Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
rangs, o˘ ses guerriers subissaient de plus en plus la poussée de l'ennemi La mêlée~qui s'était formée devant lui et les jets de pierres que produisaient les catapultes l'immobilisaient. Il concentra ses forces pour repousser la marée d'adversaires que déversait la porte de Mylasa.
Le Noir vit …phialte approcher comme une furie et s'enfon cer avec les siens dans le centre macédonien, qui continuait de reculer. Les jeunes pézétairoi cédaient face à l'assaut compact des mercenaires. Seul Perdiccas résistait, à l'extrême gauche
a formation. Mais la situation s'aggravait. Les catapultes ,~ ~ées au sommet de la tour perse se mirent à jeter d'étranges P )jectiles: des amphores pleines de poix et de bitume, qui s'~crasèrent à la base des tours macédoniennes, répandant leur contenu sur le sol. Des archers perses surgirent alors sur les murs, décochant une pluie de traits incendiaires.
Aussitôt, les machines s'enflammèrent dans un grand rugissement et se transformèrent en de gigantesques torches.
Perdiccas abandonna son détachement à son lieutenant et ~rimpa parmi les flammes jusqu'à la première plate-forme, o˘ les soldats, terrorisés, avaient l‚ché le bélier qui se balançait désormais sur ses supports.
" Reprenez position ! hurla-t-il. Reprenez position ! La muraille va s'écrouler. Allez, un dernier coup ! "
Après s'être débarrassé de son bouclier, il attrapa lui-mêrne la poignée du bélier, tandis que des langues de feu se glissaient dans les fentes de la cloison.
…bahis par ce courage surhumain, les hommes irnitèrent Perdiccas en criant pour chasser leur terreur et l'emporter sur la chaleur insupportable des flammes. Entraînée par mille bras désespérés, la grande tête ferrée gagnait de la vitesse et martelait le parement. Les grosses pierres vacillèrent, deux d'entre elles s'écroulèrent dans un nuage de fumée et de pous
sière. Les coups suivants ouvrirent une brèche et l'effondre ment qui s'ensuivit étouffa une partie de l'incendie.
Mais la retraite des pézétairoÔ, au centre de la formation macédonienne, semblait se muer en déroute sous l'élan irré pressible d'…phialte. Le Noir s'exclama alors: " Léonnatos, arrête-le ! " Et Léonnatos l'entendit. Il se fraya un chemin à coups de hache parmi ses ennemis et rejoignit …phialte.
Les deux colosses s'immobilisèrent, à bout de souffle, défi gurés par l'effort. Leurs corps, entaillés par de nombreuses blessures, ruisselaient de sueur et luisaient comme des statues sous la pluie.
Alexandre se retourna et aperçut les vétérans de son père à I'ombre des oliviers. II cria: " Trompette, appelle la réserve ! " C~était la seule possibilité qu'il lui restait, puisque la cavalerie ne pouvait intervenir sur un terrain aussi accidenté.
Entendant la sonnerie angoissante et insistante de la trom pette, Parménion s'adressa à ses hommes: " Vétérans, pour I roi Philippe et pour le roi Alexandre, allons-y ! " C est alors qu'u~ bruit de tonnerre déchira les airs: le tonnerre de Chéronée !
L'énorme tambour, dissimulé parmi les oliviers, entra en action, et la phalange, hérissée de lances tel un redoutable porc-épic, se mit au pas cadencé, en hurlant:
AlalalàÔ ! Alalalài !
Alexandre, qui avait presque gagné le centre au prix d'un dur effort, ordonna aux pézétairoi de Léonnatos de laisser pas ser les vétérans. Ceux-ci fondirent sur les mercenaires de Memnon, à présent épuisés. Pendant ce temps, Léonnatos se battait comme un lion contre son gigantesque adversaire, et le vacarme de leurs coups répandait dans la plaine l'écho d'une rencontre titanesque.
Fort de son expérience de lutteur, Léonnatos parvint à désé quilibrer Ephialte au moyen d'une feinte. Tandis que l'ennemi mettait genou à terre, le Macédonien se dressa et abattit sa hache dans son dos. …phialte s'écroula.
L'ombre du soir descendait maintenant sur les combattants ivres de fatigue et de fureur. Après avoir perdu leur chef, les guerriers grecs, à
bout de forces et décimés, commencèrent à l‚cher pied face aux vétérans de Parménion. Ils rompirent bientôt les rangs et s'enfuirent vers la porte de Mylasa et la poterne du secteur nord, près de la mer. Mais les défenseurs refermèrent les battants, si bien que nombre de guerriers furent exterminés au pied de la muraille, transpercés par les sarisses des vétérans.
quand Alexandre fit sonner l'ordre de cesser le combat Perdiccas
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