Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
Vom Netzwerk:
homme, couvert de cicatrices-visibles et invisibles, dans la vallée de Delphes ?
    " Sais-tu ce qui est inscrit sur la façade du sanctuaire? demanda bientôt le souverain.
    -- Oui, sire. Il y est inscrit: "Connais-toi toi-même."
    -- Et sais-tu qui a écrit ces mots ?
    --Le dieu ? "
    Philippe acquiesça.
    " Je comprends, mentit Eumène.
    --Je partirai demain. J'ai laissé mes consignes et le sceau royal à
    Antipatros. Ordonne qu'on mette en ordre les appar tements d'Alexandre, fais laver son chien et l'écurie de Bucéphale, fais briller son armure et veille à ce que Leptine prépare, comme d'habitude, son lit et son bain. Il faut qu'il retrouve tout ce qu'il a laissé dans le même état. Mais nous n~organiserons ni fêtes ni banquets. Il n'y a rien à célébrer: nous sommes tous deux lourds de chagrin. "
    ALEXANIIRF l.P l'.RANn; LF FILS DU SON(~E 223
    Eumène hocha la tête. " Pars en paix, roi. Tout ce que tu as demandé sera exécuté, et de la meilleure façon.
    --Je le sais ", murmura Philippe.
    Il le gratifia d'une bourrade sur l'épaule, bondit sur son che val et disparut au galop.
    Le roi partit le lendemain à l'aube avec une petite escorte et prit la route du sud. Il traversa la plaine de Macédoine, péné tra en Thessalie, puis arriva à Delphes par la Phocide après sept jours de voyage, trouvant, comrne à l'accoutumée, la ville pleine de pèlerins.
    Ils venaient de tous les coins du monde, même de la Sicile et du golfe Adriatique o˘ se dressait, sur une île au milieu des flots, la ville de Spina. Tout au long de la voie sacrée qui menait au sanctuaire s'alignaient les petits temples que les diverses cités grecques dédiaient à Apollon, ornés de sculp tures et souvent précédés, ou flanqués, de spectaculaires groupes de bronze ou de marbre peint.
    Il y avait là des dizaines de comptoirs regorgeant de mar chandises: animaux à sacrifier, statues de toutes tailles à consacrer dans le sanctuaire, reproductions en bronze ou en terre cuite de la statue de culte placée à l'intérieur du temple et d'autres chefs-d'oeuvre qui en décoraient les abords.
    A côté du sanctuaire trônaient le gigantesque trépied du dieu ainsi qu'un énorme chaudron de bronze, soutenu par trois serpents entortillés, également en bronze, fondus avec les armes que les Athéniens avaient confisquées aux Perses au cours de la bataille de Platées.
    Philippe rabattit son capuchon sur sa tête et se plaça dans la file des postulants. Mais rien n'échappait aux prêtres d'Apollon; les serviteurs se passèrent bien vite le mot et les ministres du culte, tapis dans l'ombre, dans le coeur secret du temple, furent informés.
    " Le roi des Macédoniens, chef suprême du conseil du sanc tuaire, est ici, annonça un jeune adepte, hors d'haleine.
    --Tu es s˚r de ce que tu dis ? demanda le prêtre qui était responsable, ce jour-là, des fonctions du culte et de l'oracle.
    --Il est difficile de confondre Philippe de Macédoine avec un pèlerin quelconque.
    --que veut-il ?
    --Il a pris place dans la file des postulants qui souhaitent interroger le dieu. "
    Le prêtre soupira. " Incroyable. Pourquoi n'avons-nous pas oté avertis ?
    Nous ne pouvons pas être pris de court par la requête d'un homme aussi puissant... Vite ! ordonna-t-il. Exposez les insignes du conseil du sanctuaire et conduisez-le jusqu'à moi immédiatement! Le vainqueur de la guerre sacrée, chef suprême du conseil, a la priorité absolue. "
    Le jeune homme disparut derrière une petite porte. Le prêtre enfila ses ornements, enroula les bandelettes sacrées autour de sa tête en les laissant retomber sur ses épaules, puis entra dans le temple.
    Le dieu Apollon se tenait devant lui, assis sur son trône, avec son visage et ses mains d'ivoire, sa couronne argentée de feuilles de laurier, ses yeux de nacre. Du fait de son regard fixe, l'immense idole avait une expression hagarde et absente, et ses lèvres s'étiraient en un sourire énigmatique, voire moqueur. A ses pieds se trouvait un brasero dans lequel br˚ lait de l'encens, dont la fumée s'élevait en un nuage bleuté jusqu'à
    une ouverture pratiquée entre les chevrons du pla fond, à travers laquelle on entrevoyait un pan de ciel.
    Un faisceau de lumière pénétrait par l'entrée, tempérant l'obscurité de la pièce, léchait les contours dorés des colonnes doriques et faisait briller une myriade de corpuscules suspen dus dans l'air dense et lourd.
    Soudain une silhouette massive se profila

Weitere Kostenlose Bücher