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À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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qu’ils te suivent jusque dans mon appartement. Demande simplement à la blanchisserie. Je suis sûr que Lenia a des vêtements prêts pour moi.
    — Alors donne-moi l’argent pour payer ta note, exigea Maia.
    Finalement, ne voyant pas Maia revenir, je sortis dans ma tunique de la veille.
    Mon premier travail fut d’aller vérifier chez le censeur la date exacte du divorce d’Helena. Je trouvai le bureau fermé pour cause de jour férié. Un problème très fréquent à Rome. Heureusement, je connaissais le gardien. Il était habitué à me voir arriver à n’importe quelle heure, et il m’ouvrit une porte de côté pour la petite somme habituelle.
    Le document avait dû être déposé au début de l’année dernière, Helena s’étant ensuite rendue en Bretagne pour se changer les idées. Muni de cette certitude, il me suffit d’une heure pour trouver les papiers officiels. Mon approximation s’avérait exacte : Helena avait quitté son mari dix-huit mois auparavant. Si Pertinax souhaitait l’épouser avant la date limite pour toucher un héritage, il lui restait exactement trois jours.
    Ceci étant établi, je partis pour l’Aventin, à la recherche de l’homme qui pourrait peut-être identifier la grosse clef trouvée dans le coffre de Pertinax. Je ne me rendais presque jamais dans ce coin de mon propre secteur. Je finis par arriver à la fontaine que je cherchais : d’un air aussi morose que trois mois auparavant, le dieu contemplait le filet d’eau qui paraissait lui sortir du nombril. M’agenouillant dans le lichen, je bus dans mes mains, puis me mis en devoir de frapper aux portes.
    Quand je trouvai enfin le bon appartement, son occupant barbu s’y reposait après le déjeuner.
    — Je suis Didius Falco. Nous nous sommes déjà rencontrés. Je vais te montrer quelque chose, et tu vas me dire si tu sais ce que c’est. Il faut que tu en sois suffisamment sûr pour pouvoir le répéter devant un tribunal.
    Je lui montrai la clef de fer. Un modèle tout à fait banal, avec trois dents d’égale longueur. L’homme la prit et l’examina soigneusement. Il passa un doigt sur la lettre « H » en partie effacée, puis me regarda de ses beaux yeux sombres et profonds qui lui donnaient un air oriental.
    — Oui, dit tristement le prêtre du petit temple d’Hercule Gaditanus. C’est bien la clef du temple qui avait disparu.
    Enfin une preuve concrète.
    Le prêtre s’était essuyé la barbe avec une serviette, ce qui me rappela que j’avais l’estomac vide. En le quittant, je m’arrêtai manger un morceau en plein air, puis partis à pied le long du fleuve pour réfléchir à mes découvertes. Quand je regagnai enfin l’appartement de Maia, je me sentais beaucoup plus optimiste.
    Ma sœur était rentrée déjeuner chez elle, puis était ressortie pour rendre visite à ma mère. Elle avait laissé en évidence un paquet de mes vêtements dont je reconnus la plupart avec stupéfaction. Il s’agissait de tuniques que je n’avais jamais pris la peine d’aller réclamer, parce qu’elles avaient des manches décousues ou étaient brûlées par endroits. La plus décente n’était autre que celle que je portais le jour où nous avions évacué le cadavre de l’entrepôt aux épices. Je l’avais confiée à Lenia tout de suite après.
    Je la reniflai soigneusement, puis l’enfilai. J’étais en train de réfléchir à la suite des événements quand Maia revint.
    — Merci pour les vêtements. Il te reste de la monnaie ?
    — Plaisantin ! Lenia te fait dire qu’on n’arrête pas de te demander. Et il y a un message d’une femme à propos d’une assignation. Ça t’intéresse ?
    — Prometteur ! grimaçai-je, perplexe.
    — Voilà exactement ce que Lenia m’a dit (Messagère consciencieuse, elle se concentra quelques instants avant de réciter :) « Va retrouver Helena Justina à la maison sur le Quirinal : elle a accepté de discuter avec son mari, et voudrait que tu assistes à la rencontre. » Tu travailles sur un divorce ?
    — Malheureusement, je n’ai pas cette chance ! m’exclamai-je. Quand dois-je aller là-bas ?
    — Le domestique a dit ce matin. Je t’aurais bien prévenu à l’heure du déjeuner, mais tu n’étais pas à la maison.
    Je laissai échapper une exclamation de dépit et quittai ma sœur en courant, sans prendre le temps de l’embrasser ni de la remercier pour la cervelle à la crème de la veille.
    Le mont Quirinal n’était pas un

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