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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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et de se servir de sa masse puissante pour renverser les cavaliers ennemis, qui possédaient des montures rapides mais plus petites.
    Apprenant, à l'aube, que des troupes macédoniennes avaient traversé le fleuve, Porus lança son fils contre nous, à la tête~d'un millier de cavaliers. Nous les taill‚mes en pièces dès le premier assaut, et le jeune homme périt. Porus comprit alors que c'était Alexandre qui avait franchi l'Hydaspe au cours de cette nuit de tempête. Aussi lui envoya-t-il toute son armée. Il rangea les chars de guerre en première ligne, suivis des éléphants et enfin de l'infan terie, flanquée de la cavalerie. Cet homme gigantesque était juché sur un éléphant énorme, qu'il encourageait par de grands cris en emmenant ses troupes à l'assaut.
    Les chars partirent les premiers à l'attaque, mais le ter rain détrempé
    par la pluie en ralentit la course, si bien que nos archers à cheval n'eurent aucun mal à les rejoindre et à abattre leurs auriges.
    Alors Alexandre envoya la cavalerie sur les ailes, enga geant un furieux corps à corps avec les cavaliers indiens, qui combattaient courageusement.
    Porus déchaîna ses élé phants sur notre centre, et ces énormes bêtes firent un massacre en traversant les rangs compacts de la phalange. Perdiccas et Héphestion ordonnèrent aux hommes de
    créer des couloirs dans leurs rangs afin que s'y engouffrent ces animaux, sur lesquels Lysimaque concentra au même moment les tirs des catapultes, qu'il avait enfin réussi à remonter après le franchissement du fleuve. Les archers à cheval et les lanceurs de javelots les prirent de mire, les frappant et les blessant. Pendant ce temps, les archers à pied visaient leurs conducteurs, et les abattaient les uns après les autres. Fous de douleur et de peur, les éléphants s'emballèrent et coururent de tous côtés, se retournant parfois contre leurs propres soldats, qu'ils ne parvenaient pas à distinguer des ennemis.
    Ces bêtes une fois hors de combat, Perdiccas rassembla la phalange et la lança à l'attaque en poussant de grands cris de guerre pour encourager ses hommes, et en se bat tant lui-même en première ligne. De l'autre côté, Porus continuait d'avancer valeureusement. Pareil à une furie, les pattes couvertes de sang et d'entrailles, son éléphant écrasait nos hommes sur son passage, tandis que son maître, enfermé dans une armure impénétrable, tirait des dizaines de javelots avec la force d'une catapulte.
    La bataille fit rage pendant huit heures, sans la moindre trêve. Enfin, Alexandre, qui emmenait la Pointe sur l'aile droite, et CoÔnos, qui guidait l'aile gauche, réussirent à mettre en fuite la cavalerie ennemie et à
    converger vers le centre. Totalement encerclés, les Indiens se rendirent, et Porus, blessé à l'épaule droite--seule partie de son corps que l'armure ne protégeait pas--, commença à vaciller.
    Nous f˚mes bouleversés en voyant le comportement de son animal.
    Remarquant que son maître était en difficulté il ralentit, s'arrêta et s'agenouilla pour permettre à Porus de glisser lentement à terre. Puis, une fois que celui-ci fut étendu sur le sol, il tenta d'ôter le javelot fiché
    dans son épaule. C'est alors que les cornacs l'éloignèrent et que le roi indien fut confié à nos chirurgiens, qui prirent soin de lui.
    Dès qu'il sut que Porus était en mesure de tenir debout Alexandre voulut le rencontrer. Il fut impressionné par sa taille gigantesque: Porus mesurait plus de sept pieds et son armure d'acier étincelante collait à son corps comme une seconde peau. Il avait tenté de tuer le roi Taxile qu'Alexandre lui avait d'abord envoyé comme interprète, lé considérant comme un traître. C'est pourquoi Alexandre alla le trouver en personne, flanqué d'un autre interprète. Il le salua avec grand respect, loua son courage et exprima ses regrets pour la mort de ses fils, qui étaient tous deux tombés sur le champ de bataille. Il finit par lui demander: ~" Comment désires-tu être traité ? "
    Et celui-ci répondit: " Comme un roi. "
    C'est bien ainsi qu'il fut traité: Alexandre lui laissa le gouvernement des territoires qu'il avait conquis jusqu'à ce moment-là, et le rétablit dans son palais.
    Mais la joie d'une victoire aussi difficile contre un ennemi quasi surhumain, contre des monstres d'une effroyable force et d'un aspect terrifiant inconnus des Macédoniens, fut endeuillée par un événemént funeste, qui plongea le roi dans

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