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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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l'abattras.
    L'oracle a prédit ta victoire immi nente sur l'empire des Perses.
    " Ou plutôt, veux-tu que je te dise le fond de ma pensée, sire ? C'est trop beau pour être vrai: je crains que ces flagor neurs de prêtres ne t'aient confectionné une réponse sur mesure. Mais cela reste un bon augure n'est-ce pas ?
    --Ils n'ont rien confectionné. Je suis arrivé à l'improviste J'ai pris un ministre du culte par le col, je l'ai obligé à ouvrir l'adyton et j'ai vu la Pythie, en transe, les yeux révulsés et la bouche baveuse, en train d'inhaler les fumées du chasma. "
    Eumène hocha plusieurs fois la tête. " Il n'y a pas à dire, c'est une action foudroyante, digne de toi. Ce qui signifie--et c'est encore mieux--que le verdict est authentique.
    I-- Oui.
    --Alexandre sera là dans deux jours.
    -- Bien.
    --Iras-tu l'accueillir sur l'ancienne frontière ?
    --Non. Je l'attendrai ici.
    --Pouvons-nous y aller, Callisthène et moi ?
    --Oui, bien s˚r.
    --J'aimerais également emmener Philotas ainsi qu'une douzaine d'hommes de la garde. Juste une petite garde d'hon neur... "
    Philippe accepta.
    " Bien, sire. Alors, s'il n'y a rien d'autre, je m'en vais, conclut il en ramassant ses papiers et en se dirigeant vers la porte.
    --Sais-tu comment mes soldats m'appelaient lorsque j'étais jeune et que je terrassais deux femmes au cours de la même nuit ? "
    Eumène se retourna et croisa le regard blessé du roi.
    " Ils me surnommaient "le Taureau". "
    Incapable de répliquer, le secrétaire gagna la porte et sortit en s'inclinant en toute h‚te.
    Le petit comité d'accueil atteignit la route de Béroée o˘ passait la vieille frontière du royaume d'Amyntas Ier; Eumène fit signe à ses compagnons de s'arrêter près du gué de l'Haliacmon, qu'Alexandre ne manquerait pas de franchir.
    Les cavaliers mirent pied à terre et libérèrent leurs mon tures, les laissant brouter l'herbe du pré; l'un d'eux prit une gourde pour se désaltérer, d'autres tirèrent de leurs sacoches du pain, du fromagej des olives et des figues sèches, et s'as sirent sur le sol pour manger, car c'était l'heure du repas. Un membre de la garde fut envoyé au sommet d'une hauteur pour qu'il signale à temps l'arrivée d'Alexandre.
    Plusieurs heures s'écoulèrent et le soleil commença à décli ner vers les cimes du Pinde.
    " C'est une mauvaise route, crois-moi, ne cessait de répéter Callisthène.
    Infestée de brigands. Je ne serais pas surpris de.. .
    --Bah, les brigands ! s'exclama Philotas. Nos amis n'en -feraient qu'une bouchée. Ils ont passé l'hiver dans les mon tagnes d'Illyrie, ne sais-tu pas ce que cela signifie ? "
    Mais Eumène regardait la colline et l'homme qui agitait un drapeau rouge.
    " Ils arrivent ", annonça-t-il tout bas.
    Un peu plus tard, la sentinelle décocha une flèche qui se planta dans la terre, non loin d'eux.
    " Ils sont tous là, dit le secrétaire. Il ne manque personne. " Il s'exprimait comme s'il ne croyait pas à ses propres mots. Entre-temps, l'homme avait dévalé la colline.
    " Gardes ! A cheval ! " ordonna Philotas. Les douze cavaliers bondirent sur leurs chevaux et s'alignèrent sur la route, lance au poing.
    Eumène et Callisthène se mirent en route, à pied, au moment même o˘ la troupe d'Alexandre se profilait sur un ensellement de la colline.
    Ils chevauchaient tous les huit, côte à côte, enveloppés d'un halo de lumière pourpre, dans le nuage doré que le soleil répandait en se couchant derrière eux. La distance et le mar tèlement des sabots de leurs chevaux créaient un étrange effet: on aurait dit qu'ils étaient suspendus dans les airs qu'ils venaient d'une autre époque, d'un lieu magique et recuié, des confins du monde.
    Ils gagnèrent la rive du fleuve et traversèrent le gué à toute allure, comme s'ils ne pouvaient supporter les derniers ins tants qui les séparaient encore de leur patrie. Dans leur piéti nement tourbillonnant, les jambes de leurs chevaux provo quèrent une nuée de vapeur irisée contre les derniers feux du couchant, à l'ouest.
    Eumène se frotta les yeux avec la manche de sa tunique et se moucha bruyamment. Sa voix tremblait. ~ O dieux du ciel, ce sont eux... Ce sont eux ! "
    Alors une silhouette à la longue chevelure dorée, resplen dissant dans son armure de cuivre fauve, bondit hors de l'eau dans un bouillonnement d'écume, se détacha du groupe et se lança dans une course effrénée, faisant trembler la terre des sabots de son étalon.
    Philotas s'écria:

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