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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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les villes grecques d'Asie et de
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    battre l'ennemi séculaire des Grecs. C'est ce que nous aVons fait. Nous avons conquis les quatre capitales, le Grand Roi est mort, mais notre entreprise est encore inachevée. " A ces mots, les hommes poussèrent des soupirs de déception " Non, mes amis, mes compagnons de bataille ! Les satrapes rebelles préparent une contre-attaque à l'est, ils rassemblent des milliers de guerriers, et attendent que nous leur tournions le dos pour nous attaquer.
    " Ils fondront sur nous de toutes parts, ils nous harcèleront nuit et jour, ils empoisonneront les puits sur notre route, br˚ leront les récoltes, détruiront les villages o˘ nous tenterons de nous protéger contre les rigueurs de l'hiver. Après nos glo rieuses victoires, notre voyage de retour se transformera en catastrophe. C'est ce que vous voulez ? "
    Un silence, o˘ l'on devinait le découragement et la décep tion, suivit la question du roi. Ces formidables guerriers, ces soldats courageux qui avaient affronté le danger au mépris de leur vie, attirés et comme fascinés par leur chef, étaient à pré sent envahis par l'incertitude et le doute.
    Face à ces terres et à ces mers inconnues, à ce ciel o˘ les constellations semblaient changer de position, ils se sentaient trop éloignés de leurs maisons. Une idée se frayait un chemin dans leur esprit: Alexandre ne souhaitait pas rentrer, il voulait avancer, avancer sans cesse. Et la perspective du retour paraissait s'éloigner irrémédiablement.
    Le roi reprit la parole: " Nous devons poursuivre notre route ! Il nous faut les débusquer, les battre et instaurer notre autorité sur l'ancien empire des Perses. Si nous ne le faisons pas, les efforts que nous avons accomplis jusqu'à présent auront été inutiles, tout ce que nous avons construit s'écrou lera, et personne ne pourra jurer que nous rentrerons chez nous. Hommes ! Aije jamais trahi votre confiance ? Vous aije jamais trompés ? Ne vous aije pas généreusement réCompen sés de vos efforts ? Et ne croyez-vous pas que j'en ferai encore plus quand nous aurons mené à bien notre entreprise ? Je le sais, vous êtes fatigués, mais je sais aussi que vous êtes les meilleurs soldats du monde, que votre courage et votre audace demeurent inégalables. Vous méritez repos et récom penses, comment pourraisje l'ignorer? Je ne vous retiens Dnc pas: ceux qui le voudront pourront partir avec les hon
    urs en emportant ma gratitude. Mais même si vous m'aban onniez tous pour regagner la Macédoine, je poursuivrais on oeuvre avec mes compagnons, jusqu'à ce qu'elle soit complie, et je le ferais seul s'il le faut. " Il se tut en croisant s bras sur sa poitrine. Un nouveau silence s'installa dans camp.
    Comme s'ils obéissaient à un ordre, ses compagnons, ceux mêmes qui l'avaient un jour rejoint dans son exil sur les mmets enneigés de l'Illyrie, firent un pas en avant et se pla rent à ses côtés, la main à
    l'épée. Philotas et Cleitos le Noir s imitèrent.
    On vit alors, au milieu du campement, l'un des hommes de l a Pointe laisser tomber le sac qu'il avait déjà à l'épaule, dégai i er son épée et l'abattre violemment sur son bouclier, qui ésonna comme un coup de tonnerre dans le silence. Tandis ue les hommes se tournaient vers lui, un autre soldat lui pondit, puis un troisième, un quatrième, près des portes, à ôté
    de la palissade, ou au milieu du camp, et bientôt tous les cavaliers de la Pointe dégainèrent leur épée, en frappèrent leur bouclier tout en avançant vers l'estrade.
    Cavaliers et fantassins, phalangistes, attaquants et assail lants, Thraces et Agrianes, tous rentrèrent dans les rangs et s'unirent aux cavaliers de la Pointe en martelant leurs bou cliers. Le porte-drapeau du premier bataillon brandit l'éten
    dard rouge, frappé de l'étoile des Argéades, et son geste ramena le silence. Il fit un pas en avant, inclina l'étendard et s'écria: " A tes ordres, sire ! "
    Bouleversé, Alexandre leva les bras au ciel pour remercier ses soldats de ne pas l'avoir abandonné. Ptolém£e, qui était près de lui, vit que ses yeux étaient remplis de larmes. Le roi demeura dans cette position de longs instants, tandis que l'ar mée entière hurlait son nom d'une voix tonitruante:
    Alexandre ! Alexandre ! Alexandre !
    Puis, flanqué de ses compagnons, il quitta l'estrade, traversa le campement entre deux rangées de lances étincelantes et rejoignit

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