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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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surgir de partout, à moitié nus, tenant tous des lampes, si bien que la villa fut bientôt illuminée comme en plein jour. J’ignorais toujours où il se cachait, mais j’étais du moins certain que pour le moment, il ne pouvait pas en bouger.
    J’allai jusqu’à leur faire déplacer les coffres dans les cheminées, et retourner les barriques que nous trouvâmes çà et là. Il leur faudrait sûrement une semaine avant de tout pouvoir remettre en place. Avec mon poignard, je tranchai moi-même les liens de tous les ballots de linge sale. Je bourrai de coups de pied tous les sacs de grain. (L’un de ces sacs, qui contenait non du grain, mais des plumes de poulets pour fabriquer des matelas, produisit une sacrée saleté !) Les chats s’écartaient en miaulant de mon chemin ; les pigeons passant la nuit sur le toit s’étaient mis à piétiner les tuiles et à roucouler leur irritation.
    Je finis par déboucher en trombe dans le salon où Marcellus et Helena Justina étaient assis en silence, perturbés par la dévastation dont j’étais la cause. Constatant qu’Helena s’était enveloppé les épaules dans un châle de laine, je lui jetai une couverture supplémentaire sur les genoux.
    — Tu l’as trouvé ? demanda le consul qui avait cessé de feindre.
    — Bien sûr que non ! Il doit connaître le moindre recoin de cette villa. Mais il est ici ! J’espère qu’il s’est caché dans un four à pain, la tête dans les cendres. Et s’il entend encore menacer ta belle-fille, je prie pour que quelqu’un allume le four pendant qu’il s’y trouve !
    Je mis un genou à terre à côté d’Helena Justina. La façon dont je la regardais n’avait pas dû échapper à Marcellus, mais je m’en moquais bien.
    — Ne t’inquiète pas, je ne vais pas m’en aller !
    Sa colère rentrée perçait dans sa voix quand elle s’adressa au consul par-dessus ma tête.
    — C’est incroyable ! J’aimerais tout de même savoir ce qu’il faisait dans ma chambre !
    — Tu es sûre de l’avoir reconnu ? demanda le consul avec circonspection.
    — Je suis bien placée pour ça ! rétorqua Helena, furieuse. (Bizarrement, j’avais l’impression que ses paroles s’adressaient plus à moi qu’au consul.) Je suppose qu’il a besoin de me parler, mais pas ce soir : je suis trop fatiguée, et bouleversée. Demain, peut-être, s’il se fait annoncer.
    Je me relevai brusquement.
    — Helena, c’est tout à fait hors de question !
    — Ne te mêle pas de ça, Falco ! Tu n’as rien à faire ici. Quitte ma maison !
    — Non, Falco reste. Il travaille pour moi.
    Helena avait retrouvé son assurance. Leurs volontés réciproques s’affrontèrent en silence, mais il était clair qu’elle ne changerait pas d’avis. Le consul s’agitait sur son siège, maîtrisant difficilement son irritation.
    — Helena ne court aucun danger ici, Falco. Nul ne se permettra plus de troubler sa tranquillité.
    Je me retins de hurler que Barnabas était un tueur. Trop dangereux : s’il l’entendait, il pourrait se dire qu’il n’avait plus rien à perdre.
    Helena parvint à sourire.
    — Il s’agissait d’une maladresse, Falco, pas d’une menace.
    Je n’étais pas d’humeur à discuter avec elle sur ce point. Le rôle d’un garde du corps se borne à se débarrasser des intrus. L’explication de leurs motifs abjects relève des philosophes.
    Je fis remarquer à Marcellus combien Helena était fatiguée, et exigeai de la raccompagner jusqu’à sa chambre. Ce n’était plus le moment de l’embrasser dans les couloirs, mais après l’avoir suivie à l’intérieur, je lui fis un clin d’œil complice : dissiper la peur fait partie du service de première classe que j’offre à ma clientèle !
    — On se croirait au bon vieux temps !
    — Ça me rassure tellement de te savoir ici.
    — Tu as vraiment besoin d’une protection. On en reparlera demain, tu dois d’abord te reposer. En tout cas, ne compte pas sur moi pour te permettre de rencontrer Barnabas.
    — Je le ferai, si c’est nécessaire. (Elle hésita un instant.) Tu ne sais pas tout sur lui, Marcus…
    — Alors dis-le-moi.
    — Après lui avoir parlé.
    — Je ne te laisserai pas prendre un tel risque. (Elle respira profondément pour se calmer, mais ses yeux irrités étaient suffisamment éloquents. Je hochai la tête tendrement.) Ah ! Helena ! Je me demande toujours si tu es ma cliente préférée ou la pire.
    Elle fit

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