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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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mère d'Alexandre.
    --Je penserai à toi tous les jours, maman. Je t'écrirai et je ~,viendrai te voir chaque fois que cela me sera possible. Mais k rappelle-toi que mon père est meilleur que tant d'autres hommes. que la plupart des hommes que je connais, en vérité. "
    Olympias se leva: " Je le sais ", dit-elle. Et elle s'approcha de lui. "
    Puisje t'embrasser? "
    Alexandre serra sa mère contre sa poitrine et sentit sur ses joues la tiédeur de ses larmes; puis il se retourna et sortit. La reine reprit place sur son siège à accoudoirs et y demeura longtemps, immobile, les yeux dans le vague.
    Dès qu'elle le vit, Cléop‚tre se jeta à son cou en pleurant. " Mais enfin !
    s'exclama Alexandre, je ne pars pas en exil, je
    vais seulement à Miéza, à quelques heures de marche. Tu pourras venir me voir quand tu le voudras, papa me l'a dit. "
    Cléop‚tre sécha ses larmes et se moucha " Tu dis ça pour me donner du courage. " Elle se mit à pleurnicher.
    " Pas du tout. Et puis, il y aura aussi mes amis. Je sais que l'un d'eux a essayé de te faire la cour. "
    Cléop‚tre haussa les épaules.
    " Cela signifie-t-il que personne ne te plaît ? "
    La jeune fille ne répondit pas.
    " Sais-tu ce qu'on murmure ?
    --quoi ? ", demanda-t-elle, soudain intriguée.
    " que tu es attirée par Perdiccas. Ou par Eumène, selon d'autres sources.
    Mais peut-être te plaisent-ils tous les deux ?
    --Je n'aime que toi. "
    Et elle se blottit de nouveau dans les bras de son frère.
    " C'est un beau mensonge, dit Alexandre, mais je vais l'ac cepter comme une véritéj car il me comble de joie. D'ailleurs,
    ~32 ALEXANDRE LF ('.RANl~ jl LE llLS DU SONG~, 83
    si quelqu'un te plaisait, il n'y aurait là rien de mal, même si tu ne dois pas te faire d'illusions: ce sera notre père qui décidera de ton mariage et qui choisira ton époux quand le moment viendra. Tu souffrirais donc si tu étais amoureuse.
    --Je le sais.
    -- Si j'en avais le pouvoir, je t'autoriserais à épouser l'homme de ton choix, mais tel que je connais papa, il ne lais sera pas échapper l'avantage politique qu'il pourrait tirer de ton mariage. Et il n'y a pas un homme qui ne tenterait pas tout pour se marier avec toi. Tu es tellement belle ! Alors, tu me promets que tu viendras me voir ?
    --Je te le promets.
    --Et que tu ne pleureras pas quand je franchirai la porte, dans un instant ? "
    Cléop‚tre acquiesça tandis que deux grosses larmes rou laient sur ses joues. Alexandre lui donna un dernier.baiser et partit.

    Il passa le reste de la soirée avec ses amis, qui avaient orga nisé pour lui un banquet d'adieu; il se so˚la pour la première fois, et tous les autres avec lui. N'étant pas habitués à l'alcool ils vomirent et furent malades. Pour ne pas être en reste Péritas urina sur le sol.
    quand il tenta de regagner sa chambre, Alexandre se rendit compte que l'entreprise n'était pas aisée. Une silhouette appa rut alors dans l'obscurité, une lanterne à la main. Elle vint vers lui et le soutint, l'aida à se coucher, mouilla son visage à l'aide d'un tissu humide, lui trempa les lèvres dans du jus de grenade et sortit. Elle revint quelques instants plus tard et lui tendit une tasse fumante--une décoction de camomille, qu'il avala--, puis le borda dans son lit.
    Dans un éclair de conscience, Alexandre reconnut Leptine.
    Miéza était un lieu enchanteur, situé dans une conque très verte au pied du mont Bermion, traversé par un ruisseau et entouré de bois de chênes. Un instant, Alexandre pensa que le jardinier avait demandé aux Perses de lui confier quelques secrets afin de créer en Macédoine un " paradis "
    semblable à ceux qu'ils possédaient dans l'…lam ou la Susiane.
    Une vieille et belle résidencède chasse avait été entièrement restaurée et-remodelée de façon à y installer des quartiers pour les hôtes, des salles d'étude et des bibliothèques, un odéon o˘ jouer de la musique et même un petit thé‚tre o˘ représenter des drames. On connaissait la très haute considé ration qu'Aristote nourrissait pour la tragédie en particulier, mais aussi pour la comédie.
    On y trouvait encore un cabinet pour le classement des plantes, un laboratoire pharmaceutique et surtout--c'est ce qui étonna le plus Alexandre--un atelier de dessin et de pein ture, ainsi qu'une fonderie dotée des appareils les plus perfec tionnés et des meilleurs matériaux, rangés sur des étagères: pains d'argile, cire, étain, cuivre, argent, tous marqués du

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