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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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la lueur des lanternes, recousant les blessures, extrayant les pointes de flèches et de javelots, réduisant les fractures immobilisant les membres au moyen de bandages et d~attelles en bois, pour lesquelles ils utilisèrent des tiges de flèches ou des hampes de lances quand les b
    ‚tonnets de bois vinrent à leur manquer.
    Les compagnons gagnèrent 1 un après 1 autre la tente du roi afin d'y tenir conseil. Il n'y avait ni feu ni braises pour se r£chauffer, mais la lampe qui était ac¯rochée au pal central répandait un peu de lumière, ainsi qu'une sensation de cha leur. Ces hommes étaient frappés par l'incroyable changement que leurs vies avaient subi en seulement quelques jours: la langueur et le luxe des palais de Babylone et de Suse avaient été
    brusquement remplacés par le froid et les efforts d'une entreprise désespérée.
    " A combien estimez-vous leur nombre ? demanda Séleucos.
    --A plusieurs milliers, probablement, répondit Ptolémée. Si Ariobarzanès a décidé de défendre le passage, il dispose certainement de détachements choisis, en nombre plus que suffisant. "
    C'est alors qu'entra Eumène, blême à cause du froid cla quant des dents.
    Il portait en bandoulière son étui à rouléaux, sa plume et l'encre au moyen desquelles il rédigeait chaque soir son Journal.
    " As-tu évalué nos pertes ? l'interrogea ALexandre.
    --Oui, et elles sont énormes, répondit le secrétaire en par courant une feuille remplie à la h‚te. Pas moins de trois cents morts et une centaine de blessés.
    -- que fait-on ? demanda Léonnatos.
    --Nous ne pouvons pas les laisser en p‚ture aux loups, dit Alexandrc.
    Nous devons les ramener à l'arrière.
    --Dans ce cas, nous subirons des pertes encore plus importantes, objecta Lysimaque. Si nous y allons maintenant~ nous nous briserons les os sur ces rochers, dans le noir. Et si nous attendons le lever du jour, ils nous tailleront en pièces du haut de ce maudit couloir.
    --Eh bien moi, j'y vais, coupa court le roi. Je refuse de laisser ces garçons sans sépulture. Si vous avez peur, vous êtes libres de rester au camp.
    . _
    -- Je t'accompagne, répliqua Héphestion en se levant c omme s'il devait partir sur-le-champ.
    --Tu sais très bien qu'il ne s'agit pas de peur, rétorqua Lysimaque, piqué au vif.
    --Ah non ? et de quoi, alors ?
    --Inutile de vous disputer, intervint Ptolémée. Cela ne résoudra rien.
    Essayons plutôt de réfléchir.
    --Je... j'ai peut-être une solution ", dit Eumène.
    Tout le monde se tourna vers le secrétaire général, et Léonnatos secoua la tête en pensant que ce petit Grec en savait toujours plus long que les autres.
    " Une solution ? demanda Alexandre. Et laquelle ?

    --Accordez-moi un instant " répondit Eumène. Il sortit et revint rapidement en compagnie d'un des guides indigènes qui les avaient conduits jusque-là. " Parle sans crainte, lui dit il. Le roi et ses amis t'écoutent.
    "
    L'homme s'inclina devant Alexandre et ses compagnons, avant de s'exprimer dans un grec compréhensible, avec un accent qui évoquait le chypriote.
    " D'o˘ es-tu originaire ? l'interrogea Alexandre.
    --Je suis lycien, je viens des environs de Patara. On m'a vendu comme esclave quand j'étais adolescent, pour rem
    bourser la dette que mon père avait contractée auprès de son maître perse, un certain Arsace. Celui-ci m'a emmené en Perse et m'a confié la garde de ses troupeaux dans cette région. Je connais donc le moindre pouce de ces montagnes. "
    Comprenant que ce pauvre garçon avait le sort de l'armée entière entre ses mains, les membres de l'assistance retinrent leur souffle.
    " Si vous retournez dans cette gorge, continua-t-il, les Perses vous réduiront en miettes avant même que vous ayez eu le temps d'atteindre le pied du rempart. Seuls des petits détachements peuvent se déplacer, là-bas.
    Mais je connais un
    entier qui monte à travers la forêt, à une heure de marche ici. C'est un sentier de chèvres, qu'une seule personne peut aborder de front et o˘ il faut bander les yeux des chevaux pour éviter qu'ils ne voient le précipice. Mais on peut arriver au sommet du couloir en quatre ou cinq heures, et prendre les Perses à revers.
    762 ALEXANDRE LE GRAND j j c ~ NFIN!~ Dll MONDE 763
    --~ANous n'avons pas le choix, semble-t-il, dit Séleucos, si nous voulons poursuivre notre route.
    --C'est ce que je crois aussi, admit Alexandre. Mais il y a un problème: si ce sentier est si étroit, ceux qui atteindront le sommet du

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