Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
tandis que les estafettes annonçaient que ton ~vant-garde se rapprochait. Soutenu par d'autres satrapes, Satibarzanès, Barsaentès et Nabarzanès, Bessos a capturé le
Joi, l'a fait enchaîner et emprisonner dans un char qui file à présent vers les provinces de l'Extrême-Orient.
.~ --O˘ sont-ils ? ", demanda Alexandre.
. Ses compagnons s'étaient habillés et armés, certains avaient attisé le feu, et ils se tenaient maintenant autour du bivouac, dans l'attente d'un ordre.
" Entre ici et la ville d'Hécatompyles, capitale des Mèdes. Mais le passage est libre, et si tu fonces avec la cavalerie, tu parviendras à les rejoindre. Je ne peux supporter le fait que ce traître ambitieux profite de ses mauvaises actions. Si tu décides de le poursuivre, je te servirai de guide.
--Tu ne me parais pourtant plus en mesure de galoper, répliqua Alexandre.
Tu es épuisé.
l
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xn~ ALEXANDRF T ~ ~-~ A AIT~ S CONFINS DU MONDE 807
--Laisse-moi le temps de manger une hricole et de me degourdir les Jambes, et tu verras. "
Alexandre ordonna à Leptine, qui survenait alors avec le petit déjeuner, d'apporter également à Oxathrès le " gobelet de Nestor ". " Go˚te-moi ça, dit-il. «a vous ressuscite un mort. " Puis, il ajouta à l'adresse de ses compagnons: " que toutes les unités de la cavalerie s'apprêtent à partir. "
En quelques instants, les trompettes sonnèrent le rassem blement.
Alexandre bondit sur son cheval et s'élança au grand galop le long du couloir, aux côtés d'Oxathrès. Héphestion Perdiccas, Cratère et les autres leur emboîtèrent le pas. Les détachements des hétairoÔ défilèrent à leur tour, au fur et à mesure que le passage se libérait au bout de la gorge étroite.
Ils chevauchèrent pendant des heures, ne s'arrêtant que pour permettre aux chevaux de reprendre haleine. Le défilé s'élargissait maintenant vers la vallée qui menait à la ville, et le soleil pointait au-dessus des cimes enneigées des monts d'Hyrcanie. Soudain, Oxathrès s'écria: " Arrêtez-vous !
" Il tira sur les rênes de son cheval, qui se figea en souf~ant, luisant de sueur. Alexandre et les siens l'imitèrent, avant de se déployer en un large cercle en brandissant leurs armes. Le souverain dégaina son épée, Léonnatos décrocha la massue qui pendait à son étrier, les yeux fixés sur le prince perse, qui indiquait un objet à deux stades de là.
" C'est un char des écuries royales, dit-il. Ils l'ont peut-être abandonné pour filer plus vite.
-- Avançons avec précaution, ordonna Alexandre. C'est peut-être un piège.
Héphestion, mets-toi là ! Et toi, Ptolémée, de ce côté. quant à toi, Perdiccas, va de l'avant~ pour voir ce qu'il y a après le virage. Fais attention. "
Oxathrès mit sa monture au pas et continua sa route, suivi d'Alexandre, de Léonnatos et de Cratère.
Le char royal se trouvait au milieu du chemin, apparem ment intact, les portes fermées.
" Attends, dit Léonnatos. Laisse-moi m'approcher le premier. " Il sauta à
terre et, brandissant sa hache, ouvrit la porte, puis se pencha à
l'intérieur. Il murmura: " Oh ! grand Zeus... "
Alexandre le rejoignit. Le roi Darius gisait au fond du~vé
:ule en tenue de campagne. Aucune marque ne témoignait de royauté, à
l'exception de son aspect majestueux, de sa ngue chevelure, de sa barbe bouclée et de son épaisse mous che noire, qui contrastait avec la p‚leur mortelle de sa peau. ne tache de sang s'étalait,sur sa poitrine, imbibant ses vête ents jusqu'à la ceinture. En signe de mépris, ses assassins lui vaient attaché les mains avec une chaîne en or.
" L‚ches ! ", pesta Alexandre indigné.
" Vite, sortons-le de là ! s'exclama Ptolémée. Il est peut-être ncore vivant. Appelez Philippe, dépêchez-vous ! "
Deux soldats soulevèrent délicatement le corps du Grand Roi et le déposèrent sur une couverture, par terre. Philippe i urvint rapidement et s'agenouilla auprès de Darius. Il colla 'oreille à sa poitrine.
" Il est mort ? ", demanda Léonnatos.
D'un geste de la main, le médecin lui fit signe de se taire, ~ uis il poursuivit son examen. " C'est incroyable..., dit-il, il i spire encore. "
Tout le monde se dévisagea. Alexandre tomba lui aussi à l enoux à côté
de Philippe, à qui il dit: " Peux-tu faire quelque i hose pour lui ? "
Le médecin secoua la tête, puis entreprit de détacher la chaîne qui liait les poignets du souverain. " Le laisser mourir en homme libre, c'est tout.
C'est
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