Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
signifie pas grand-chose. Les gens emportent leur encre dans leurs déplacements. Je m'en sers, moi aussi, tout comme tes compagnons...
--Es-tu en mesure de tirer d'autres renseignements de ce texte ? "
Callisthène secoua la tête. " Je ne crois pas.
--Si quelque chose devait te revenir à l'esprit, viens m'en informer sans tarder ", lui dit Alexandre avant de le remercier et de le renvoyer.
Dès que Callisthène fut sorti, le roi fit appeler Eumène. Tout en l'attendant, il saisit son flacon d'encre, y trempa la pointe de son doigt, le go˚ta et répéta l'opération qu'avait effectuée l'historien. Il remarqua que les deux encres avaient le même go˚t.
C'est alors que son secrétaire arriva. " Puisje t'être utile~
--Aurais-tu vu l'…gyptien dans le camp? demandà Alexandre.
--Parménion m'a dit qu'il était reparti aussitôt après lui avoir livré ta réponse.
--…trange. Essaie d'en savoir plus, si tu le peux.
--Je ferai mon possible. Des nouvelles de nos renforts ?
--Hélas, pas encore. "
Le secrétaire sortit en écartant un pan du pavillon royal. Une rafale de vent froid pénétra par la fente et éparpilla sur le sol les papiers que le roi consultait. Tandis que Leptine ajoutait un peu de charbon dans le brasero qui réchauffait à grand-peine la pièce, Alexandre s'empara d'une feuille et se mit à écrire:
Alexandre, roi des Macédoniens, à Antipatros, régent du trône et gardien de la maison royale salut
Je te félicite de la sagesse avec iaquelle tu gouverne~ notre patrie pendant que nous combattons dans des régions lointaines contre les barbares.
Au cours des derniers jours, Parménion a capturé un envoyé du Grand Roi qui apportait une lettre à mon cou sin Amyntas. L'auteur de cette missive lui promettait le trône de Macédoine ainsi qu'une somme de deux mille talents d'or s'il parvenait à me tuer.
Ce complot a été éventé gr‚ce à un l~gyptien du nom de Sisinès, qui affirme avoir entretenu des rapports amicaux avec mon père Philippe. Mais il a disparu. C'est un homme d'environ soixante ans, aux cheveux clairsemés, au nez aquilin, aux yeux sombres et très mobiles, dont la pom mette gauche est marquée d'un grain de beauté. Je d~sire que tu mènes une enquête à son sujet et que tu me tiennes informé si jamais tu devais le voir en ville ou au palais
Porte-t~i bien.
I ~
_ ~
~lexandre scella la missive dont il chargea un courrier onnel, qui partit aussitôt. Puis il gagna la tente de
ménion. Le général était allongé sur son lit de camp. Muni ~e lotion à base d'huile d'olive et de suc d'ortie, un serviteur Inassait l'épaule gauche, o˘ une vieille blessure, qu'il avait ue dans sa jeunesse lors d'une bataille en Thrace, se réveil par mauvais temps et le faisait terriblement souffrir. Il se a aussitôt et enfila une tunique. " Sire, je n'attendais pas ta ~site. que puisje t'offrir? Un peu de vin chaud?
-- Général, je souhaite interroger le prisonnier perse. ~eux-tu me trouver un interprète ?
--Bien s˚r. Maintenant ?
--Oui, dès que possible. "
Parménion se rhabilla en toute h‚te. Il ordonna au domes tique d'appeler l'interprète et conduisit Alexandre vers la bicoque o˘ le messager était enfermé sous étroite sur veillance.
" Tu l'as déjà interrogé, je suppose, observa le roi chemin faisant.
--Oui, répondit Parménion.
--Et que t'a-t-il dit ?
--Ce que nous savons. que le Grand Roi lui a confié un message personnel pour un chef yauna du nom d'Amyntas.
--Riend'autre?
--Rien d'autre. Dans un premier temps, j'ai pensé le sou mettre à la torture, puis cela m'a semblé inutile: personne ne songerait à révéler des informations de nature secrète à un simple envoyé.
--Comment es-tu parvenu à l'intercepter ?
--Gr‚ce à Sisinès.
--L'…gyptien?
--Oui. Il s'est présenté un beau jour en disant qu'il avait aperçu un personnage suspect dans le campement des mar chands et des femmes.
--Tu le connaissais ?
--Bien s˚r. Il avait travaillé pour nous en qualité d'infor mateur lors de notre premier débarquement en Asie par ordre de ton père. Mais je ne l'avais plus revu.
--Cela n'a-t-il pas éveillé tes soupçons ?
548 ALr~x~NDRE LE GR~,D
--Non, il n'y avait aucune raison à cela. Il s est toujours montré fiable, et a toujours été récompensé en conséquence d Cette fois aussi.
--Tu aurais d˚ le retenir, répliqua Alexandre à I évidence d contrarié. Tout au moins jusqu'à mon arrivée
--Je suis désolé, dit
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