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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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sentinelles à cheval qui pouvaient facilement surveiller la plaine que la lune
    ~éclairait. A 1 aube, ils reprirent leur pour suite. Au bout de trois jours, ils découvrirent sur le sol des empreintes de roues et parvinrent rapidement en vue d'un village semi-ambulant. Il était composé d'un triple cercle de chariots aux toits en peaux tannées et appartenait au chef sçythe qui s'était enfui au cours de la bataille.
    Oxathrès le reconnut aux insignes qui étaient hissés sur le chariot de tête: une hampe en bois avec deux bouquetins de bronze qui s'affrontaient, cornes contre cornes. " C'est un roi dit-il. Celui qui a une bande rouge autour du front, peut-être... Il n'a plus d'issue. Il doit penser: "Comment m'a-t-il rejoint au coeur de ma plaine, comment a-t-il trouvé le chemin sur cette terre uniforme ?" "
    Au signe d'Alexandre, ses compagnons déployèrent leurs détachements respectifs autour de la petite ville sur roues. Droits sur leurs montures, leurs longues lances au poing, l'al lure des cavaliers semblait surhumaine dans ces lieux soli taires. La musculature brillante de leurs destriers, les pointes aiguisées de leurs armes, la splendeur de leurs armures et de leurs casques aux cimiers agités par la brise de l'aurore expri maient un sentiment de puissance irrésistible.
    Soudain, un son de cor déchira le silence irréel de ce petit matin, avant de s'éteindre aussitôt dans l'immensité de la plaine. Le roi scythe sortit, monté sur un superbe étalon pommelé, bien différent des petits chevaux bourrus de ses hommes--était-ce un présent d:'un roi voisin, ou le frL~it d'une razzia? Il portait encore sa tenue de combat, son diadème écarlate, son pectoral et sa cuirasse à écailles. Il était suivi de son épouse, qui marchait à pied, coiffée d'un couvre-chef très haut en lames d'or à bandes parallèles, vêtue d'un long voile rouge, d'une tunique cramoisie dont les bords étaient ornés de plaquettes en lames d'or, et d'une jupe qui recouvrait ses chaussons de laine brodés. Elle tenait par la main une fillette d'environ douze ans--sa fille, à en juger par leur ressem blance.
    Le chef observa les alentours, comme s'il passait en revue la formation de guerriers cuirassés qui avait surgi du néant, puis, d'un pas s˚r, il s'approcha d'Alexandre et s'adressa à lui. Oxathrès avait demandé à l'un de ses mercenaires scythes de traduire son discours en perse. Il le traduisait lui-même en grec à l'intention d'Alexandre:
    a Personne, de mémoire d'homme, n'avait jamais osé s'en foncer dans les terres des Scythes. Personne n'avait réussi à les battre et à les surprendre au coeur de leur territoire. J'ai entendu dire que tu avais vaincu le roi des Parshas et que tu lui avais enlevé son royaume. De deux choses l'une: ou tu es un dieu, ou un dieu est avec toi. En me battant contre toi, j'ai perdu mes meilleurs guerriers et j'ai sauvé ma vie à grand peine. Je suis venu t'offrir la paix et, en gage de ce pacte, je te donne la main de ma fille. "
    A ces mots, la reine poussa la fillette vers Alexandre. Celui ci vit que ses longs cils noirs étaient humides et ses yeux rem plis de larmes.
    Il mit pied à terre et lança un regard ému à l'enfant, qui lui rappelait sa soeur Cléop‚tre au même ‚ge, et un peu plus tard, à l'époque o˘ il était parti pour Miéza afin de suivre l'ensei gnement d'Aristote... Combien de temps s'était écoulé depuis lors ?
    " Je ne veux pas emmener ta fille: elle a encore besoin de l'amour et des soins de sa mère, répondit-il. Un serment devant le ciel, qui surplombe les têtes des hommes, et devant la terre, qui nous accueillera un jour dans son sein, suffit à sceller un pacte entre deux rois. Ainsi qu'une poignée de main. "
    906 ALEXANDRE LE GRAND j T F.~ ~()NFINS DU MONDE 907
    Il attendit que l'interprète e˚t traduit ses paroles, et il tendit la main au roi scythe, qui la lui serra en levant 1 autre d~abord vers le ciel, puis en tournant la paume vcrs la terre. ~
    " Je me nomme Dravas, dit-il en plantant ses yeux da-ns ceux du jeune étranger aux cheveux dorés. Et toi ?
    --Alexandre, et je peux revenir à n importe quel momènt~ de n'importe quel endroit. "
    Il prononça ces mots sur un tel ton et avec un tel regard que le roi scythe ne douta pas un instant de leur véracité.
    Le lendemain matin, ils se remirent en marche vers l'ouest dans le but de rallier le fleuve Iaxartes, mais ils parvinrent dans une région désertique tellement

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