Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
pouvait nous épin gl~r sur la rive du fleuve et bloquer notre avancée pendant pas m~ de temps.
--On dirait qu'il le fait exprès. As-tu remarqué les caracté ristiques du terrain qui s'étend des deux côtés du Tigre ?
--Oui, il est vallonné, rocailleux et présente des creux.
--Justement. Il est impraticable pour des chars à faux ~e Grand Roi nous attend sur un terrain parfaitement plat dit-il, et il passa sa paume sur le bois poli de la table qui lui faisait face. Il a fait boucher les trous et aplanir les bosses de manière à ce que ses chars puissent se déplacer à
grande vitesse.
-- Peut-être. Le fait est que personne n a troublé notre marche d'approche, que nous avons pu nous ravitailler en toute tranquillité dans les villages et que nous allons franchir le Tigre sans difficulté.
--Mis à part le courant.
--Mis à part le courant, admit Alexandre. Il a d˚ pleuvoir en montagne. "
C'est alors que se présentèrent leurs amis, accompagnés de Néarque.
" Je vois que monsieur le secrétaire général a retrouvé un aspect présentable, observa Léonnatos en entrant. quelle métamorphose ! Il y a quelques instants encore, on aurait dit un dindon mouillé.
-- «a suffit! l'interrompit Alexandre. Et asseyez-vous. Nous devons discuter de choses importantes. "
Tout le monde prit place, y compris Péritas qui se coucha aux pieds de son maître dont il mordilla les sandales comme il en avait l'habitude depuis son plus jeune ‚ge.
" A ce qu'il paraît, le Grand Roi nous attend sur une plaine aussi lisse qu'une table, à une journée de marche.
-- Bien! s'exclama Perdiccas. Alors, remuons-nous les fesses, je ne voudrais pas qu'il s'ennuie.
--Il y a tout de même un détail: la nouvelle qui a été com muniquée à
Eumolpos de Soles provient d'une source perse. Nous ne pouvons donc pas exclure l'hypothèse d'un piège.
-- Ouij n'oublions pas Issos, grommela Léonnatos. Ce fils de chien s'apprêtait à nous baiser tous pour se sauver la peau du cul !
--Tais-toi ! s'écria Perdiccas. J'aurais bien voulu t'Y voir Pourquoi nous trahirait-il ? J'ai, pour ma part, confiance en lui.
Moi aussi, l'approuva Alexandre. Mais ce n'est pas suffi Il est possible que cette rumeur ait été savamment répan pour nous attirer dans une situation sans issue.
_ Alors, quelles sont tes intentions ? demanda Lysimaque versant un peu de vin dans les coupes de ses compagnons. --Cette nuit, Héphestion nous dira s'ils sont effectivement tés aussi loin. Demain, nous franchirons le fleuve et pour
ivrons notre route en direction de l'armée ennemie. Après ir parcouru deux ou trois parasanges, nous enverrons un upe d'éclaireurs en reconnaissance.
Nous pourrons alors ir un conseil de guerre et attaquer.
_ Et les chars à faux ? l'interrogea Ptolémée.
--Nous ferons en sorte de les rendre inoffensifs, puis nous drons sur le centre de leur formation avec tous les moyens nous possédons. Comme à
Issos.
- Nous vaincrons et ils perdront. L'Asie nous appartient, mmenta Néarque sur un ton laconique.
-- Facile à dire, intervint Séleucos, mais imaginez un peu les machines épouvantables que nous devrons affronter dans la plaine: les nuages de poussière qu'elles soulèveront, le fracas de leurs roues, l'éclat que leurs faux projetteront en s'agitant follement sous le soleil. Je pense qu'ils tenteront de davager notre centre pendant que leur cavalerie s'emploiera à ] l~us déborder sur les côtés.
--Séleucos n'a pas tort, dit Alexandre, mais ce n'est pas le l oment de préparer un plan de bataille. En ce qui concerne les chars, nous imiterons les "Dix Mille" à Cunaxa. Vous vous souvenez ?
L'infanterie lourde s'effaçait en créant des couloirs o˘ l'ennemi s'engouffrait sans créer de dommages, tandis que les archers se retournaient et frappaient dans le dos les auriges et les guerriers qui se tenaient à leurs côtés. C'est sur lout la poussière qui m'inquiète: en l'absence de vent, il y aura une telle brume dès le début de la bataille qu'on ne pourra rien voir à une palme de distance. Il faudra confier aux trompettes le soin de maintenir les liaisons entre les divers détachements.
~ais pour l'heure, mangeons; et réjouissons-nous, nous n/avons aucune raison de nous inquiéter: nous avons toujours gagné, et nous gagnerons cette fois encore.
Penses-tu vraiment qu'un million d'hommes nous attend dans ce bout de désert? demanda Léonnatos, visi blement troublé. Par Héraclès, je ne peux même pas les
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