mètre exactement de la petite salle de réunion où Alain recevait ses interlocuteurs et il lui fallait environ deux minutes pour se rendre à pied aux Nations unies. La vue, par les immenses baies vitrées de la chambre, était typiquement américaine. Au-delà du bâtiment de l'Onu, dont on apercevait la masse arrondie derrière les 184 drapeaux qui claquaient au vent, juste de l'autre côté de First Avenue, les gratte-ciel, à perte de vue, se fondaient, au lever et au coucher du soleil, dans un halo rose et jaune mordoré.
    Comme chaque année sans doute, cette quarante-huitième session de l'Assemblée générale des Nations unies s'était ouverte sous des auspices internationaux assez sombres. Si je me souviens bien, le chiffre m'avait frappé, il existait à l'époque douze conflits « ouverts» dans le monde. Celui qui, depuis plus de deux ans déjà, faisait couler le plus de sang et d'encre se déroulait dans l'ex-Yougoslavie. Mais aussi la Somalie, l'Angola, le Nigeria, la Géorgie, et bien d'autres... dont la communauté
internationale parlait moins mais qui faisaient eux aussi des dégâts dans les chairs et dans les terres.
    Sans oublier l'ouverture d'une grave crise à Moscou, que Boris Eltsine, mis en cause par le président du parlement Khazboulatov et les durs de l'ancien régime, avait quelques jours plus tard réprimée dans le sang.
    La seule touche d'optimisme jetée sur cette palette dramatique avait été la signature deux semaines plus tôt, le 13 septembre à Washington, de l'accord de paix israélo-palestinien.
    Du côté franco-américain, on nageait encore en pleine crise du Gatt. Les relations étaient plus que tendues entre Paris et Washington, chacun campant sur ses positions.
    Bref, c'est sur cette toile de fond pour le moins tourmentée que s'était déroulée cette session annuelle. J'étais plutôt perplexe devant la capacité de ce que de Gaulle appelait gentiment « le Machin » à résoudre ces crises. J'avais fait connaissance avec l'Onu dix-huit mois auparavant en janvier 1992 au cours d'une visite du ministre de la Défense de l'époque. Avec cinq ou six journalistes, je l'avais suivi dans sa tournée aux Etats-Unis, qui avait commencé par les Nations unies à New York. Pendant que le ministre s'entretenait
avec le Secrétaire général (c'était déjà au sujet de la guerre dans l'ex-Yougoslavie), nous avions visité l'immeuble des Nations unies, à la construction duquel chaque Etat membre, depuis 1945, par don artisanal interposé, avait apporté sa pierre.
    En fait, ce rendez-vous annuel était plutôt

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