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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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provenait du fait qu’elle était inquiète au sujet de Pertinax. Je l’observai attentivement pendant un moment. Son visage pâlichon n’exprimait absolument rien.
    Une troupe de danseurs des environs débarqua au milieu de notre repas – sans doute pour nous donner l’occasion de nous moquer. De loin, nous avions cru les filles plus jeunes sous leurs rubans rouges. Elles agitaient des tambourins, accompagnées par des musiciens un peu chauves qui soufflaient dans des instruments inconnus. Vraisemblablement des bergers descendus des collines, ou des amis de l’aubergiste. De toute façon, le résultat était le même : quelques pièces, un peu de vin, de maigres applaudissements, et aussi les sifflets des gens du coin. En faisant un petit tour aux latrines, il nous arrivait de trouver une des danseuses appuyée au mur, en train de manger un morceau de salami…
    La troupe ressemblait à toutes les autres au monde. Les filles tournicotaient en faisant claquer les talons de leurs bottes, en affichant un sourire de façade qui ne dissimulait pas leur ennui. Un gars passa le chapeau, avec une fâcheuse tendance à s’asseoir aux tables sans y être invité, afin de se faire offrir à boire. Pendant qu’il parlait à Petronius, je passai mon bras autour des épaules d’Helena. Je lui racontai que, quand j’étais jeune, mon frère Faustus parvenait toujours à se faire offrir des flûtes par le musicien qui les fabriquait lui-même et…
    — Quand il commence à parler de son frère Faustus, m’interrompit Petro en se penchant vers Helena, c’est un signe qui ne trompe pas. Enlève-lui sa coupe de vin !
    Elle s’empressa de le faire en me souriant malicieusement. Toujours courtois, Petro lui tendit une noix qu’il venait d’ouvrir : il avait le chic pour les fendre sans les écrabouiller. Après l’avoir mangée, elle laissa sa tête rouler sur mon épaule et me tint par la main.
    C’est ainsi que nous restâmes très tard dans la soirée assis sous une treille, face à la mer se profilant derrière un contrefort de pierre. Ollia souffrait de l’estomac, et Larius du cœur. Je dressais des plans dans ma tête pour partir dès le lendemain matin à la poursuite de Pertinax. Helena souriait rêveusement. Petro et Silvia se déclarèrent satisfaits de leurs vacances : il était temps de rentrer à Rome.
    Nous reprîmes lentement la direction de l’auberge et, toujours pour marquer l’anniversaire de Silvana, nous allâmes tous coucher cérémonieusement les enfants. Comme j’ignorais tout des épreuves que j’allais avoir à affronter, j’attirai Helena à l’écart pour lui dire au revoir. Quelqu’un cria que j’avais une visite. Petronius me fit un clin d’œil et descendit voir de quoi il s’agissait.
    L’une de ses filles, Petronilla, trottina sur ses talons en tenue de nuit. Un petit instant plus tard, nous l’entendîmes hurler.
    Je fus le premier à courir le long du couloir et à bondir dans l’escalier. Petronilla était paralysée par la terreur sur le seuil. Je la pris dans mes bras.
    Petronius Longus gisait à plat ventre, les bras en croix, dans la cour de l’auberge. Il avait reçu un coup violent derrière la tête, à l’endroit le plus fragile, et le sang s’écoulait sur le sol.
    Sa petite fille serrée contre moi, j’étais incapable de bouger.

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    Parmi le martèlement de pieds qui résonna derrière moi, je reconnus le murmure des sandales de Silvia. Elle passa à côté de moi comme un souffle d’air, et se laissa tomber près de Petro sans que j’aie pu la retenir. Je crois l’avoir entendue murmurer : « Oh ! mon bébé ! », mais je peux avoir mal compris.
    Je m’empressai de fourrer Petronilla dans les bras de quelqu’un d’autre et courus vers Silvia. Helena Justina s’agenouilla près de la tête de mon ami.
    — Marcus, viens m’aider, il n’est pas mort !
    Il restait un petit espoir et il fallait agir. Vite !
    Larius sauta sur un âne pour foncer à la recherche d’un médecin. Ollia, faisant preuve d’initiative de manière étonnante, prit Silvia en charge. Il faisait de plus en plus noir, et on ne pouvait pas le laisser là. Helena réquisitionna une chambre au rez-de-chaussée et nous l’y transportâmes sur une civière.
    Quelqu’un d’une plus faible constitution n’aurait pas survécu à un tel coup. Le scélérat qui avait commis ce crime, devait être persuadé que je n’étais plus de ce monde.
    Larius revint avec un

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