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Aesculapius

Aesculapius

Titel: Aesculapius Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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va entrer dans une fureur meurtrière…
    Igraine la considéra, étonnée :
    — Eh quoi ? Voudriez-vous qu’elle félicite sa chère belle-sœur de tenter de l’occire ? De si vile manière ?
    — Elle va la juger aussitôt et la condamner au bûcher ou à la pendaison…
    — Je l’ai toujours trouvée magnanime. Julienne mérite une procédure inquisitoire ! Toutefois, je doute que Béatrice s’accommode du scandale qui ne manquera pas de rejaillir sur le nom. Allons… il nous faut la prévenir. Peste maudite, cracha-t-elle soudain haineuse, crève et rôtis en enfer pour l’éternité !
    — Dame Igraine, vous allez me trouver bien pleutre, mais… enfin si vous pouviez m’épargner la suite. Notre seigneur déchaîné de rage…
    Un gentil sourire éclaira le visage émacié de la mage.
    — Bien sûr, ma bonne Clotilde, car je gage que les murs vont trembler ! Je ne vous remercierai jamais assez de votre perspicacité et de votre fidélité envers notre maîtresse.

    Igraine, les hideuses babioles sorcières entre les mains, s’immobilisa derrière le dorsal qui menait à la grande salle du château. Des voix lui parvinrent, celle de la jeune miresse, de Léon et de Béatrice. Elle hésita. Devait-elle attendre un moment de solitude de la baronne pour lui révéler la sombre vérité ? Car, à n’en point douter, Béatrice serait blessée avant même d’être inquiète ou furieuse. N’est-il pas accablant d’apprendre que quelqu’un dont vous avez pris soin par noblesse d’âme ourdit votre trépas ? De découvrir sans sommation la haine sauvage et sans limite qu’éprouve un être pour vous ? De comprendre qu’il n’a pas hésité à souiller définitivement son âme, au-delà de toute réparation, dans le seul but de vous détruire ? Une peine inattendue envahit Igraine. Béatrice ne méritait pas cela. Néanmoins, mieux valait lui infliger cette peine aussi rapidement que possible afin qu’elle s’en remette au plus vite. La voix péremptoire s’éleva :
    — Igraine, aurais-tu l’oreille indélicate que tu nous écoutes de derrière le dorsal ? Morgane t’a flairée.
    — Non pas, madame, je réfléchissais. Quant à cette aigle, elle finira un jour en bouillon !
    — Si tu veux l’accompagner en rôt ! plaisanta la baronne.
    La mage poussa la tapisserie et s’avança vers la forme dans laquelle était installée Béatrice d’Antigny.
    Le regard de la baronne tomba sur ce qu’elle tenait :
    — Qu’est ceci ?
    — Les jouets de votre sœur d’alliance, découverts à l’instant dans son cabinet, grâce à une suspicion de Clotilde. Prenez garde aux aiguilles, précisa Igraine en lui tendant la figurine.
    Une grimace de révulsion sur le visage, Béatrice examina la poupée.
    — Est-ce bien… ce que je suppute ?
    Igraine acquiesça d’un mouvement de tête.
    — Elle a tenté de me tuer par magie ? murmura Béatrice comme si l’évidence se refusait à elle.
    — Salope ! Je vais la crever ! hurla Léon en tirant sa dague. Et moi qui la plaignais presque !
    — Tu ne feras rien de tel, asséna Béatrice. Elle sera jugée.
    Stupéfait, Druon contemplait la poupée malfaisante. D’une voix blanche, Béatrice vérifia :
    — Messire mire… Pensez-vous que cette goëtre… ait pu lui troubler l’esprit au point de la pousser à cet impardonnable crime ?
    — Certes pas, madame. La goëtre fatigue, peut occasionner une confusion de langue, mais point faire basculer un être vers le mal absolu.
    — Ainsi, il n’existe aucune atténuation à la malignité de ses actes, résuma la baronne d’un ton défait.
    Igraine se rapprocha d’elle. De sa voix de fillette, elle déclara :
    — Ne cherchez pas en vous les racines du mal qui a proliféré en elle.
    — Je n’aurais jamais imaginé qu’elle me détestait à ce point.
    — Ah, c’est qu’il est plus aisé d’exécrer, de jalouser, de rendre l’autre responsable de ce que l’on n’est pas. Bien plus que d’admettre que notre petitesse ne naît que de nous.

    La baronne Béatrice passa une main hésitante sur son front moite. Comme lors de son arrivée au château, une éternité plus tôt semblait-il, un détail provoqua un trouble diffus en Druon.
    — Igraine… es-tu certaine que tes sortilèges me protègent toujours ? Je puis bien vous le révéler maintenant. Je ne me sens pas aussi vigoureuse que naguère.
    — Comment cela, madame ? s’inquiéta

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