Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Aesculapius

Aesculapius

Titel: Aesculapius Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
Vom Netzwerk:
de passer la nuit à la belle étoile, semble excessif, ne trouvez-vous pas, maître Fournier ? reprit Druon. Alors que deux amenées par Basile et deux autres par… une personne venue le rejoindre…
    — En effet, admit le fermier. De fait, notre proximité d’avec… le lieu de l’attaque… justifie votre visite.
    Soulagé, Druon en vint à sa demande :
    — Nous nous demandions donc si quelqu’un de vos gens… sans doute une jeune fille, n’avait pas rejoint Basile cette nuit-là ?
    Séverin Fournier leva le visage vers sa femme qui n’avait pas bougé ni prononcé une parole, hormis de bienvenue. Elle précisa, du même débit lent que son mari :
    — C’est que… nous n’avons point tant que ça de filles en âge et à demeure… Y a bien Brunaude, notre servante, qu’est avenante et bien tournée. Mais elle a dépassé de large la trentaine. Quoique, ça n’a jamais empêché l’échauffement des sens… Y a aussi Thérèse, la femme de peine, mais là… Faudrait que Basile ait eu de la poix dans les yeux… Elle est large comme une tour et n’a plus beaucoup de cheveux ni de dents. Y a Célestine, la femme de notre porcher. Mais c’est pas le genre à courir le gars… Sans cela, y a Madeleine, la fille de notre valet de ferme, qu’est veuf depuis l’an précédent. Mais la petiote n’a pas dix ans…
    Elle s’interrompit, cherchant si elle avait omis un nom, ne songeant pas une seconde à sa propre fille. Séverin fixait son gobelet, la mine grave, et Druon attendit, certain que le fermier y avait pensé. Il prit une longue inspiration et déclara :
    — Et puis… il y a Lucie, notre fille.
    — Allons, maître Fournier, s’offusqua son épouse, vous n’allez pas croire que… Elle est pieuse et sérieuse… Jamais elle n’irait retrouver un jeunot à la nuit…
    — Maîtresse, les filles sont les filles… et les gars sont les gars. Vous ne referez pas le monde et nul n’affirme qu’il y ait eu péché commis. Faites-la descendre… je vous prie.
    Le visage réprobateur, maîtresse Fournier disparut. Le silence s’installa dans la vaste salle. Séverin Fournier fixa longuement Druon, qui se sentit obligé d’offrir une excuse :
    — Maître Fournier, je suis confus…
    — Non pas, messire mire. Si ma fille a menti, ne serait-ce que par omission… Si elle est allée rejoindre ce jeune Basile, elle doit admettre sa faute et elle sera punie.

    Une Lucie Fournier tremblante salua d’une révérence les trois hommes attablés et Druon se fit la réflexion qu’elle était ravissante. Maîtresse Fournier, ses bonnes joues ayant perdu leur couleur, reprit sa place debout derrière la chaise de son époux. À ses lèvres pincées, à ses mâchoires serrées, Druon comprit que la jeune Lucie avait avoué son forfait à sa mère avant de les rejoindre.
    Sans oser regarder le fermier, tête baissée, elle bafouilla :
    — Mon père…
    Puis fondit en larmes.
    — J’en conclus donc que tu as rejoint Basile la nuit où il a été attaqué, déclara Séverin Fournier, glacial.
    Incapable de répondre, elle se contenta de hocher la tête, ses larmes se transformant en sanglots.
    — Tu pleureras ensuite ! Tu auras de quoi, continua son père.
    — Il n’a… Enfin, je n’ai pas… fauté, mon père… Je vous le jure ! Je suis toujours pucelle…
    — C’est au moins ça, concéda le fermier, sinistre. Raconte !
    Elle secoua la tête avec vigueur, en signe de refus.
    — C’est un ordre, ma fille !
    Lucie jeta un regard désespéré vers sa mère, quêtant un soutien qui ne vint pas. Au contraire, maîtresse Fournier lança un très sec :
    — Obéis.
    — J’ai trop peur, gémit la jeune fille entre ses larmes. J’en rêve toutes les nuits…
    — Alors… c’est pire que ce que je… pensais… Ce pauvre gars n’a pas été… mis en pièces après ton départ, n’est-ce pas… ?
    Terrorisée, secouée de tremblements, elle admit d’un signe de tête.
    Druon décida d’intervenir :
    — Mademoiselle, il ne m’appartient certes pas de m’immiscer dans des affaires familiales. Toutefois, j’ai urgent besoin de votre témoignage. Si nous voulons espérer nous défaire de cette créature, il nous faut savoir à quoi elle ressemble et comment elle agit. Je vous conjure de nous raconter en détail ce qui s’est passé.
    — C’est lui qui m’a dit de fuir, c’est lui, Basile ! cria la jeune fille, tentant de se justifier.
    Le poing de

Weitere Kostenlose Bücher