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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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première partie du présage s'est accomplie. Reste la seconde: j'entrerai à Gaza. "
    Tout en parlant, ils avaient atteint le pavillon royal. Alexandre répéta:
    " Enlève-moi cette flèche. Je te l'ordonne. "
    Philippe obéit. Tandis que le roi mordait sa ceinture de cuir pour éviter de crier, le médecin incisa son épaule à l'aide d'un instrument chirurgical et en ôta la pointe. Le sang se mit à
    couler avec abondance. Philippe s'empara aussitôt d'une larn rougie sur le feu d'un brasero, et l'enfonça dans la plaie L tente se remplit d'une odeur nauséabonde de chair br˚lée et 1 souverain laissa échapper un gémissement de douleur
    " Recouds ", gémit-il entre ses dents.
    Le médecin se mit à recoudre et tamponna la blessure avant dy appliquer un pansement serré, qu'il croisa devant et der
    riere.
    " Et maintenant, remets-moi-ma cuirasse.
    --Sire, je t'en conjure..., implora Philippe.
    --Remets-moi ma cuirasse I "
    Les hommes s'exécutèrent et Alexandre regagna le champ de bataille o˘ son armée, découragée, l‚chait pied sous 1 poussée de l'ennemi, en dépit des deux bataillons de la pha lange que Parménion avait envoyés en renfort
    " Le roi est vivant ! s'écria Léonnatos d'une voix de tonnerre Le roi est vivant. AlalalàÔ .~
    --AlalalàÔ ! ", répondirent les guerriers en redoublant brusquement de vigueur.
    Alexandre attaquait de nouveau en première ligne malgré les élancements que lui provoquait sa blessure, il entraînait toute l'armée, stupéfaite par cette réapparition soudaine comme si elle était conduite par un dieu invicible et invulné rable plutôt que par un être humain.
    Mais alors que les portes se refermaient au prix d'un grand effort, et que les Macédoniens poussaient des cris de victoire, un guerrier qu'on croyait mort lança soudain le bouclier qui le recouvrait, frappant Alexandre à la cuisse gauche
    Le roi le cloua au sol d'un coup de javelot, avant de s'ef frondrer, brisé par la souffrance.
    Au cours des trois jours et des trois nuits qui suivirent, il fut dévoré
    par une très forte fièvre, qui le fit délirer. Pendant ce temps, ses hommes continuaient de creuser sans répit les entrailles de la colline sur laquelle la ville de Gaza se dressait
    Le quatrième jour, Barsine lui rendit visite. Elle le contem- ' . pla longuement et se laissa émouvoir par le courage insensé qui avait amené cet homme à affronter autant de souffranc~ Elle vit Leptine pleurer silencieusement dans un coin de 1 tente, puis elle s'approcha du roi et déposa un baiser su
    ._ .
    ~n front avant de ressortir aussi silencieusement qu'elle ait entrée.
    Vers le soir, Alexandre reprit connaissance, mais la douleur qu'il ressentait était insupportable. Il regarda Philippe, assis non loin de lui, les yeux rougis par de nombreuses heures de veille, et il lui dit:
    " Donne-moi quelque chose pour calmer la douleur. .. Je ne résiste pas, j'ai l'impression de devenir fou. "
    Le médecin hésita un moment, puis voyant les traits du uverain contractés et presque déformés par les élance ents, il mesura l'ampleur de sa souffrance: " Le médicament le je vais t'administrer, dit-il, est une drogue puissante dont j'ignore encore tous les effets, mais tu risques de perdre la rai son à force de souffrir. Nous devons donc prendre ce risque.
    "
    Au loin, on entendait le vacarme que produisait la muraille de Gaza en s'écroulant, minée par le sous-sol, et le hurlement des guerriers qui s'affrontaient en un combat furieux. Le roi murmura, comme hors de lui: "
    Il faut que j'y aille... Il faut que j'y aille... Donne-moi quelque chose pour calmer la douleur. "
    Philippe s'absenta un instant. Il revint avec une petite jarre, d'o˘ il tira une substance sombre à l'odeur forte. Il en tendit n peu au roi. " Avale ça ", lui dit-il non sans appréhension. Alexandre s'exécuta et patienta dans l'espoir de voir s'apai ser la douleur. Le fracas du combat qui s'échappait des murs suscitait en lui une étrange excitation, et bientôt son esprit se peupla des fantômes guerriers du poème homérique qu i1 lisait tous les soirs depuis son enfance. Soudain, il se leva: i1 souffrait encore, mais la douleur avait changé, elle était deve nue sourde et presque indéfinissable, pareille à une force cruelle qui emplissait sa poitrine d'une colère impitoyable. La colère d'Achille.
    Il quitta son lit comme en songe et sortit de sa tente. Les prières de son médecin résonnaient à ses oreilles: " Ne pars pas,

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